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La Gestion Previsionnelle des emplois et des Compétences en Entreprise

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par Moindjié Mlimi HASSANI
Ecole Internationale des Affaires - Maitrise 2008
  

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CHAPIII : RELATION ENTRE GESTION PREVISIONNELLE DES

EMPLOIS ET DES COMPETENCES

1. EFFETS DE LA GESTION PREVISIONNELLE SUR LES EMPLOIS.

La présente enquête a été réalisée à la demande de la Direction Générale à l'Emploi et la Formation Professionnelle (D.G.E.F.P) qui souhaitait "mettre en lumière les conditions de développement d'une préretraite progressive dans les entreprises ainsi qu'éventuellement les freins au développement" de la mesure. L'étude s'est organisée autour de deux axes. Le premier vise à comprendre le comportement des entreprises et des salariés vis-à-vis de les Préretraites Progressives (PRP), le rôle qu'elle occupe dans la gestion de l'emploi et des compétences, les obstacles éventuels (économiques, organisationnels, sociaux...) à son développement. Le second a une dimension plus institutionnelle et concerne l'économie générale du dispositif : sachant que la PRP se situe à l'articulation de deux enjeux majeurs, l'emploi et le taux d'activité des salariés âgés, quelles sont les voies possibles permettant de réactiver le dispositif ?

L'enquête a consisté en analyse documentaire et entretiens auprès de responsables, salariés et, lorsque cela a été possible, de représentants du personnel, dans un échantillon de plusieurs entreprises présentant des caractéristiques différenciées en fonction de la taille, du secteur d'activité, de l'utilisation régulière ou non de la PRP. Elles s'appuient sur trois constats principaux issus de l'enquête de terrain :

- la PRP est une mesure appréciée par les salariés mais sans enjeux majeurs pour les dirigeants d'entreprises et les services déconcentrés du Ministère ;

- les contreparties prévues par les conventions (contribution financière, embauche de publics prioritaires) sont parfois considérées comme pénalisantes par les employeurs, qui, pourtant envisagent rarement d'abandonner le dispositif.

- les modes de gestion de la PRP par les entreprises semblent désormais influencés plus par la situation des ayants-droit que par les besoins d'ajustements quantitatifs et qualitatifs des effectifs.

a) LA PRERETRAITE PROGRESSIVE, UNE MESURE A PRIORI EQUILIBREE PAR LES SALARIES.

Parmi les possibilités de départ anticipé des salariés de plus de 55 ans, la PRP est sans doute le dispositif le plus équilibré du point de vue des différents acteurs concernés. Elle est moins coûteuse pour la collectivité que les conventions. Elle permet un maintien des salariés dans l'emploi jusqu'à la retraite, ces derniers continuant ainsi à cotiser au moins partiellement aux caisses de retraite, et leur ménage une transition en douceur vers la retraite. Elle prémunit l'entreprise contre une perte brutale de savoirs et de savoir-faire tout en favorisant le renouvellement du personnel et le rééquilibrage de la pyramide des âges. Enfin, elle aide à l'insertion des personnes les plus en difficulté sur le marché du travail.

Du coup, pour les salariés concernés, elle constitue plus souvent un choix délibéré et apparaît moins comme une solution par défaut. Même si beaucoup d'ayants-droit auraient, s'ils en avaient eu le choix, opté pour une cessation définitive d'activité (surtout dans les entreprises qui ont utilisé ces dispositifs), le passage à mi-temps répond à plusieurs types de préoccupations individuelles :

- l'attention portée à sa santé. C'est une raison invoquée par les personnes ayant connu un incident de santé dans les années ou les mois précédent la proposition d'adhésion.

- la fatigue. Elle est très fortement liée à la pénibilité des conditions de travail et à l'ancienneté au travail dans ces conditions, certains salariés déclarant supporter de moins en moins bien les contraintes de postures ou de temps, ou encore les changements dans le travail.

- la volonté de rapprocher sa durée de temps libre de celle du conjoint, notamment lorsque celui-ci est en situation de retraité ou de préretraité.

- la volonté de consacrer plus de temps soit à un parent très âgé soit à un enfant handicapé.

- le fait d'avoir avant 60 ans la durée de cotisations requise pour une retraite à taux plein. La PRP apparaît alors comme un substitut à une retraite à la carte, sans abattement.

- le souci de préparer la transition vers la retraite, en se désengageant de l'activité.

Toutes les personnes passées en PRP considèrent que leur qualité de vie s'est améliorée : moins de fatigue, moins de stress, plus de possibilités d'activités hors travail, plus de temps passé avec le conjoint. Pour autant, certains aspects négatifs sont soulignés, concernant essentiellement le contenu du travail ou l'organisation des horaires. La perte de rémunération est jugée acceptable compte tenu du gain en temps libre et surtout de l'économie sur les coûts de transport. Cela implique en contrepartie une demande précise quant aux nouveaux horaires de travail. En particulier un mi-temps sur une journée est inacceptable pour la quasi-totalité des salariés. Quant à ceux qui ont refusé d'adhérer, certains auraient souhaité le faire compte tenu de la pénibilité de leur travail et regrettent d'être contraints à cette décision, motivée par la perte de rémunération et la nécessité de continuer à cotiser pour leur retraite. Il n'y a donc pas de relation stricte entre pénibilité du travail et adhésion à la préretraite préventive.

Comme cela avait été noté dans les évaluations qualitatives précédentes, les préoccupations "emploi" et "partage du travail" n'apparaissent pas dans l'argumentaire des salariés. L'adhésion à la préretraite préventive est une décision individuelle, mais qui peut faire l'objet d'attentes exprimées collectivement, en particulier dans les entreprises où la main d'oeuvre âgée est nombreuse et où la récurrence des conventions de la préretraite préventive finit par créer une véritable aspiration au passage à temps partiel. Mais la dimension "emploi" n'est pas non plus relayée fortement par les entreprises de l'échantillon. Pour la majorité d'entre elles, les mouvements de personnel sont suffisants pour atteindre leurs objectifs en matière de gestion de l'emploi et des compétences sans avoir recours aux dispositifs publics. En réalité, la préoccupation "emploi" est portée par les Direction Départementale du Travail, de l'Emploi et de la Formation Professionnelle (DDTEFP) ou de la Direction Régionale du Travail, de l'Emploi et de la Formation Professionnelle (DRTEFP), à travers la contrepartie d'embauches dans la catégorie des publics prioritaires.

Cela dit, la PRP n'est pas perçue au sein des directions départementales interrogées comme un dispositif central des politiques publiques de l'emploi : c'est un élément intéressant de la "boîte à outils" ministérielle, un levier pour l'insertion de catégories de personnes éloignées de l'emploi.

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