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Dynamique des représentations sociales de l'agriculture et de la ruralité dans un contexte territorial du vieillissement de la population : Le cas du « Projet Nô-Life » de la Ville de Toyota au Japon


par Kenjiro Muramatsu
Université de Liège
Traductions: Original: fr Source:

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Transformations des représentations de l'agriculture et de la ruralité

Y-a-t-il eu, ces dix dernières années, des transformations des représentations de l'agriculture et de la ruralité dans le contexte de la construction du Projet Nô-Life, dont notamment le vieillissement de la population urbaine et rurale ?

Pour répondre à cette question, nous allons tenter de simplifier dans un tableau de synthèse les représentations des sept acteurs que nous venons d'étudier (ce tableau se trouve à la page suivante). Pour établir ce tableau nous avons retenu quatre éléments constitutifs des représentations : contextualisation (constat de la situation) ; problématisation (problèmes et solutions) ; intention (motivation) ; intérêt.

Ensuite, nous pouvons distinguer les trois groupes suivants catégorisant les sept acteurs étudiés : 1 Service public agricole (BPA, BDPA) ; 2 Secteur agricole (CAT, ECV, GASATA) ; 3 Public en général (SCI, CLFS) Ces trois groupes montrent trois types distincts d'évolution des représentations de l'agriculture et de la ruralité.

1 Service public agricole

Contexte de la restructuration

D'abord, concernant les acteurs du service public agricole, les accords du GATT eurent une influence décisive de manière à imposer d'en haut les décisions de la politique internationale sur le commerce des produits agricoles aux politiques nationale et locale. Parmi ces accords, la « catégorie verte » dans le cadre du Soutien interne semble importante dans la mesure où elle a encadré la restructuration des services publics agricoles. Comme nous l'avons constaté dans la partie de l'analyse de l'acteur 1, cette catégorie laissa une place légitime aux services publics « de caractère général » dans les domaines concernant la recherche, la lutte contre les maladies, de l'infrastructure et de la sécurité alimentaire, tout en les excluant des objets de la « réduction » des mesures protectrices des Etats membres. C'est dans ce contexte politico-historique que fut conçu par la Municipalité de Toyota le Plan de 96 qui apporta une nouvelle direction de la politique agricole dans le territoire de la Ville de Toyota.

Toutefois, aux yeux des acteurs concernés, cette restructuration n'est pas seulement le reflet du contexte dicté par la politque internationale de la libéralisation du marché : Monsieur M du BDPA a bien souligné l'état « irrémédiable » de l'agriculture japonaise suite au passage historique de la politique : de la protection du marché du riz à la libéralisation de celui-ci. Pour lui, la position de l'administration est de « [venir] en aide pour combler cette absence des aides du gouvernement qui étaient mises en place auparavant », et cet état actuel de l'administration est qualifié de « douloureux ». Cette remarque témoigne du point de vue de Monsieur M, qui est un acteur de l'intérieur de l'administration locale subissant le contexte de cette restructuration. En fait, selon lui, la situation de l'administration locale vis-à-vis de l'agriculture est aujourd'hui comme si elle « traitait un malade qui est dans un stade irrémédiable », c'est-à-dire, l'administration (service public) locale doit payer les pots cassés de la politique agricole nationale qui était mise en place auparavant. Mais quels pots cassés ? Nous pouvons rappeller deux défaillances historiques de la politique agricole japonaise : Selon Monsieur N, la politique agricole japonaise impliquait une contradiction dans sa tentative permanente de la modernisation agricole consistant à favoriser l'aggrandissement d'échelle et la spécialisation au detriment des conditions de la réalité locale faisant obstacle à ce type de modernisation (petite structure des exploitations familiales, zones en plaine subissant la forte pression urbaine, zones en moyenne montagne condamnée à subir l'exode et le vieillissement de la population rurale critique etc). Puis, s'y ajoute la politique du soutien au marché du riz qui a provoqué la surproduction dès les années 70.

Nous devons resituer la nouvelle politique menée par la Municipalité de Toyota dans ce contexte paradoxal dans le sens où cette politique paraît ambitieuse du point de vue du marché, mais désespérante du point de vue « objectif » de Monsieur M, un acteur de terrain qui vit et opère par lui-même les mesures de cette politique au niveau local.

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