4 Etablissement d'une association de stagiaires
Nô-Life
Enfin, quatrièmement, nous proposerons
l'établissement d'une association constituée par les stagiaires
et ex-stagiaires de la formation Nô-Life. Ceci d'abord en nous
référant à l'idée de M. Itô et M. Suzuki de
monter une association de stagiaires ayant pour objectif d'organiser une aide
aux travaux agricoles des exploitaions fruitières en difficulté
pour cause de maladies, vieillissement des exploitants, manque de main-d'oeuvre
etc. Selon eux, cette association vise également à organiser des
entraides entre les stagiaires ainsi que les ex-stagiaires qui auront besoin
d'échange d'infos, d'aides aux travaux (ex. installation d'une serre,
labour).
Cette proposition implique des intérêts sur
plusieurs niveaux. D'abord, sur le plan pratique, l'association permettrait aux
stagiaires d'avoir plus de sociabilité entre eux. Ce qui est
également l'une des attentes les plus fréquentes des stagiaires
constatées dans le résultat de l'enquête par entretien :
garder le lien avec les camarades de la formation Nô-Life. Puis, cela va
de même pour l'apprentissage collectif, l'entraide et l'organisation
éventuelle d'une vente commune comme un groupement de producteurs
« Nô-Life ». Puis, sur le plan
représentationel, l'association susciterait une prise de conscience des
points communs entre les stagiaires, et par là, le renforcement de leur
identité collective. Et sur le plan de la politique collective,
l'association permettrait aux stagiaires de regrouper leurs avis inviduels sur
la gestion des activités du Centre Nô-Life et de les proposer aux
gestionnaires. A cet effet, ils pourront participer au Comité que nous
avons proposé dans la proposition 1.
Cependant, il reste certaines difficultés à
surmonter pour organiser cette association avec succès. Il s'agit de la
nécessité de tenir compte de la diversité des trajectoires
et des enjeux de chacun des stagiaires. En effet, l'association risque
d'être confrontée à une attitude de type « chacun
pour soi » de ses membres. Ainsi, nous ne pourrons pas l'envisager de
manière traditionnelle comme par exemple de petits groupements de
producteurs locaux qui sont souvent basés soit sur le lien de type
« communautaire », à savoir celui
d'interconnaissance lié au sol (ex. habitants du même village),
soit sur une condition sociale partagée (ex. femmes âgées
de foyers agricoles pluriactifs)
Les circonstances et les enjeux individuels des membres de
l'association devront être hétérogènes et
« urbains » à la différence des exemples
mentionnés ci-dessus. C'est pouquoi nous proposerons de doter cette
association d'un caractère « multifonctionnel » ou
« multiforme », et dont les visées possibles
seraient les suivantes:
- économique : production (apprentissage de
méthodes agricoles alternatives ; aide aux travaux agricoles des
exploitations agricoles en difficulté ; entraides ; échange de
semances etc.) ; distribution (vente commune à court circuit)
- social : sociabilité (échange
d'infos, fêtes etc) ; constitution d'un réseau de stagiaires
Nô-Life
- politique collective : communication -
coopération avec le Centre Nô-Life, la CAT et les agriculteurs
locaux etc.
Par ailleurs, nous avons constaté que
l'établissement d'une association de stagiaires de ce type est fortement
attendu par les agents institutionnels : du côté du monde
agricole, dans la mesure où une organisation formelle de nouveaux
producteurs dans le cadre du Projet Nô-Life aura un bon effet
d'incitation pour le secteur, tant au niveau socio-économique, qu'au
niveau symbolique ; du côté du monde des services publics locaux
(BPA, SCI, CFLS), dans la mesure où l'association renforcera l'autonomie
et le lien social et territorial parmi la population locale âgée.
Puis, cela va de même pour divers domaines de la politique publique
locale comme le développement local, l'aménagement du territoire,
car la Municipalité essaie actuellement de promouvoir l'initiative de
type associatif (comme NPO : Non profit organisation) dans le contexte de la
décentralisation. En tous cas, la réalisation d'une telle
association serait une « bonne nouvelle » pour la ville.
Ainsi, cette idée nous semble tout-à-fait
envisageable sur le terrain. D'ailleurs, Monsieur K, président du Centre
Nô-Life, a déjà informellement donné un avis
favorable à M. Itô qui lui a parlé de cette idée
lors de la « fête de la récolte », qui a eu
lieu en octobre 2006 dans le Centre Nô-Life et qui a réuni une
grande partie des acteurs concernés.
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