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Gestion de la masse salariale dans le budget ivoirien: état des lieux et politiques de maitrise

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par Armand KOUAKOU
Université de Cocody - DESS gestion de politique économique 2010
  

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3.2.2. L'effet des mesures générales

Ce sont des mesures de revalorisation des salaires qui concernent la totalité ou la quasi-totalité des agents. Depuis 2000, la seule mesure prise qui touche l'ensemble des fonctionnaires a été celle de 2008 relative à la revalorisation de l'indemnité de transport des fonctionnaires, à la suite de la flambée des tarifs des transports, consécutive à la hausse du prix du pétrole. L'effet financier de cette mesure a été de 9,8 milliards de francs CFA. Ce montant a accru la masse salariale de 2008 de 1,4%.

3.2.3. L'effet des mesures catégorielles

Les mesures catégorielles concernent un groupe d'agents. Elles sont en général spécifiques à des catégories de métiers ou d'emplois. On distingue principalement deux types de mesures catégorielles, à savoir :

ü les mesures catégorielles statutaires : ce sont des mesures qui entraînent une revalorisation des carrières fixées dans les statuts particuliers (changement du pyramidage statutaire des corps, création de nouveaux échelons, changement de la durée des échelons, fusion des grades, etc.). Les transformations d'emplois peuvent également être rattachées à ces mesures catégorielles ;

ü Les mesures catégorielles indemnitaires : ces mesures ont pour origine soit un texte, soit une décision de gestion, et ont pour effet de revaloriser globalement les niveaux des rémunérations accessoires versées à certaines catégories d'agents (création d'une nouvelle indemnité, revalorisation des taux moyens budgétaires d'une indemnité, etc.).

Depuis 2000, ces différentes mesures catégorielles prises, ont eu une incidence directe sur l'évolution des dépenses de personnel. Le graphique 4 indique que les effets financiers de ces mesures connaissent une tendance à la hausse depuis 2007 : ils sont passés de 20,3 milliards de francs CFA en 2007 à 45,1 milliards de francs CFA en 2010, entraînant la hausse de la masse salariale de 640,4 milliards CFA à 814,1 milliards de francs CFA.

Ces différentes mesures catégorielles ont été prises à la suite des différentes protestations sociales de certains corps de métiers tels que les enseignants et les agents de la santé, pour l'amélioration de leur condition de travail.

Graphique 4 : Evolution de l'effet des mesures sectorielles par rapport à la masse salariale (en milliards de francs CFA)

Source : L'auteur, à partir des données de la Direction de la Solde

3.2.4. L'effet de l'évolution du niveau des recettes fiscales

Réduire le ratio masse salariale/recettes fiscale revient soit à diminuer la masse salariale, soit à augmenter les recettes fiscales, « toutes choses étant égales par ailleurs ». Par conséquent, après avoir indiqué les facteurs qui influencent l'évolution des dépenses de personnel dans les paragraphes précédents, il est nécessaire d'apprécier l'évolution du niveau des ressources fiscales de l'Etat.

Le graphique 5 montre les évolutions du ratio masse salariale/recettes fiscales et des taux de croissance des recettes fiscales et de la masse salariale de 1995-2010. Au cours de la période 2000-2010, le ratio masse salariale/recettes fiscales est resté au dessus de 41,3% (soit une moyenne de 43,1%). Pendant cette période, la masse salariale connaît un taux de croissance plus élevé que celui des recettes fiscales, avec un taux de croissance moyen de 6,1% contre un taux de 4,8% des recettes fiscales. Cependant, quand ce ratio était en dessous de 38,6% entre 1995 et 1999 (soit une moyenne de 37,2%), le taux de croissance des recettes fiscales, qui était en moyenne de 11,7%, était demeuré supérieur à celui des dépenses de personnel avec une moyenne de 5,4%.

Ce constat montre que le faible taux de croissance des recettes fiscales a également engendré l'augmentation du poids de la masse salariale dans les ressources financières de l'Etat.

Graphique 5 : Evolution du ratio masse salariale/recettes fiscales et des taux de croissance des recettes fiscales et de la masse salariale

Source : L'auteur, à partir des données de la DCPE (TOFE)

Les différents facteurs d'évolution de la masse salariale analysés dans les paragraphes précédents, ont profondément alourdi la charge de la masse salariale dans le budget de l'Etat, sur les onze dernières années, comme l'illustre le graphique 6. Les dépenses de personnel qui représentent environ la moitié de l'ensemble des dépenses courantes, ont connu un accroissement rapide. Elles sont passées de 454,10 milliards de francs en 2000 à 814,1 milliards francs CFA en 2010, soit une augmentation de 79,3%.

Graphique 6 : Evolution de la masse salariale dans les dépenses de fonctionnement (en milliards de francs CFA)

Source : L'auteur, à partir des données du SIGFiP

Le tableau 2 montre également qu'au cours des années 2007 et 2008, les pays de l'UEMOA, à l'exception de la Côte d'Ivoire et de la Guinée Bissau, sont parvenus à maintenir les dépenses de personnel par rapport aux recettes fiscales, dans une proportion proche de l'objectif de la masse salariale (35 % des recettes fiscales), fixé dans le cadre du respect du pacte de convergence de l'union.

Tableau 2 : Salaires et traitements en pourcentage des recettes fiscales des pays de l'UEMOA

Source: UEMOA, Annexes statistiques de la Surveillance Multilatérale de 2001à 2008, 2009

Face à cette situation très préoccupante, la Côte d'Ivoire s'est toujours engagée, en dépit des difficultés de toutes sortes, dans des réformes en matière de politiques pour la maîtrise des dépenses de personnel. Cependant, ces efforts, aussi louables soient-ils, sont encore loin d'atteindre les objectifs recherchés. C'est pourquoi il apparaît plus qu'impérieux de proposer des mesures qui pourront permettre de créer un cadre propice nécessaire à la maîtrise des dépenses de personnel.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote