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La coopération non gouvernementale à l'épreuve de la réduction de la pauvreté au Cameroun:une analyse sociologique des relations Bailleurs de fonds-ONG nationales


par Sosthène Hervé MOUAFO NGATOM
Université de Yaoundé 1
Traductions: Original: fr Source:

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B - ONG : PERSPECTIVE HISTORIQUE DANS LES PAYS DU SUD OU PAYS EN DÉVELOPPEMENT

Des hommes travaillent à l'amélioration du sort de leurs contemporains depuis de longues dates. L'ordre de Malte qui date du Xe siècle, les missions de Saint Vincent du XVIIe siècle, la Croix Rouge à l'époque de Napoléon III, faisaient déjà office d'organisation de solidarité dans les pays du Nord. Comment est-on arrivé à cette forme d'organisation dans les pays du Sud ? L'ambition de la présente partie est de porter un regard rétrospectif sur les ONG du Sud. Et à ce sujet, Véronique HORDAN (1994 : 22-25) propose une rétrospective en quatre étapes, correspondant à quatre décennies : les années 60, 70, 80 et 90.

Les années 60 : naissance des ONG

L'apogée des luttes de libération nationale puis la décolonisation marquent une rupture dans l'histoire, car elles sont la preuve de l'irruption du Tiers monde comme acteur politique sur la scène internationale. Trois courants canalisent les intérêts : un courant chrétien (tradition missionnaire), un courant anti-impérialiste ou marxiste, et un courant laïc.

Les associations dites de la première génération se mobilisent contre la faim et la misère en envoyant de l'argent, des vivres, des médicaments avec les volontaires pour les distribuer. Mais les actions purement caritatives ne suffisent plus. L'aide alimentaire peut même dans certains cas avoir des effets pervers en déstructurant par exemple la production locale. Une évidence s'impose peu à peu avec force : le développement passe avant tout par les hommes.

Les années 70 : moins de charité, plus de partenariat

La plupart des associations cherchent, grâce aux micro-projets, à accroître les transferts d'idées, de capitaux, et de technologies. Mais, peu à peu, on prend en compte l'opinion des populations, l'idée de partenariat se développe car seule la participation des bénéficiaires peut garantir la pérennité des actions. Des associations locales apparaissent alors dans les pays du Sud.

Les années 80 : l'appui aux initiatives locales

La conviction que le monde occidental n'est plus un modèle à imiter se renforce. Les ONG du Sud se multiplient et deviennent des acteurs de développement au même titre que les ONG du Nord.

Il faut aider les populations à s'organiser et à se poser en interlocuteur des pouvoirs économiques et politiques en place. Les associations de solidarité découvrent qu'elles peuvent jouer un rôle critique vis-à-vis des gouvernements en place au prix de difficultés ponctuelles avec les pouvoirs locaux.

De nombreuses ONG se reconnaissent dans ce courant de pensées, même si cette évolution n'est ni linéaire ni homogène. «L'aide n'a de réel intérêt que si elle se situe directement ou indirectement par rapport aux systèmes productifs et sociaux existants et appuie la trajectoire d'évolution de ces systèmes »,écrit H. ROUILLE D'ORFEUIL pour justifier l'implication des ONG dans les politiques gouvernementales de développement.(cité par Véronique HORDAN,1994 :24).

Les années 90 : de nouveaux espoirs

Le facteur primordial de la réussite d'un projet d'aide au développement semble donc être la participation effective et la responsabilisation des bénéficiaires. Participation à toutes les étapes : analyse des données et des problèmes rencontrés, expression du besoin, conception du projet, réalisation, puis suivi lorsque l'association du Nord sera partie. Cette approche confère aux associations du sud une autonomie de plus en plus grande.

L'association du Nord peut alors travailler avec d'autres associations du Sud et les projets peuvent ainsi se multiplier. Cette approche assure la pérennité et la reproductibilité des réalisations qui, sont l'une des issues ouvertes aux petits projets pour dépasser le stade micro-économique et parvenir à une dynamique véritable. Cette évolution est favorisée par l'émergence de collectivités locales de plus en plus organisées, structurées et efficaces. C'est ainsi que le phénomène d'ONG a pris de l'ampleur dans les pays du Sud.

Qu'en est-il alors du Cameroun ?

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