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Les usagers de la drogue et la justice pénale au Sénégal

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par Magna Brice SYLVA
Université Gaston Berger de Saint Louis du Sénégal - maitrise en droit de l'entreprise 2006
  

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PARA II : L'ABSENCE DE RESULTAT DU SYSTEME

Cela relève d'une évidence que : le système actuel n'a pas porté ses fruits. En effet il convient de souligner qu'au regard des efforts déployés pour mettre en place une politique criminelle efficace contre le phénomène de l'usage de la drogue, des objectifs clairs et précis étaient implicitement relevables. Ainsi les objectifs de la politique nationale contre l'usage de la drogue se traduisent à travers six dimensions-clés qui devraient être :

- De réduire les niveaux de criminalité et de délinquance liés à l'usage de la drogue

- De réduire le nombre de morts directement liés à l'usage de la drogue

- De réduire le nombre de personnes ayant des problèmes de santé liés à l'usage de la drogue notamment le VIH SIDA et les Hépatites

- De réduire les coûts sociaux de l'usage de la drogue y compris ceux de l'impact sur les familles et les enfants, ainsi que le nombre de personnes non scolarisées et sans emploi du fait de leur usage de drogues

- De réduire les dommages causés à l'environnement et liés à l'usage de la drogue.

Dans la pratique ces objectifs sont loin d'être atteint. La délinquance et la criminalité liées à l'usage de la drogue n'ont pas baissé. D'après les données établis par l'Equipe des Nations Unies au Sénégal, les statistiques sur la criminalité liée au phénomène de la drogue estiment que : « en 1999, 1180 personnes ont été écrouées pour usage et trafic de stupéfiants. Ce chiffre représente 25,5% de la totalité de la population carcérale contre 20,3% en 1995. Une hausse de 5,2% est à noter...Selon l'enquête sur l'évaluation des drogués 18% de ceux-ci affirment avoir commis des délits sous l'effet de manque ou de l'emprise de la drogue »33(*). Au delà de la criminalité qui en découle l'hausse notée démontre une augmentation de l'ampleur du phénomène et partant de la toxicomanie. S'agissant des problèmes de santé liés à l'usage de la drogue nous ne pouvons parler d'objectif atteint si l'on se réfère aux statistiques données par le Docteur Idrissa Bâ34(*)dans son exposé sur « la toxicomanie au Sénégal : l'expérience hospitalière » : il estime que « le bilan des activités de l'hôpital psychiatrique de thiaroye pour l'année 2001, révèle que sur 2136 nouveaux malades enregistrés, les pourcentages les pourcentages ci après ont été enregistrés :

- 24,53% de toxicomanes ont une moyenne d'âge de 28%

- 5,34% de toxicomanes sont de sexe féminin

- 6,87% de toxicomanes consomment de la drogue dure

- 48,9% des toxicomanes reçus sont hospitalisés ».35(*)

Ceci donne un aperçu de l'impact de l'usage de la drogue sur la santé de l'individu et un aperçu du nombre de personnes que cela peut concerner si l'on considère l'exemple de l'hôpital psychiatrique de thiaroye comme un échantillon. En outre le Docteur Safiétou Thiam 36(*) soutient que « la consommation de drogues injectables est un facteur de risque de l'infection à VIH. Elle expose à la transmission du VIH mais aussi à d'autres pathogènes (VHB, VHC) par le sang et les objets souillés de sangs lors des partages de seringues ».37(*)Or cette pratique est assez récurrente dans le milieu des usagers de la drogue au Sénégal, ce qui corrobore l'absence de résultats du système sur ce plan. Et cette absence de résultats nous là relevons sur tous les autres aspects des objectifs poursuivis, allant de la réduction du coût social de l'usage de la drogue et de son impact sur le lien social à la réduction des dommages causés à l'environnement. Toutes ces analyses faites démontrent le caractère mitigé de l'efficacité du traitement répressif. Une inefficacité qui nécessite l'évolution vers un traitement allégé soutenu par de nouvelles considérations qui le justifie.

* 33 Présenté par l'équipe des Nations Unies au Sénégal dans : L'évaluation commune de la situation du Sénégal, septembre 2001, système des Nations Unies, deuxième édition

* 34 Psychiatre, médecin chef à l'hôpital psychiatrique de Thiaroye

* 35 Rapporté dans le Document d'appui aux stratégies de lutte contre la grande déviance et les fléaux sociaux : trafic de drogue et blanchiment d'argent Toxicomanie et VIH/SIDA : Le cas du Sénégal. Dakar, Mars 2003

* 36 Docteur Safiétou Thiam, division Sida Ministère de la santé

* 37 Rapporté dans le Document d'appui aux stratégies de lutte contre la grande déviance et les fléaux sociaux : trafic de drogue et blanchiment d'argent Toxicomanie et VIH/SIDA : Le cas du Sénégal. Dakar, Mars 2003

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore