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La problématique des limitations juridiques à  l'intervention du pouvoir constituant dérivé :cas de la Constitution du 18 février 2006

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par Chris Shematsi
Université protestante au Congo - Licence 2010
  

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2.2. Possibilités du contrôle des limites à la révision constitutionnelle par un organe juridictionnel

A la question de savoir si le contrôle des lois constitutionnelles est possible, il nous semble qu'il faut rechercher une réponse authentique à laquelle le droit positif attache des conséquences positives.

Cette réponse authentique peut découler d'un texte constitutionnel ou de la jurisprudence.

Si la constitution contient des dispositions relatives au contrôle de la constitutionnalité des lois constitutionnelles, la question de savoir si le contrôle de la constitutionnalité des lois constitutionnelles est simple à répondre.

Par contre, si la constitution ne contient aucune disposition sur la question de savoir si le contrôle de la constitutionnalité des lois constitutionnelles est possible, la solution authentique à cette question ne peut se trouver que dans la jurisprudence constitutionnelle. Mais, il y a un préalable pour qu'il y ait jurisprudence constitutionnelle, c'est l'existence d'un organe compétent pour se prononcer sur la constitutionnalité des lois. Et cet organe est généralement appelé "Cour Constitutionnelle".

S'il n'y a pas de Cour Constitutionnelle, il faut conclure que le contrôle de la constitutionnalité des lois constitutionnelles est impossible.

En revanche, s'il y a une Cour Constitutionnelle, il faut regarder sa jurisprudence, car, dans cette hypothèse, sa jurisprudence est incontestable, c'est-à-dire constitue la solution authentique. Alors, le contrôle de la constitutionnalité s'est déjà déclaré compétente pour se prononcer sur la constitutionnalité des lois constitutionnelles. Un tel contrôle est par contre impossible si la Cour Constitutionnelle s'est déjà déclarée incompétente pour contrôler les lois constitutionnelles.

Mais la question est beaucoup plus difficile, lorsque la constitution ne contient aucune disposition sur ce point et que la Cour Constitutionnelle ne s'est pas encore prononcée sur ce point. Tel est le cas de la RDC.

Ainsi, nous souhaitons qu'au moment opportun la Cour Constitutionnelle congolaise ne décline pas sa compétence, à l'instar du Conseil constitutionnel français, mais se prononcera en faveur du contrôle des limites au pouvoir de révision constitutionnelle pour les raisons évidentes ci-après :

- Le constituant de 2006 a ouvert une brèche en son article 220 al.2 qui interdit toute révision constitutionnelle ayant pour objet ou pour effet de réduire les droits et libertés de la personne ou de réduire les prérogatives des provinces et des entités territoriales décentralisées. En effet, nous estimons que seule la Cour Constitutionnelle, qui sera prochainement mise en place, disposera de la compétence de constater cette réduction des droits et libertés de la personne ou cette réduction des prérogatives des provinces et des entités territoriales décentralisées dans la mesure où la notion de "réduction" dégagée par le constituant paraît extrêmement ambigüe ;

- L'on ne saurait logiquement parler de limites sans sanctions en cas de leur dépassement. L'homme n'a-t-il pas été chassé du Jardin d'Eden pour avoir dépassé la limite lui imposée par Dieu ?

Au demeurant, nous formulons le voeu de voir la Cour Constitutionnelle congolaise suivre la voie de la sagesse juridique par ailleurs suivie par son aînée, à savoir le Cour Constitutionnelle allemande qui est allée plus loin dans sa décision du 23 Juin 1951 en consacrant les limites supra constitutionnelles en ces termes : "il existe des principes constitutionnels qui sont tellement l'expression d'un droit préexistant lui-même à la constitution qu'ils lient le constituant et que d'autres dispositions constitutionnelles qui n'ont pas droit à ce rang peuvent être nuls du fait de la violation de ces principes"

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