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Le règlement des contentieux des affaires en Afrique. Cas de l'arbitrage Ohada.

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par Lamba CHRISTIAN BOINLAOU
Université Libre du Congo - Maitrise 2012
  

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CONCLUSION

Au terme de cette étude, nous avons été amenés, dans la quête d'appréhension des mécanismes institués aux fins d'arbitrage des contentieux d'affaires en Afrique, à bâtir notre réflexion suivant deux axes principaux, à savoir : le droit OHADA : un droit célébré, dans une Première partie et la mise en oeuvre de l'arbitrage, dans une seconde partie.

Il est vrai que dans un monde profondément influencé par la mondialisation et la globalisation de l'économie, la question de l'harmonisation des affaires conditionne en quelque sorte, l'entrée « responsable » et « ordonnée » de l`Afrique dans l'internationalisation des affaires.

Dans ce contexte, le règlement des contentieux des affaires en Afrique, suppose et implique, à cet effet, l'adoption au plan continental, de mécanismes propres à l'Afrique et destinés à régler, par voie dite de l'arbitrage, les litiges ou différends contractuels. Cette solution africaine à la question de règlement des contentieux relatifs aux affaires en général et l'arbitrage de ceux-ci en particulier, aura eu le mérite de soustraire le continent africain, de sa dépendance des mécanismes et institutions internationaux, notamment la CCI et la CIRDI qui ont régi les litiges relatifs post OHADA.

Tout au long de cette réflexion, nous avons compris que l'avènement de l'instrument OHADA et, singulièrement, celui du Règlement des contentieux par l'arbitrage CCJA, a été fortement et unanimement salué, voire célébré. Et, cette « célébration » a été faite par l'élaboration des textes juridiques et à travers son cadre institutionnel.

Si, dans les Etats membres de l'OHADA, le législateur a permis aux pouvoirs publics de faciliter la création des institutions nationales chargées d'assurer l'Arbitrage entre les parties à un différend contractuel, en revanche, le Traité et le Règlement d'arbitrage de la CCJA ainsi que l'Acte uniforme relatif au droit de l'arbitrage, ont donné à la politique africaine de l'harmonisation des affaires, une assise juridique et non des moindres. Mieux, ces instruments juridiques ont contribué, sinon catalysé sa portée et sa mise en oeuvre effective dans les Etats parties.

On peut donc dire sans trop se tromper que les instruments juridiques régionaux (Traité, l'A.U et RA/CCJA), conventionnels (Convention de New York et de Washington, les Accords de coopération judicaire interétatique) ainsi que le cadre institutionnel de l'OHADA (Conférence des Chefs d'Etats et de Gouvernement, le Conseil de ministres, la CCJA, le Secrétariat Permanent et l'ERSUMA) ont été déterminants, du moins théoriquement, dans la formalisation de l'OHADA.

Cette étude nous a également permis d'explorer l'organisation et le fonctionnement des mécanismes institués, conformément au Traité et l'A.U relatif à l'arbitrage. Aussi, suivant cette réflexion, nous nous sommes rendus à cette évidence que la mise en oeuvre de l'arbitrage OHADA, revêt quelques préoccupations somme toute indéniables, notamment en termes de contraintes d'ordre statutaire et de ressources.

Ensuite, il nous a paru important, sinon capital, de faire l'évaluation de la mise en oeuvre de l'Arbitrage en droit OHADA. Ce faisant, nous avons opéré l'évaluation au plan institutionnel et opérationnel des effets de l'application de l'arbitrage OHADA. Cette analyse du contenu nous a permis de nous rendre ainsi à l'évidence que le mécanisme institutionnel de règlement d'arbitrage est, lui aussi, insuffisant et mérite d'être renforcé, voire amélioré en terme de rationalisation. Il en est de même pour l'opérationnalisation, c'est-à-dire l'application stricto sensu du droit d'arbitrage OHADA qui, à notre avis, nécessite un recadrage juridico-statutaire.

De ce constat consécutif à cette étude, il est judicieux, nous semble t-il, de proposer ou de suggérer voies et moyens susceptibles de rationaliser le système d'arbitrage en droit OHADA. Aussi, pensons-nous que les suggestions dont il s'agit ici doivent concerner ou s'articuler notamment autour de ce qui suit :

· La rationalisation des ressources humaines :

Nous avons analysé et évalué le Système Africain d'Arbitrage tel qu'il est encadré par les différents instruments juridiques susvisés et celui-ci revêt des insuffisances en termes de ressources humaines, et ce, malgré l'apport de l'ERSUMA qui oeuvre, depuis quelques années, pour le renforcement et le perfectionnement des praticiens de l'instrument OHADA. En conséquence, nous suggérons une redéfinition de la politique de l'OHADA dans le domaine de la formation continue des cadres moyens et supérieurs. Celle-ci devrait, pour être plus profitable, s'inspirer d'un savoir-faire propre et innovant qui prenne distance avec les traditionnels modes de formation calqués ou inspirés du modèle français. Une telle démarche assurerait au droit uniforme son autonomie conceptuelle très décriée, par une majorité des auteurs africains anglo-saxons, notamment,

· La rationalisation des ressources financières et matérielles :

En plus des ressources humaines à rationnaliser, nous pensons qu'il faudra aussi rationaliser les finances du système de d'arbitrage. Cela suppose que la CCJA peut être soustraite de la dépendance financière tirée de paiements de frais de sa saisine par les justiciables ainsi de ceux des institutions privées d'Arbitrage. Nous avons analysé et diagnostiqué, que ce soit la CCJA ou les Centres d'Arbitrage, on a constaté que ces organismes juridictionnels « tirent l'essentiel » de leurs recettes de fonctionnement des frais de justice et d'arbitrage et surtout des aides de la part des institutions privées. Nous suggérons donc que la CCJA et les Centres d'arbitrage privés puissent développer une auto portance financière sur la base des initiatives autres que celle tirée des sources traditionnelles sus-rapportées.

Il en va de même pour les moyens matériels. Les Centres d'arbitrage et la CCJA doivent être alignés, à notre humble avis, sur la technologie de pointe. Car, les Nouvelles Technologies d'Information et de la Communication conditionnent aujourd'hui, la modernité à l'ère de la mondialisation des cultures et de la globalisation de l'économie.

A l'image de l'ERSUMA, par exemple, qui utilise l'outil informatique pour diffuser au public ces réalisations (législations, jurisprudences, articles, informations sur l'ERSUMA et les autres informations relatives à l'arbitrage) à travers sa périodique « REVUE DE L'ERSUMA » et son cite web «www.revueersuma.org», nous suggérons, d'ailleurs que d'autres institutions uniformes fassent de même.

Nous espérons que si toutes ces suggestions sont intégrées dans la réforme souhaitée, elles pourraient contribuer à redonner une certaine rationalisation tant au plan statutaire, financière qu'en termes de ressources humaines.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984