Agriculture de type Ikigai pour les
retraités : valeur ambivalente
Ensuite, Monsieur S réexplique le rapport ambivalent
entre la situation économique des retraités et leur
activité agricole de type Ikigai.
« Eux [retraités salariés], ils
ont des pensions. Donc, même s'ils ne gagnent pas d'argent en faisant le
paysan, ils n'ont pas de problèmes pour leur vie. D'un
côté, s'ils arrivent à gagner des sous pour payer leur
saké pour une année, mettons un ou deux millions de yens, il n'y
a pas trop de problèmes plus tard. Mais de l'autre côté,
comme ils ont des pensions, ils n'ont pas besoin de s'y mettre
sérieusement. D'ailleurs, pour ceux qui reçoivent beaucoup de
pensions, ce n'est même la peine de faire le paysan. »
Il constate que, après tout, l'ambivalence subsiste
chez les retraités qui « font le paysan » entre les
valeurs sociale et économique : « faire le paysan »
pour les retraités ne vaut que les faire gagner de l'argent de poche
pour « payer leur saké pendant une
année ».
Importance de l'organisation économique :
un intérêt sectoriel
Puis, au delà de la recherche d'Ikigai, un autre
élément plus objectif s'ajoute dans la vision de l'agriculture de
type Ikigai chez Monsieur S : le principe de l'organisation économique
qui dépasse le niveau individuel et subjectif. Pour faire face à
la diminution du nombre d'agriculteurs, pour Monsieur S, il faut que la
production agricole s'organise sous une forme collective et formelle tel que
l'entreprise agricole ou le groupement de producteurs etc. Voici son
explication :
« (...) Puis, l'important, c'est la forme
entrepreneuriale de production agricole (hôjin-ka). Quant aux individus,
s'ils décèdent, c'est fini. Si leur fils refuse de reprendre les
activités, c'est fini. C'est ça, le paysan. En bref, si on
créé une organisation, même si le représentant de
cette organisation décède, quelqu'un d'autres peut le remplacer,
ou bien on peut accueillir de nouveaux membres. On peut faire comme ça.
Créer une 'organisation est donc important. Plus tard, une
société anonyme serait également possible. Même si
on ne le commence pas facilement. Si c'est rentable, cela peut
commencer... »
Cette explication montre que la CAT veut accorder, en
principe, plus d'importance à l'organisation collective et formelle de
la production agricole comme une entreprise, plutôt qu'à la
production qui reste au niveau individuel et purement familial. Et ceci afin de
rendre la production plus permanente dans un cadre du secteur économique
et formel. C'est ce qui semble différencier l'approche de la CAT de
celle de la Municipalité qui veut d'abord mettre l'accent sur la
satification individuelle pour répondre aux diverses demandes de la
population en tant qu'un agent des services publics.
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