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Le pouvoir décisionnel des chefs religieux traditionels Dogon aux dépens des lois et règlements en vigueur

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par Amadou Sangara
Université de Bamako, Mali - Maitrise Droit Privé 2007
  

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PREMIERE PARTIE.

Le pouvoir des chefs religieux dogon.

Dans la société dogon, les pouvoirs du hogon ne sont pas illimités et ne donnent pas tous les droits. Ils doivent compter avec la puissance des prêtres qui, sont aussi des chefs spirituels traditionnels, véritables maîtres de décision dans leur domaine propre : « Maître de la terre », « Maître du couteau » ou sacrificateur.

Les prêtres dogons prédisent l'avenir à partir des traces laissées la nuit par les chacals ou renards sur des portions de sol quadrillées, la veille bien auparavant. Cette pratique religieuse permet aux chefs religieux dans la prise de décisions, d'êtres conscients ou avertis tout au moins des avantages ou inconvénients qui pourraient résulter ou assortir d'une décision et le tollé que pourrait susciter une décision prise sans précaution.

Tout au long de l'analyse de cette première partie deux points retiendront notre entière attention qui, sont respectivement le statut et l'autorité des chefs religieux dogon en chapitre premier et les points de divergence entre l'autorité traditionnelle et l'autorité de l'Etat en chapitre deuxième.

CHAPITRE PREMIER.

Statut et autorité des chefs religieux dogon.

Il est important de souligner ici que, dans la mesure où la presque totalité des dogons partagent la même origine, il n'y a pas une très grande différence du point de vue forme entre les chefferies religieuses traditionnelles, leur caractéristique est pratiquement la même, même si l'autorité, la notoriété de certains, sont plus visibles et plus notables.

On va envisager successivement dans ce chapitre premier : en premier lieu la classification sociale des chefs religieux dogon (Section I) et, en second lieu l'autorité de ces chefs religieux (Section II).

Section I: Classification sociale des chefs religieux dogon.

Le chef religieux est choisi en fonction de sa capacité à diriger, sa sagesse vis-à-vis de la tradition, sa droiture, en un mot en fonction de sa caractéristique d'un homme plus ou moins parfait.

Certains chefs religieux traditionnels plus ou moins populaires sont pris ou choisis par le conseil des anciens en fonction de leur âge; le plus âgé du clan est automatiquement choisi comme chef religieux.

La classification sociale des chefs religieux dogon fait ressortir deux points essentiels à savoir l'importance sociale de ces derniers (Paragraphe I) et leur qualité d'auxiliaires de l'administration (Paragraphe II.)

Paragraphe I: L'importance sociale des chefs religieux dogon.

Les chefs religieux traditionnels ne sont pas élus ou nommés par les individus du moins par les populations mais, choisis par les divinités ou culte des ancêtres qui, ont été sollicitées en la matière.

Nous, nous sommes rendus au cours de notre voyage d'étude sur le terrain à Arou, où, réside le hogon le plus élevé en grade de tout le <<pays dogon>>, et nous l'avons rencontré, ce qui a confirmé le bien fondé de ces témoignages sur le pouvoir de décisions, la fonction ou le statut des chefs religieux traditionnels.

D'après le témoignage du hogon de Arou le système religieux se présente comme suit: au sommet il y a le hogon principal, il est le cerveau du système religieux et le chef spirituel, il est l'image incarnée du respect que le dogon, en particulier le Arougown c'est à dire le ressortissant du clan Arou2(*), accorde à sa civilisation, sa culture, sa religion en un mot à sa tradition.

C'est lui qui a autorité pour toutes les questions religieuses dans les tribus dogon « animistes » dans la région est. Son pouvoir est soutenu par les différentes divinités ou culte des ancêtres qui régissent la religion traditionnelle dogon. Ensuite il y a les prêtres, qui sont au nombre de trois, viennent successivement des villages de Tuogou (Ogokongo), et Youga-piri (Ogogênè et Ogopanrion); Ils représentent l'axe central, sinon un des piliers incontournables dans le système religieux, dans la mesure où se sont eux et uniquement eux qui sont habilités à effectuer les différents sacrifices religieux. Leur fonction est multiple et diversifiée; puisqu'ils sont les maîtres de cérémonies lors de l'investiture et des funérailles du hogon spirituel.

Viennent enfin les chefs de ``wagum'' et les hogons d'un certain nombre de villages dont les plus notoires sont ceux des villages de Damasongo et de Nombori (clan Arou.) Aux yeux des populations tous ces intervenants sont considérés comme étant de fidèles serviteurs à leur tradition ancestrale.

Les affaires qui ont trait à la coutume et à la religion traditionnelle sont du seul ressort du hogon principal de cette même zone.

* 2 Le benjamin des quatre clans ou familles dogon originaires du Mandé.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand