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Le juge de l'excès de pouvoir au Congo

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par Edson Wencelah TONI KOUMBA
Ecole Nationale dà¢â‚¬â„¢Administration et de Magistrature - Diplôme de là¢â‚¬â„¢ENAM (Option Magistrature, cycle Supérieur)  2011
  

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B)-La restitution au juge constitutionnel du pouvoir d'annuler les actes administratifs contraires à la constitution.

Depuis la fin des années 90, les juridictions constitutionnelles dans certains Etats d'Afrique ont dépassé leur simple rôle de juge de la conformité de la loi à la constitution qui leur était attribuée pour intervenir dans des domaines où les décisions administratives sont en cause. En devenant aujourd'hui des véritables gardiennes des droits et libertés des citoyens, elles tendent à renforcer l'action du juge administratif dans sa lutte contre l'arbitraire administratif.

Cependant, au Congo le juge constitutionnel est resté cantonné dans ses compétences classiques (juge électoral et juge du contrôle de la constitutionnalité). Pourtant, le constituant de 1992 lui attribuait déjà compétence dans l'annulation de certains actes administratifs. Certainement cette compétence devrait être retablie (1), ainsi ce juge pourrait jouer un rôle essentiel dans la protection des droits et libertés des citoyens (2).

1-La restauration de la compétence du juge constitutionnel dans l'annulation des actes administratifs contraires à la constitution.

Il s'agirait simplement pour le législateur de rétablir une compétence qui avait déjà été prévue par la constitution de 1992. En effet, dans son Préambule, la constitution du 15 mars 1992 dispose Ó « Proclamant Ó (...) le droit de tout citoyen de saisir le Conseil constitutionnel aux fins d'annulation de tout acte contraire à la présente Constitution ». Cette extension des compétences du juge constitutionnel peut être aujourd'hui observée dans de nombreux pays d'Afrique noire francophone qui, comme le Congo, partagent avec la France la même tradition judiciaire. Nous nous sommes inspirés du modèle gabonais et béninois.

En ce sens, l'article 3 alinéa 3 de la Constitution béninoise dispose Ó «tout citoyen a le droit de se pourvoir devant la Cour constitutionnelle contre les lois, textes et actes présumés inconstitutionnels » et l'article 84 de la constitution gabonaise du 26 mars 1991 qui dispose : « La Cour constitutionnelle statue obligatoirement sur la constitutionnalité des actes réglementaires censés porter atteinte aux droits fondamentaux de la personne humaine et aux libertés publiques ».

Ainsi, la restauration par le législateur de cette compétence du juge constitutionnel serait souhaitable pour lui permettre d'intervenir plus efficacement dans la protection des droits et libertés des citoyens contre l'arbitraire administratif. Son champ d'action se trouverait ainsi élargit d'autant plus que déjà,

l'article 1er de la loi du 17 janvier 2003 portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle dispose Ó « (...) Elle assure, à travers ses missions de contrôle, la protection des droits et des libertés fondamentaux du citoyens».

La Cour constitutionnelle devrait se saisir de ces dispositions pour intervenir dans le domaine de l'annulation des actes administratifs contraires à la constitution. Elle ferait ainsi montre de plus de hardiesse.

2-Un juge plus actif dans la protection des droits et libertés fondamentaux.

Il est vrai qu'en s'appropriant le contentieux des actes administratifs se rapportant à l'élection présidentielle, le juge constitutionnel intervient dans le contrôle juridictionnel de l'administration. Cependant, ces compétences classiques ne touchent pas directement la vie de tous les citoyens dans leurs rapports avec l'administration.

En effet, si le législateur tient à ce que ce juge joue un rôle plus actif dans la protection des droits et libertés fondamentaux contre l'arbitraire administratif, il devrait le doter en sus des ses compétences classiques, d'une compétence dans l'annulation des actes contraires à la constitution. Il deviendrait ainsi et à l'image de ses homologues gabonais et béninois, juge de l'excès de pouvoir par exception.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard