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Du respect des droits de l'homme en prison. Cas de la RDC.

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par Dabissi David LANKOANDE
Université de Nantes - Master droit international et droits fondamentaux 2015
  

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§2. Les violations des droits minimum

Les principales plaintes des détenus au sein des établissements pénitentiaires reste sans conteste celles relatives au droit à l'alimentation(A) soit en raison de son insuffisance, soit en raison de sa médiocre qualité nutritive et au droit à la santé (B).

A - Le droit à l'alimentation

Emmanuel O'kubasu parlant de la situation des prisons au Kenya disait : « Nourrir des milliers de détenus en prison ne peut pas être la priorité d'un pays en voie de développement, comme le nôtre, où nos ressources peu abondantes ne peuvent satisfaire la demande ». (PRI, Les conditions de détention en Afrique, Paris, Octobre 97 P. 24.)

Si cette réalité peut être considérée comme celle de tous les Etats africains, dans la mesure où le taux d'accroissement du budget n'est pas proportionnel à celui de l'évolution de la population carcérale, la situation en RDC est dramatique.

La Voix des Sans-Voix, une ONG de défense des droits humains au Congo, révélait dans un communiqué de presse n° 007 Bis/ Rdc/Vsv/Cd/ 2008, que le gouvernement de la RDC prévoit un budget journalier de cent trente francs (130Fc) (congolais, soit environ 0,20 euros par détenu. Ce budget théoriquement libéré au niveau du gouvernement n'arrive pas, selon elle, à la prison en vue de payer les arriérées accumulées des fournisseurs ou d'honorer des frais de fonctionnement. Dans les

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Mémoire de Master 2, spécialité droit international et europeen des droits fondamentaux
Présenté et soutenu par Dabissi David LANKOANDE, juillet 2015

prisons où l'Etat fournit encore l'alimentation notamment les prisons centrales, les ruptures en vivres sont légion et sont la cause de fréquentes mutineries à travers le pays. La ration alimentaire servie par détenu est en quantité très insuffisante, médiocre en qualité nutritive, pas du tout variée, préparée et consommée dans un environnement malsain. Certaines ONG comme le CICR, la CARITAS et des associations ou confessions religieuses apportent souvent un repas additionnel aux détenus dans l'extrême nécessité, les quantités ne pouvant pas suffire à servir tous les détenus.

De nombreuses prisons en RDC qui ne reçoivent absolument rien comme budget pour l'entretien des détenus qui sont abandonnés à eux-mêmes, ne survivant que grâce au soutien des familles et de quelques bonnes volontés. L'administration centrale et déconcentrée se rejetant la balle quant à la responsabilité sur la gestion des établissements pénitentiaires, les prisons les plus modestes sont particulièrement affectées par la carence en alimentation.

Dans le rapport publié en mi-mars en 2013, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme affirmait que « seules les 11 prisons centrales et trois camps de détention bénéficient d'un budget régulier43 », le pays comptant 222 établissements pénitentiaires, selon les chiffres officiels de l'époque.

La situation est si dramatique qu'un rapport de 'Legal Aid Wordwide' (LAW), une ONG internationale de défense des droits humains, affirmait que «les déficiences graves dans l'alimentation, dans l'hygiène et dans les soins de santé transforment certaines prisons en véritables mouroirs».

Et Emmanuel Bofoe Lomalisa, un expert de cette ONG, d'estimer qu'en « certains endroits, être condamné par un tribunal, parfois pour des faits bénins, à douze (12) mois ou cinq (5) ans d'emprisonnement, équivaut en fait à une condamnation à mort, tant les risques de décéder en prison sont élevés». La privation des détenus en alimentation adéquation est contraire à la disposition internationale et nationale en la matière.44

43 Cf tableau : 2 supra

44

RMT20. 1) Tout détenu doit recevoir de l'administration aux heures usuelles une alimentation de bonne qualité, bien préparée et servie, ayant une valeur nutritive suffisant au maintien de sa santé et de ses forces.

2) Chaque détenu doit avoir la possibilité de se pourvoir d'eau potable lorsqu'il en a besoin.

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Mémoire de Master 2, spécialité droit international et europeen des droits fondamentaux Présenté et soutenu par Dabissi David LANKOANDE, juillet 2015

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