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Intégration de l'intelligence économique dans les pratiques managériales des entreprises congolaises

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par Donatien LUBOYA KASONGO
Université de Kinshasa - Licence en Gestion des Entreprises et Organisation du Travail 2007
  

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Introduction generale

1- Problématique

Durant les deux derniers siècles, le développement économique a été plus conditionné par le progrès technique et technologique, lui-même entretenu par les profits de ce développement. L'accélération des mutations industrielles, des changements technologiques et leur diffusion à l'ensemble de la sphère des activités des pays développés ont eu pour effet la transformation progressive, puis rapidement, tant de la nature et de la qualité des produits et des services que leurs systèmes de production, de distribution et d'exploitation (BUCUR, 2003, p.4).

Cependant, depuis la fin de la guerre froide et bien avant 1991, on assiste à une globalisation des marchés et à l'émergence d'une situation d'affrontements économiques mondiaux dont les protagonistes sont à la fois les blocs économiques supranationaux, les Etats et les entreprises. Il en résulte un durcissement de la concurrence alors même que la création de la valeur des entreprises repose de plus en plus sur la conquête des marchés au-delà de leurs frontières. A une économie de production a succédé une économie des marchés. Dans le même temps, les NTIC ont révolutionné l'accès à l'information dans tous les secteurs de vie des entreprises modernes, envahissent et envahiront encore avec plus de virulence la configuration des relations humaines et le cadre conceptuel du travail (MWEZE, 1997, p.13) pour répondre aux besoins des entreprises.

Dans ce nouveau contexte, l'information est devenue une valeur stratégique, une source de pouvoir pour les entreprises qui se trouvent de plus en plus confrontées à une évolution exponentielle de leur environnement économique caractérisé par quelques grands traits ci-dessous soulignés :

· La vitesse des développements technologiques et commerciaux ;

· La contraction du temps et de l'espace ;

· Le développement hyperbolique des alliances et fusions entre firmes ;

· L'offre supérieure à la demande, guerre de prix, globalisation des échanges ;

· Nouvelles techniques et normes de conception et de production ;

· Nouvelles approches mercatiques ;

· Création des réseaux complexes d'interrelation, d'interdépendance, de coopération - compétition (compétition) et autres manoeuvres entrepreneuriales de grande envergure.

Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans les pratiques managériales des Entreprises
Congolaises

Cette évolution influence le processus d'acquisition d'informations et, conséquemment, leur mécanisme décisionnel. De ce fait, le développement des entreprises, leur existence, leur compétitivité, et donc leur pérennité, passent par une véritable maîtrise de l'information et deviennent plus dépendante de la capacité d'adaptation et de la vitesse de réaction dans cet environnement complexe. Il faut connaître l'essentiel puis réagir à point nommé. L'environnement devient une variable en permanente reconfiguration et sur laquelle l'entreprise doit agir voire même contribuer à façonner.

Cette nouvelle donne économique, la mondialisation pour ne pas la citer, s'amène avec son cortège de nouveaux comportements et styles managériaux imposant une véritable maîtrise de l'information pour savoir et surtout agir à temps. Ainsi, à une vision passive de circulation et d'utilisation de l'information, on est passé à une vision active qui, de manière volontaire, met sous tension l'ensemble des acteurs de l'entreprise pour générer un nouvel avantage concurrentiel qui réside dans la capacité et la rapidité d'obtention de l'information critique pour le développement de l'entreprise. Il faut coûte que coûte être le novateur, le premier à avoir découvert un procédé, une combinatoire, une matière et parfois même un slogan (BAUMARD, 1991, p.6).

Il faudra comprendre par là que l'information est maintenant considérée comme une nouvelle matière, une nouvelle énergie et un atout concurrentiel majeur favorisant le succès commercial et renforçant la rentabilité et la sécurité économique de l'entreprise. Aucune entreprise n'est épargnée par l'incertitude et les risques qui gagnent toutes les formes d'organisation, de plus petites aux plus grandes dans ce nouveau contexte économique où la compétition devient de plus en plus sauvage, où l'atmosphère économique s'envenime au jour le jour.

C'est ainsi que, selon Philip BAUMARD, les firmes ont ressenti le besoin d'une approche de l'information, orientée vers l'accomplissement d'objectifs stratégiques pour leur développement. Il faut concevoir différemment ses rapports avec son environnement en quittant les schémas classiques. Il faut lier sa capacité d'appréhender une rationalité limitée. Il faut bâtir, hors des chantiers battus, une dynamique nouvelle de la compétition (BAUMARD, 1991, p.6).

C'est dan la convergence de toutes ces situations nouvelles sur le plan mondial et l'explosion de nouvelles technologies que va émerger l'intelligence économique, par la suite notée IE, un concept mieux un dispositif managérial usant les méthodes actives de gestion de flux informationnels. C'est une approche qui met en relief la recherche de l'information stratégique, les connaissances, les compétences et les relations de la firme avec son environnement. Elle met les entreprises dans l'obligation de repenser leurs modes de management pour adapter leurs actions aux exigences de l'heure. Selon Jérôme DUPRE, l'IE se présente comme une vertu et une pratique managériale sensée permettre aux organisations de s'aventurer stratégiquement dans l'ambigu, l'aléatoire et l'incertain, à la recherche des signaux

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Congolaises

faibles sans se laisser duper par les habitudes, craintes et souhaits subjectifs...l'IE est une démarche collective ayant pour objet la recherche offensive et le partage de l'information dans le cadre d'un mode transversal de management. Elle s'inscrit dans le nouveau paradigme de guerre économique (DUPRE, 2002).

En effet, l'IE s'applique à deux catégories d'entreprises : celles qui n'ont pas encore intégré les stratégies informationnelles dans leurs projets de développement et celles dont les combinatoires technologiques et les réseaux de compétence sont prêts à agir dès que le besoin s'en ressent. Dans le premier cas, on imagine une entreprise en profonde léthargie et dans le second cas, on doit voir une entreprise cherchant à bénéficier de son expérience en déléguant une autorité à des unités combatives, tactiquement placées aux connexions du marché et à la production, dans l'ingénierie, l'intermédiation scientifique, le lobbying...pour s'adapter au nouveau contexte.

Cependant, en Afrique, et plus particulièrement en République Démocratique du Congo, les entreprises se trouvent dans le premier cas. Elles n'ont pas des connexions et n'ont pas encore la perception des potentialités offertes par leur environnement. Par conséquent, elles ne peuvent malheureusement pas profiter de l'aspect dynamique des changements intéressants ou pouvant intéresser leurs activités économiques. Elles ne peuvent saisir les opportunités, ni prévoir les risques et laissent ainsi s'éroder leurs bases techniques et technico-économiques, leur marché et enfin, ne peuvent plus rivaliser avec tous les grands de ce monde.

Si, globalement, les multinationales et la majeure partie de grandes entreprises de l'hémisphère nord tirent déjà leur épingle du jeu en axant leur management sur l'IE, en l'adoptant comme instrument d'aide à la décision et lui consacrant d'énormes investissements dans l'optique de définir et planifier des stratégies et politiques responsables pouvant leur permettre de maintenir le cap et rester en phase avec leur environnement ; dans nos entreprises par contre c'est encore la navigation à vue. Certes, l'accès à l'information ou la fracture numérique constitue aussi un handicap majeur, mais non insurmontable, qui ne peut à lui seul expliquer ce fossé qui existe entre les entreprises locales et celles de l'hémisphère nord par rapport à l'IE. Hormis quelques pays de l'Afrique de Maghreb, en occurrence l'Algérie, le Maroc et la Tunisie ainsi que le Sénégal où les réflexions sur la gestion des entreprises avec l'IE sont très poussées, et le cas de l'Afrique du Sud, dont le développement économique est loin supérieur à celui de l'ensemble du continent, dans tout le reste des pays y compris le nôtre, l'IE reste encore un concept immature, sinon méconnu des entreprises et du grand public.

Par ailleurs, un rapport de la Commission Economique d'Afrique portant sur la compétitivité des entreprises africaines à l'heure de la libéralisation et de la mondialisation des marchés souligne que les entreprises africaines sont butées à deux sérieux problèmes : celui d'accès à l'infrastructure numérique et l'autre de modernisation de leur outil et méthodes de gestion de plus en plus inadaptés au contexte de l'heure (CEA, 2000, p.2). A ce constat général, il sied de signaler ici le poids de certaines pesanteurs socioculturelles relevées ça et là dans les entreprises

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Congolaises

congolaises où les dirigeants sont pour la plupart réfractaires aux progrès techniques et nouvelles méthodes de gestion préférant s'obstiner à maintenir le « statu quo ».

Devant ce constat, et convaincu que la relance, le développement, et conséquemment la pérennité des entreprises congolaises dans ce contexte mondialisé caractérisé par un climat d'instabilité, d'incertitude et des fortes concurrences, ne peut reposer que sur l'adoption des méthodes et des démarches proactives de gestion stratégique des flux informationnels pour faire évoluer les cultures organisationnelles , les moderniser et rendre ainsi plus compétitives lesdites entreprises sur le plan local et international, nous trouvons loisible de nous poser les questions suivantes dans le cadre de cette recherche:

1. Comment les entreprises congolaises peuvent elles intégrer le dispositif d'IE dans leurs cultures managériales, c'est-à-dire l'implanter et l'adopter dans leur organisation en vue de répondre aux exigences informationnelles de l'heure ?

2. Comment les dirigeants de ces entreprises perçoivent-ils l'IE ?

Notre questionnement, en apparence large et ambitieux, est centré sur la recherche d'une solution technique de management moderne capable de résoudre l'épineux problème de déficit informationnel et de manque de dynamisme qui se pose avec tant d'acuité au sein des entreprises congolaises.

2- (ypothèses de l'étude

Eu égard à tout ce qui précède, et considérant le monde congolais des entreprises comme un microcosme économique de la société congolaise globale dont il hérite des pratiques et logiques de faire, d'être et d'agir, nous pouvons directement avancer, sans peur d'être contredit, que le monde congolais des entreprises et le pays lui-même constituent un ensemble homogène. Ils accusent tous un sérieux retard en matière de développement, d'innovation, et voire de l'imagination pour passer de la traditionnalité à la modernité en vue de faire évoluer les pratiques managériales et arrimer les entreprises congolaises sur la logique d'efficacité compétitive basée sur la valeur stratégique de l'information capable de leur procurer un avantage concurrentiel. Notre propos se fonde les hypothèses suivantes :

1) Telles qu'elles fonctionnent, se structurent et s'organisent présentement, les entreprises congolaises ne parviennent pas encore à s'adapter à la dynamique changeante de leur environnement par manque de stratégie de compétitivité et d'instrument efficace de gestion de l'information pouvant leurs permettre de créer des valeurs additionnelles et un avantage concurrentiel par rapport à leur concurrents. Chaque entreprise et chaque secteur d'activités économiques faisant face à ses propres réalités et logiques de terrain, réfléchir sur l'intégration de l'IE impliquerait un remodelage des schémas de pensées et une requalification des cultures et comportements managériaux pour les distancer des tares traditionnelles qui les caractérisent.

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Congolaises

2) Les dirigeants de toutes ces entreprises n'ont pas une parfaite connaissance du concept d'IE et ne maîtrisent pas ses enjeux en terme de compétitivité et de sa capacité de surprendre les concurrents.

3- Objectifs visés

Les objectifs visés dans le cadre de cette recherche sont de deux ordres :

> D'une manière générale, nous nous objectivons à inciter tout dirigeant d'entreprise, les politiques, les managers, les cadres, les étudiants, les chercheurs et tous les lecteurs de cette étude à l'appropriation du concept d'IE, à sa mise en application et à sa large diffusion dans les entreprises locales. Ce qui nous impose une définition claire de l'objet et des enjeux de l'IE afin de la positionner comme outil indispensable et un facteur-clé de la compétitivité.

> Vu sous cet angle, les objectifs spécifiques se présentent manière suivante :

a. Mettre en exergue l'IE dans les entreprises congolaises. C'est-à-dire faire de l'IE une solution technique pouvant aider à moderniser les entreprises congolaises ainsi que leur management en vue d'insuffler une nouvelle culture informationnelle articulée sur l'usage des technologies informatiques ainsi que des moyens et techniques de surveillance et de recueil des renseignements à caractère économique ;

b. Il s'agira aussi de partir d'un diagnostic des situations, des faits et des besoins à identifier au sein de quelques entreprises ciblées pour le compte de cette étude afin de sonder et situer le rôle de l'information stratégique dans leur processus décisionnel ;

c. Il nous reviendra, de surcroît, de mobiliser les entreprises et leurs dirigeants à la pratique de cette démarche collective dans tous ses aspects stratégiques, tactiques et opérationnels. Bref, créer un habitat de l'IE dans les entreprises sous étude.

d. Enfin, il sera aussi question de proposer un cadre logique de référence pouvant orienter toute entreprise désireuse de mettre en place une démarche d'IE.

4- Choix et intérêt du sujet

L'un des intérêts de cette étude est, comme bien d'autres, de contribuer à la résolution d'un problème particulier. Dans ce cas de figure, le problème qui nous intéresse, comme nous le verrons dans les chapitres qui vont suivre, concerne le soutien que l'on peut apporter à l'émergence d'une culture informationnelle dans le management des entreprises congolaises. La particularité de cette étude est de traiter de l'intelligence économique, un concept mal connu et non maîtrisé par l'intelligentsia congolaise. L'idée est d'en faire une culture managériale et une optique stratégique

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Congolaises

incontournable. C'est la raison pour laquelle cette étude s'inscrit dans la droite ligne des recherches oeuvrant pour la promotion de l'IE et du management stratégique où le manager n'est pas seulement un preneur de décisions mais plus un stratège et un planificateur des méthodes selon que le contexte environnemental l'exige.

L'intérêt particulier est que les résultats issus de cette étude nous servent dans la formulation de notre projet personnel visant à fonder un cabinet-conseil ou une société des services aux entreprises spécialisé(e) en Intelligence Economique et Management Stratégique (M.S). Ce sont là les principales motivations qui justifient le choix et l'intérêt de ce sujet.

5- Délimitation du sujet

Notre recherche est circonscrite dans des limites temporelles et spatiales.

+ Dans le temps, le projet de recherche tel que conçu allait du début jusqu'à la fin du deuxième semestre de l'an 2008, c'est-à-dire, du 01Juin au 30 Décembre 2008.

+ Dans l'espace, nous avions jugé utile de porter cette recherche sur quatre entreprises toutes basées à Kinshasa, la capitale de la RDC.

6- J4pproche méthodologique de la recherche

Notre problématique appelle nécessairement une méthodologie poursuivant trois objectifs convergents :

o Un objectif de validité pour répondre à la complexité et à la l'abstraction du phénomène étudié ;

o Un objectif pédagogique pour faire comprendre le bien fondé du phénomène étudié dans son contexte socio-économique, et

o Un objectif d'identification des éléments sociaux explicatifs.

Tous ces objectifs donnent une orientation qualitative à cette recherche car se basant sur des données empiriques. C'est une étude des cas qui empreinte une méthode scientifique bien adaptée au sujet sous étude. Il s'agit de la Méthode de Définition des Systèmes d'Information en Intelligence Economique, MEDESIIE en sigle. L'opérationnalisation de cette démarche est rendue possible par trois techniques parmi les plus en vue dans les recherches qualitatives. Nous citons: l'interview des leaders, l'observation participante et la technique documentaire qui nous servi pour la collecte des données.

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6- Subdivision de l'étude

Hormis la partie introductive et celle concluante, notre étude comporte deux grandes parties :

· La première partie intitulée considérations générales et théoriques, contient deux chapitres Le premier a trait au cadre conceptuel et le second porte sur les fondements théoriques et stratégiques de l'IE.

· La deuxième partie, dite démarche pratique, s'éclate aussi en deux chapitres qui font office de chapitre troisième et quatrième dont le premier décrit le cadre méthodologique de la recherche et le dernier s'étale sur les résultats et discussions.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo