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Prise en charge de l'état confusionnel aigu (delirium) à l'hôpital général: recommandations pour la pratique clinique

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par Laurent Michaud
Université de Lausanne (Suisse) - Thèse de doctorat 2005
  

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4.1.2.1 Chez le patient âgé (plus de 65 ans)

Chez la personne âgée (plus de 65 ans), une large étude prospective du groupe canadien de McCusker, Cole et Primeau, conduite conjointement avec un essai randomisé discuté plus bas (76), a donné lieu à cinq publications d'importance (77-81). Dans cette étude, l'ECA est dépisté au moyen du SPMSQ (Short Portable Mental Status Questionnaire, un instrument de dépistage des troubles cognitifs) chez les patients admis via les urgences dans un hôpital général. Par la suite, les patients inclus et ne souffrant pas d'ECA sont à nouveau dépistés durant leur première semaine de séjour (seulement une fois), à la recherche d'ECA incident. Les cas d'ECA prévalent et incident sont ensuite examinés séparément. Parmi les 1552 patients dépistés, 243 souffrant d'ECA et 118 contrôles sont enrôlés dans l'étude. Chez les patients souffrant d'ECA, la démence, la sévérité et le type d'ECA, les activités de la vie quotidienne et la morbidité sont évalués au moyen d'instruments standardisés et validés. La cohorte est ensuite revue à deux, six et douze mois par un assistant indépendant du groupe de recherche qui mesure les différents outcomes. Tine analyse de régression incluant les facteurs confondants identifiés par comparaison des deux groupes (âge, sexe, statut marital, co-morbidité, score physiologique, situation de vie, éducation, démence) est effectuée. Les résultats principaux de cette étude de cohorte sont les suivants :


· Après ajustement aux facteurs confondants, les patients atteints d'ECA, qu'ils souffrent ou pas

d'une démence concomitante, présentent (à 2, 6 et 12 mois) des troubles cognitifs (mesurés par le

MMSE) plus importants et un statut fonctionnel (mesuré par le Barthel Index, l'index de

Charlson, un score physiologique, un score d'activités de la vie quotidienne et l'index de sévérité

clinique) plus mauvais que les patients ne souffrant pas d'ECA. Cette différence est plus marquée

chez les patients avec ECA surajouté à une démence et chez les patients souffrant d'un ECA plus

sévère (78).

· L'ECA est un facteur indépendant de la survie à 12 mois (HR 2.11 IC 95% 1.18-3.77), l'effet est plus marqué chez les patients avec ECA surajouté à une démence (77)

· L'ECA présent à l'admission n'a pas d'influence sur la longueur du séjour, mais l'ECA apparaissant pendant le séjour augmente cette durée de manière indépendante (7.78 jours de plus, IC 95% 3.07-12.48) (81).

· Les type hypoactif et mixte (symptômes hypo et hyperactifs) d'ECA sont associés à une plus longue durée de séjour que le type hyperactif (81).

Tine autre étude prospective a examiné la survie et la présence de troubles cognitifs trois ans après un épisode d'ECA chez 38 patients avec ECA seulement ou ECA et démence et 165 contrôles (82). Le risque relatif de mort est augmenté (RR de 1.8 IC 95% 1.11-1.92) et le temps moyen de survie diminué (510 +/- 67 vs 1122 +/- 200) chez les patients avec ECA. Le risque relatif de développer une démence après un épisode d'ECA est également plus grand (3.23 IC 95% 1.86-5.63). Dans un autre travaul, O'Keeffe a montré une augmentation substantielle de la mortalité durant l'hospitalisation (de 5 à 16%) et à six mois (de 15 à 31%) chez les patients âgés atteints d'ECA, ainsi qu'un doublement de la durée moyenne de séjour (83). D'autres études récentes ont démontré qu'un ECA survenant durant une hospitalisation était associé à un risque accru d'institutionnalisation subséquente (qui passe de 6 à 24%) et de la mortalité à trois mois chez la personne âgée (84) indépendamment de l'état de santé et du statut fonctionnel et social.

Chez le patient institutionnalisé et âgé (plus de 65 ans), souffrant de déficit cognitif préalable, un travail prospectif a finalement examiné la survie à long terme (trois ans) d'un groupe de 102 patients dont 53 ont été hospitalisés pendant la période et 49 n'ont pas eu d'hospitalisation (85). Chez les patients hospitalisés, la présence d'un ECA à un moment ou un autre ne prédit pas la survie de manière indépendante après ajustement aux facteurs confondants. Ces résultats sont toutefois à prendre avec prudence puisque le diagnostic d'ECA dépend des cliniciens des différents hôpitaux dans lesquels se passe l'étude, impliquant donc très probablement un sous diagnostic important.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci