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L'état haà¯tien et la répression des actes de violence populaire contre les biens privés immobiliers

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par Pierre Eudras DELVA
Université Publique du Sud Aux Cayes (UPSAC) - Licence 2005
  

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1.2.2 Facteur économico-démographique

Notre pays classé parmi les plus pauvres de l'hémisphère, soit en 150e position, confirme le processus d'expansion de la misère sur toute la société haïtienne selon le dernier rapport du PNUD en 2005. C'est une situation financière et économique à laquelle la couche défavorisée ne peut subsister. Qui pis est, l'Etat haïtien n'est jamais parvenu à calmer la misère atroce, le chômage, la famine et la pauvreté de la population.

Pour dénoncer la montée des produits de premières nécessités en avril 2008, des foules de manifestants regagnaient les rues à travers tout le pays. La MINUSTAH a recensé 164 manifestations de ce type durant les six premiers mois et 238 pour les six autres, au total 422 manifestations pendant cette année. Sous les cris « aba asid batri, aba tinè, aba clorox » une foule de manifestants aux Cayes ont protesté contre la famine. En colère, elle a craché son indignation devant le silence du gouvernement.20(*) A l'occasion des émeutes de la faim du 3 Avril 2008, des bourreaux ont commis bien des dégâts contre certaines maisons et autres immeubles de la ville, entre autres le local de la BNC.

D'après Corten ANDRE, la misère est un facteur de violence en Haïti 21(*). Pendant que les emplois se font de plus en plus rares, nous assistons chaque jour à la flambée des prix des produits de première nécessité. En ce cas, la violence contre les biens semble être une façon de gagner du pain. Quand les bourreaux mettent du feu dans une maison, cela trouble l'ordre social et les affamés profitent pour piller, voler, après quoi pour partager les butins. Cela était visiblement constaté aux Cayes au moment où des foules de manifestants vandalisaient le centre Multi-Media, la base de la MINUSTAH et tentaient d'incendier le local de la mairie et l'hôtel Le manguier, d'autres groupes pillaient un camion de riz et certains magasins de la ville.

Si la situation économique du pays peut être une cause de violence ne peut-on pas dire autant de la surpopulation urbaine ?

Personne ne peut sous estimer l'explosion démographique dans les milieux urbains en Haïti. Il est indéniable que la densité de la population et la promiscuité qui en découle, sont des facteurs de violence populaire. La capitale de notre pays tellement encombrée de gens venus de divers horizons du pays est nommée « République de Port-au-Prince ». Ce problème démographique urbain découle de l'excédent naturel des naissances et de la grossesse précoce des mineurs de bidonvilles. Le taux de naissance est de 35 pour mille pendant l'année 2004, selon la direction du DMS. 22(*)

L'exorde rural qui représente un déplacement majeur de la population rurale a accru considérablement les milieux populeux urbains de la ville des Cayes. Finalement ils sont devenus des zones de non droit et très misérables. Généralement, les manifestations populaires ont toujours démarré dans ces zones pour se diriger vers les quartiers résidentiels et commerciaux, cibles de leurs attaques et d'exercice de violence. En Février 2004, aux Cayes, deux groupes rivaux : OP Lavalas de La savane et Front de résistance de Pont Gombo se sont affrontés. En conséquence, beaucoup de dégâts ont été enregistrés. Le tableau suivant présente l'évolution rapide de la population urbaine de la ville des Cayes.

Tableau de la population urbaine de la ville des Cayes

Année

Total

Rurale

Urbaine

1982

111,612

31,636

79,956

1998

146,422

50,234

96,188

2000

151,195

53,059

98,136

2004

161,558

59,277

102,281

De l'année 2004 à 2010, nous estimons que cette population a accru considérablement. D'autres facteurs tels le socio-éducatif entrent en ligne de compte pour cerner le phénomène de la violence populaire en Haïti.

* 20 REBECCA, S. Cadeau « Manifestation monstre», dans Le Nouvelliste, p.1.

* 21 CORTEN, André, Diabolisation et mal politique-Haïti : misère, religion et politique. Voir : IFES / VOV, La violence organisée et ses conséquences, II, Henri Deschamps, P-au-p. 2005, P. 80. (A l'avenir : IFES / VOV, La violence organisée et ses conséquences, II, page...)

* 22 ZAMOR, Paul François, Haïti en marge des principes d'urbanisation, Mémoire disponible à la bibliothèque de l'UPSAC, Les Cayes, 2007, p.62.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault