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L'application en Afrique centrale des principes de prévention et de précaution

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par Romain Bertrand DONGMO
Université de Limoges - Master 2 en Droit International et Comparé de l'Environnement (DICE) 2009
  

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D- L'espace géographique cible : l'Afrique Centrale

Quand on parle de l'Afrique Centrale, deux grands ensembles sautent aux yeux : La Communaute Economique et Monetaire de l'Afrique Centrale ( CEMA C) dont le traite de creation a ete signe a N'djamena au Tchad le 16 Mars 1994 entre six pays limitrophes en l'occurrence le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinee Equatoriale, la Republique Centrafricaine et le Tchad. Ce traite est entre en vigueur en Fevrier 1998. Ensuite, la Communaute Economique des Etats de l'Afrique Centrale ( CEEA C) creee le 11 Decembre 198336. Cette communaute a sur son territoire, en plus des pays de la CEMA C, ceux des grands lacs : Congo Democratique, Burundi, Rwanda, Sao Tome et Principe, et l'Angola depuis le 06 Fevrier 199837.

Au niveau institutionnel, la CEMA C est constitue de deux unions : l'Union Economique de l'Afrique Centrale (U.E.A. C.) et l'Union Monetaire de l'Afrique Centrale (U.M.A. C.). L'U.M.A. C integre deux institutions specialisees : la BEA C38 et la C.O.B.A. C39 tandis que l'U.E.A. C. en integre plusieurs dont l'I.E.D.40, l'I.S.T.A.41, l'I.S.S.E.A.42, la B.D.E.A. C.43. Ces deux institutions sont coiffees par deux institutions traditionnelles a savoir, la Conference des Chefs d'Etats et le

34 GALIBERT (T.) : 0p. cit, p. 7.

35 LU CCHINI (L.), op, cit., p. 714.

36 SOH FOGNO (D.R.) : Developpement et protection de l'environnement en Afrique Centrale, These de Doctorat de l'Universite de Nantes, p. 27.

37 Ibidem, note de bas de page n° 104.

38 B.E.A. C. : Banque des Etats de l'Afrique Centrale.

39 .O.B.A. C. : Commission Bancaire de l'Afrique Centrale.

40 E.I.E.D. : Ecole Inter Etat des Douanes.

41 I.S.T.A. : Institut Sous-regional multisectoriel de Technologie Appliquee, de planification et d'evaluation des projets.

42 I.S.S.E.A. : Institut Sous-regional de Statistique et d'Economie Appliquee.

43 B.D.E.A. C. : Banque de Developpement des Etats de l'Afrique Centrale.

Conseil des Ministres de l'U.E.A. C44 et plusieurs autres organes communautaires de decision45. Pour une delimitation dans l'espace de notre travail, nous focaliserons notre attention sur le premier ensemble, la C.E.M.A. C. qui est bâtie sur les ruines de l'U.D.E.A. C. elle-même nee des cendres de l'Union Douaniere Equatoriale (U.D.E.), fille heritiere de l'Afrique Equatoriale Française (A.E.F.) qui fut creee par un Decret du 15 Janvier 191046.

II- Inter<t et problematique du sujet, methodologie et plan

L'examen de l'interêt de notre sujet et de sa problematique (A) precedera celui de la methodologie et du plan (B).

A- Intérit du sujet et problématique

Les principes de prevention et de precaution « principes phares du droit de l'environnement », qui sont concernes dans notre travail au même titre que la sous region Afrique Centrale constituent dejà en eux-mêmes des elements dignes d'interêt. Si l'on y ajoute l'abondance des textes consecrateurs de ces principes, l'interêt de l'etude sera davantage exprime. En effet, bien avant la conference de Rio, la Charte mondiale de la nature du 28 Octobre 1982 avait prepare les principes de precaution et de prevention47. D'autre part, la Convention de Bamako du 29 Janvier 1991 sur l'interdiction d'importer en Afrique des dechets dangereux et sur le contrôle des mouvements transfrontieres et la gestion des dechets dangereux produits en Afrique consacre egalement le principe de precaution. En

44 DMOTENG KOUAM (E.), op. cit., p. 4.

45 Ces organes de decisions sont :

- Le comite ministeriel de l'U.M.A. C.

- Le secretariat executif de l'U.E.A. C. installe a Bangui

- La cour communautaire de justice (plus une chambre judiciaire et une chambre des comptes) installee a N'Djamena et composee de 12 magistrats.

- La commission interministerielle mise en place en juin 2000.

- La Bourse regionale des valeurs mobilieres etablie a Libreville.

46 SOH FOGNO (D.R.), op. cit., p. 114.

47 Les principes 11 et 19 de la Charte mondiale de la nature concernent respectivement les principes de precaution et de prevention.

effet en son article 4 alinea 3 f intitule « Adoption de mesures de precaution : », ce texte regional dont la totalite des pays de l'Afrique Centrale sont signataires, demande a chaque partie « d'adopter et de mettre en oeuvre, pour faire face au probleme de la pollution, des mesures de precaution... sans attendre d'avoir la preuve scientifique » des risques encourus. L'article 1 quant a lui fait aussi allusion a la prevention48.

D'autres textes regionaux et internationaux dont les pays de l'Afrique Centrale sont parties, consacrent aussi ces principes. Il s'agit notamment de la Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles signee a Alger le 15 septembre 1968 et modifiee a Maputo le 11 juillet 2003 ; de la Convention cadre de Nations Unies du 09 Mai 1992 a New York sur les changements climatiques ou encore de la Convention de Rio du 05 Juin 1992 sur la diversite biologique. Neanmoins, pres de vingt ans apres la signature de la Convention de Bamako, l'on peut encore s'interroger sur l'effectivite et même sur le sens veritable de l'alinea 3 f de son article 4 de même que sur le sens des principes 2 et 15 de la Declaration finale issue du sommet de Rio49 tel que percu en Afrique Centrale. L'on peut aussi s'interroger sur la pertinence des acteurs intervenant dans l'application des mesures de prevention et de precaution des risques environnementaux en Afrique Centrale, ainsi que sur la responsabilite qui est leur dans cette manoeuvre. Sous cette acception, « l'Application en Afrique Centrale des principes de prevention et de precaution » parait davantage interessante eu egard d'ailleurs a la problematique qu'elle comporte.

48L'article 1 de la Convention de Bamako intitule « Article premiere. Definitions » en son point 3 dit ceci : "Gestion", la prevention et la reduction de dechets dangereux ainsi que la collecte, le transport, le stockage, le traitement, même en vue de recyclage ou de reutilisation, et l'elimination des dechets dangereux, y compris la surveillance des sites d'elimination;

49 - Le Principe 2 de la Declaration de Rio fait indirectement allusion au principe de prevention quand il stipule : « ... les Etats ont le droit souverain d'exploiter leurs propres ressources selon leur politique d'environnement et de developpement, et ils ont le devoir de faire en sorte que les activites exercees dans les limites de leur juridiction ou sous leur controle ne causent pas de dommages a l'environnement dans d'autres Etats ou dans des zones ne relevant d'aucune juridiction nationale »

- Le Principe 15 qui parle plus directement du principe de precaution stipule a son tour : « Pour proteger l'environnement, des mesures de precaution doivent etre largement appliquees par les Etats selon leurs capacites. En cas de risque de dommages graves ou irreversibles, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de pretexte pour remettre a plus tard l'adoption de mesures effectives visant a prevenir la degradation de l'environnement ».

Il sera question pour nous dans ce travail d'apprécier la contribution des autorités administratives et juridictionnelles d' Afrique Centrale et même de la société civile quant a l'application efficace des principes de prévention et de précaution, de nous interroger sur la réception de ces principes ainsi que sur la valeur des mécanismes ou instruments qui permettent leur intégration et leur mise en oeuvre dans les pays de cette sous-région ; toutes choses qui conditionnent relativement leur novation de « Code moral d'action » en comportement citoyen pouvant concourir efficacement a la surveillance de l'environnement du sous-continent.

Il ne s'agira pas pour nous d'énumérer ces principes pour les étudier séparément, mais d'en faire une analyse groupée, mais pragmatique dans la sous région Afrique centrale. En d'autres termes nous tenterons de répondre aux questions suivantes :

- Comment ont été reçus les principes de prévention et de précaution en Afrique centrale ?

- Quelle est la portée de ces principes dans les législations des pays de l'Afrique Centrale en matiere de protection de l'environnement ?

- Quelles sont les techniques utilisées pour intégrer ces principes dans le droit positif des pays de la sous région ?

- La seule ratification puis l'intégration de ces instruments internationaux dans les lois sous-régionales et nationales suffisent-elles a dégager un indicateur de leur application quotidienne ?

- La culture sociale est-elle favorable a cette application ou mieux les principaux acteurs et garants de cette application se consacrent-ils véritablement a la tache qui leur incombe ?

- Sinon, comment parer les potentielles résistances a une mise en oeuvre effective de ces principes en Afrique Centrale et garantir ainsi le bien être de l'Homme et son environnement, dont il est a la fois créateur et créature ?5°

Voir point 1 du préambule de Déclaration de Stockholm de Juin 1972 sur l'environnement.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe