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Réformes financières et rentabilité du système bancaire des pays de la CEMAC

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par Bruno Emmanuel ONGO NKOA
Université de Yaoundé II - Diplôme d'études approfondies 2009
  

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SECTION 2. L'HÉRITAGE DES RÉFORMES FINANCIÈRES

L'objet de cette section est de retracer l'héritage des réformes. Cet héritage est ambivalent : on a d'une part le retour à la stabilité bancaire et d'autre part, l'implication médiocre des banques au processus de croissance.

II.2.1. UNE STABILITÉ BANCAIRE RETROUVÉE

La stabilité bancaire est une situation au cours de laquelle le système bancaire est solide. Plusieurs critères permettent de caractériser la stabilité des banques : la solvabilité, la liquidité et la rentabilité. La solvabilité d'un établissement se définit comme sa capacité à assumer les pertes qu'il peut subir, en raison soit de la défaillance de certains de ces clients, soit en raison de pertes consécutives à des évolutions défavorables des marchés. Quant à la liquidité, elle se mesure par la capacité à mobiliser sans délai des avoirs en monnaie centrale pour faire face à ses obligations de règlement ou de constitution de réserves (Thoraval et Duchateau, 2003).

A la fin de la deuxième vague de restructuration bancaire, un constat général se dégage : les banques sont devenues plus liquides, plus solvables et évidemment plus stables. Deux grands groupes de facteurs sont énumérés pour expliquer la stabilité bancaire retrouvée : les facteurs internes et les facteurs externes.

II.2.1.1. LES FACTEURS INTERNES DE LA STABILITÉ BANCAIRE

Ils sont liés notamment à l'évolution des fonds propres, à la maîtrise du risque, au processus de privatisation des banques et au retour à la liquidité.

En ce qui concerne l'évolution des fonds propres, ceux-ci ont connu une nette augmentation dans la sous-région en général comme l'illustre le graphique 2.2 ci-dessous.

Graphique 2.2 : Evolution des fonds propres des banques dans la CEMAC

Source : construction par l'auteur à partir des données de la BEAC, 2002.

Deux raisons principales expliquent cette évolution. D'une part le retour des capitaux des particuliers après la dévaluation et d'autre part, le respect de normes prudentielles imposées par la COBAC et surtout les sanctions prévues.

La maîtrise du risque a fait l'objet de plusieurs débats avant son application. Ces débats portaient en majorité sur le niveau minimum de certains ratios (Adam Madji, 1997). Certains avaient estimé que 5% comme solde minimum du ratio de solvabilité était très faible ce qui ne leur donnait pas une manoeuvre assez grande pour octroyer des crédits. D'autres pensaient le contraire. Mais le consensus a été vite trouvé. Il était basé sur l'arrimage aux normes internationales c'est-à-dire 8% d'après Bâle II en 2003. Dans la zone, on est passé de 5,5% en 1996 en moyenne à plus de 10,56% en 2004.

Le processus de privatisation quant à lui s'est poursuivi et a permis au secteur privé de bénéficier des parts relativement importantes du capital social des banques. Comme précisé ci-dessus, les implications excessives des Etats dans le capital des banques leur conféraient d'énormes pouvoirs. Ce qui leur permettait de s'engager démesurément envers les banques traînant des créances douteuses importantes. En moyenne, le secteur privé détient à ce jour 60,05% du capital des banques. On enregistre même des taux de 74% comme en Guinée Equatoriale et 62,5% en République Centrafricaine.

Pour ce qui est de la liquidité, le tableau 2.3 ci-dessous donne pour cinq pays de la CEMAC, le ratio de liquidité tel que défini dans le dispositif réglementaire. Ainsi, le constat général fait ressortir un retour à la liquidité qui excède même 100% dans certains pays.

Tableau 2.3 : Ratio de liquidité des banques pour cinq pays de la CEMAC en fin 2003

(en %)

Pays

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

Tchad

 

196,3

221,1

239,8

242,4

303,4

205,4

220,4

280,7

204,8

203,9

Guinée E.

 

246,7

265,6

238,4

229,9

186,1

212,8

143,8

272,9

262,5

284,1

Gabon

117

167,7

154,7

200,5

135,9

134,3

135,6

140,5

128,9

133,5

183,1

RCA

175

239,9

204

207,3

211

195,6

175,6

181,1

139,6

96,45

100,9

Cameroun

46

116,4

110,9

107,9

141,5

122

136,7

152,7

178,8

206,2

204

Source : Avom et Eyeffa, 2007, d'après la COBAC, 2003.

Certes, cette liquidité marque bien l'effet des réformes sur la constitution des actifs, mais décrit aussi une situation de rationnement de crédit qui contraste avec le besoin de financement des économies de la CEMAC.

D'autres facteurs dits externes ont contribué au renforcement de la stabilité du système bancaire de la CEMAC.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand