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Le port d'Abidjan face au defi des violences maritimes: cas des vols a bord des navires

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par Yetonon Ahmed COULIBALY
CNUCED - TFT - Certificat de gestion moderne des port  2017
  

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Section I : Réformes administratives et juridiques

A. Amendement des textes juridiques ivoiriens

Comme nous l'avons vu plus haut, les textes juridiques ivoiriens relatifs à la lutte contre la piraterie maritime et les vols à main armée à bord des navires sont limités et ne répondent pas aux conventions internationales. Nous proposons que ces textes soient modifiés afin de prendre en compte la définition de la piraterie maritime et des vols à main armée donnée par la convention de Montego Bay et la convention SUA mais également qu'il soit institué un cadre juridique répressif afin de sanctionner les auteurs de ces actes. La Côte d'Ivoire ayant ratifié la convention SOLAS, il est également important d'instituer le décret portant application des dispositions du chapitre XI-2 de cette convention et du Code ISPS.

B. Coopération et équipement des services nationaux

Du point de vue institutionnel, la lutte contre la criminalité maritime fait intervenir plusieurs administrations (justice, port, affaires maritimes, défense, douanes, police, affaires étrangères...). Il est important que toutes ces agences nationales puissent coopérer et mutualiser leurs actions afin d'être efficaces. Le gouvernement ivoirien l'a si bien compris que dans le cadre de la réforme du secteur de la sécurité, il a adopté une stratégie de l'Action de l'État en Mer (AEM) en prenant le Décret n° 2014-30 du 03 février 2014 portant organisation et coordination de l'Action de l'État en Mer. Cette stratégie vise à organiser et à coordonner l'action des différentes administrations compétentes afin de mutualiser les moyens relatifs aux missions de sécurité et de sûreté maritimes, de protection de l'environnement marin, de gestion du patrimoine et des ressources marines ainsi que la sauvegarde des personnes et des biens en mer. Les décrets d'application de l'AEM seront les bienvenus et permettront de façon plus claire à faire ressortir la cohérence des actions entre les administrations concernées. Il est clair

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donc que les décrets portant nomination des préfets maritimes enclencheront une dynamique pratique dans la mise en oeuvre de l'AEM.

Les recommandations suivantes nous paraissent également pertinentes :

Au gouvernement :

- Créer le long des côtes ivoiriennes des centres de veille et d'observation pour surveiller et collecter des informations sur les mouvements de navires suspects afin de renforcer la sécurité maritime et alerter les navires en cas de menaces ;

- Continuer le processus de modernisation et d'équipement de la marine ;

- Demander à la Marine nationale de faire mouiller un patrouilleur entre 18 :00 et 07 :00 dans la zone de mouillage extérieur du Port d'Abidjan. (la quasi-totalité des attaques ont lieu la nuit dans cette zone) ;

- Accroître le nombre de patrouilles ;

- Fournir une formation aux membres du système judiciaire, notamment les magistrats et les procureurs, sur les problèmes d'application du droit maritime concernant la piraterie, le trafic de drogue, la pêche INN et le trafic d'armes légères ;

- Enquêter sur les réseaux de trafic de carburant afin d'identifier les entreprises impliquées dans des activités illégales (trafic de carburant et piraterie maritime sont très liés);

- Stimuler la création d'emplois le long des côtes, en particulier en protégeant la pêche artisanale, en encourageant la transformation locale du produit de la pêche, en développant la formation professionnelle pour les populations vulnérables et en réinvestissant les avoirs des trafiquants de pétrole saisis dans des projets de développement ;

- Exiger l'installation de transpondeurs AIS (Automatic Identification System), sur les bateaux de pêche et vedettes afin de les identifier.

Au Port d'Abidjan:

- Réhabiliter l'appontement hydrographique de la berge Ouest du canal de Vridi afin que la marine nationale puisse y faire accoster des vedettes et avoir une plus grande mobilité ;

- Faire organiser des visites et échanges entre les contrôleurs de trafic maritimes et les services intérieurs et extérieurs au port qui interviennent dans la lutte contre la criminalité afin de s'imprégner des conditions de travail les uns des autres ;

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- Participer à des actions sociales pour le bien-être des pêcheurs artisans et des populations côtières. ;

- Mener des actions de sensibilisation de la population visant à encourager les travailleurs portuaires, les pêcheurs, les habitants du bord de mer et les marins à observer, enregistrer et transmettre toute activité suspecte à la capitainerie et aux forces de l'ordre ;

- Augmenter les patrouilles de PortSécurité (Entreprise concessionnaire de la gestion de la sûreté au Port d'Abidjan);

- Augmenter le nombre d'agents et de patrouilles du service Plan d'eau ainsi que leurs fréquences de prise de carburant ;

- Demander à tout navire pétrolier ancré dans la zone de mouillage extérieur du Port d'Abidjan de contacter la Vigie sur les canaux 12 ou 16 chaque 3 heures pour un bilan sécuritaire entre 19h00 et 06h00.

C. Création d'un comité de sûreté maritime et portuaire

Le manque de coordination des actions et de mutualisation des ressources des administrations nationales intervenant dans la lutte contre la criminalité maritime constitue une entrave majeure au succès de ladite lutte. Pour pallier à cela, la Côte d'Ivoire a adopté une stratégie nationale de l'Action de l'État en Mer. Cette stratégie vise à organiser et coordonner l'action des différentes administrations ainsi qu'à mutualiser leurs moyens dans la lutte contre les violences maritimes. Pour le suivi de la mise en oeuvre de l'AEM, un cadre institutionnel a été défini avec la création d'un comité interministériel présidé par le Premier ministre, d'un secrétariat permanent du comité interministériel et enfin de préfectures maritimes gérées par des préfets maritimes. La stratégie de l'AEM est venue à point nommé car elle permet d'avoir une meilleure structuration des missions des diverses administrations et surtout la coopération et la mutualisation des moyens. Nous ne pouvons qu'encourager le gouvernement à prendre tous les décrets relatifs à la mise en oeuvre de l'AEM. Bien vrai que l'AEM vise l'ensemble des missions incombant à l'État en mer, nous proposons également la création d'un comité national de sûreté maritime et portuaire. Ce comité pourra être une entité opérationnelle mise sous la tutelle du Premier ministre avec un secrétariat permanent attribué au ministère qui aura en charge les affaires maritimes et portuaires. Ces missions pourront être :

- d'assurer en matière de sûreté maritime et portuaire, la coordination entre les opérateurs portuaires et maritimes et les services de l'administration maritime ;

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- de suivre l'évolution de la réglementation internationale relative à la sûreté maritime et

portuaire en vue de son adaptation au niveau national ;

- de veiller à la mise en oeuvre des plans de sûreté des navires et des plans de sûreté des

installations portuaires ;

- de veiller à la mise en oeuvre des programmes d'équipement et de formation des

personnels chargés de la sûreté maritime et portuaire ;

- de gérer les conflits de compétence entre les administrations intervenant en mer.

Proposition de composition du comité :

- Un représentant du Premier Ministre ;

- Un représentant du Ministre des transports ;

- Un représentant du garde des sceaux, Ministre de la justice ;

- Un représentant du Ministre de l'intérieur ;

- Un représentant du Ministre des affaires étrangères ;

- Un représentant du Ministre chargé du budget ;

- Un représentant du Ministre de la défense ;

- Un représentant par port (PAA, PASP) ;

- Un représentant de la DGAMP ;

- Un représentant de la Direction général des douanes ;

- Un représentant du CIAPOL ;

- Un représentant de l'état-major des FACI (Forces Armées de Côte d'Ivoire) ;

- Un représentant de la Gendarmerie nationale ;

- Un représentant de la Police nationale.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery