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De la prise en charge du toxicomane en détention et du suivi à sa libération

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par Philippe THOMAS
Université Paris VIII - DEA droit de la santé, médical et médico-social 2006
  

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3.4.2 - L'état de santé du toxicomane

La population carcérale est jeune mais pas en très bonne santé. Avec en général une origine sociale défavorisée, le passif d'une carence nutritionnelle n'est pas rare chez le détenu et le développement de certaines pathologies a pu être favorisé. Au début de leur incarcération 40% des détenus ont besoins de soins dentaires d'urgences, et 30% des soins ophtalmologiques. Cette proportion augmente au cours de la détention.

Dans le relevé des traitements décrits pour l'ensemble des prisons, Il est observé le suivi en nombre important de pathologies sévères et une présence élevé de sérologie positive au VIH, VHB et VHC. Les médecins de l'UCSA signalent un phénomène de décompensation sur des pathologies équilibrées à l'extérieur comme le diabète insulino-dépendant ou non, l'hypertension artérielle, l'asthme et le psoriasis.

L'ambition de la prison est d'apparaître salutaire pour le toxicomane, avec une série de traitements forcés contre son addiction, il serait ainsi mieux encadré, mieux alimenté et suivrait les thérapies liées à ses diverses pathologies. Les services sociaux le soutiendraient dans une recherche d'emploi ou de formation tout en préparant une solution de logement décent qui lui éviterait la rue ou un squat. Ce point de chute stabiliserait l'individu dans un suivi psychologique et médical.

Depuis 1994 des progrès ont bien été constatés, mais la France tarde à aller au bout de sa démarche, c'est ce que lui reproche Didier SICARD, président du comité consultatif national d'éthique. Dans le rapport sur la santé et la médecine en prison qu'il rend en décembre 2006, il fustige les pouvoirs publics en estimant que ce rapport « constitue l'avis le plus accablant jamais délivré par le Comité d'éthique »

Les conditions de vie dégradantes et l'absence de respect élémentaire des personnes détenues énoncé tout au long du rapport, empêchent un accès aux soins dans de bonnes conditions. La Commission nationale consultative des droits de l'homme en 2006 n'a d'ailleurs pas attendu ce rapport pour condamner la France

Le toxicomane évolue dans sa maladie, souvent sans en avoir pleinement conscience, ses affections seront oubliées par une consommation de drogues analgésiques qui lui feront oublier le signal de la douleur. La quête de drogue et son déséquilibre psychique lui feront négliger le suivi de sa santé ainsi que tout contrôle de prévention.

On retrouve ainsi certaines affections caractéristiques de la personne intoxiquée qui en plus de troubles mentaux peut présenter le diabète, la cardiopathie, l'hypertension artérielle, l'insuffisance rénale. Les hépatites B et C se retrouvent chez 30 et 80 % des toxicomanes « intraveineux », tumeurs, gale, délabrement physique et psychique des toxicomanes, parasitoses tropicales, etc.

Les soins à l'extérieur sont peut être plus difficile pour une personne désocialisée qui doit s'engager dans une démarche personnelle. En détention, la prise en charge est automatique, mais dés sa libération le toxicomane doit s'affilier à la CMU, s'il ne dispose pas d'un moyen d'accès à la sécurité sociale. Les droits à la CMU de base lui seront ouverts pendant un an à partir de la libération à charge pour lui de se présenter auprès de la caisse primaire d'assurance maladie, avec son billet de sortie et son numéro de sécurité sociale.

Il existe assez peu de données écrites et chiffrées sur la prise en charge des toxicomanes, c'est pourquoi nous avons contacté les associations de soins pour toxicomanes. L'association « LE MAIL », 51 Mail Albert 1er à Amiens, est une association qui nous a été particulièrement recommandée et notamment par le SPIP de la maison d'arrêt locale.

Cette association soulève notre intérêt car elle a développé une structure comprenant un centre de soins ambulatoire, un centre thérapeutique résidentiel, un lieu où les toxicomanes peuvent se restaurer, se laver, recevoir des soins infirmiers, téléphoner, et échanger leurs seringues usagées.

L'association s'occupe également de prévention auprès des établissements scolaires, universités, centre de formations professionnelles, salons, forums etc. Elle est active dans tout le département de la Somme et s'occupe des contrats de soins dans le cadre du placement extérieur.

Selon les données fournies à ce sujet, l'association note que le placement extérieur avec contrat de soins est en diminution :

2005 : 85 mesures de placements extérieurs - 44 personnes ont bénéficié d'un contrat de soins

2006 : 103 mesures de placements extérieurs - 45 personnes ont bénéficié d'un contrat de soins

Les obligations de soins sont en revanche en constante augmentation, le total des actes de soins était de 18,3% en 2004, 20,3% en 2005, 21,1% en 2006 tandis que pour les injonctions thérapeutiques, le total des actes de soins était de 3% en 2004, 1,4% en 2005 et 0,6 % en 2006.

Les soins après la détention seraient-ils en baisse par rapport aux soins proposés comme alternative à la prison ? Les réformes de la loi du 5 mars 2007 ont créées le médecin relais et instituent celui-ci, comme coordinateur et observateur du suivi, il reste à évaluer son rôle, et son influence, sur le suivi médical des toxicomanes qui sortent de prison.

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