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L'application du principe du contradictoire dans la procédure administrative contentieuse au Cameroun.

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par Athanase Roland NDZANA NTIGA
Université de Yaoundé II - DEA 2010
  

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B/- la posture jurisprudentielle

L'étude de celle-ci permet d'apprécier le juge administratif, en ce sens qu'il fait office de bouche de la loi à travers le suivisme des textes (1), ou alors qu'il fait oeuvre de création par les ajouts jurisprudentiels (2).

1) Le suivisme des textes

Le législateur camerounais est le représentant de tout le peuple et par conséquent, ses actes ont une portée générale et impersonnelle. Au regard de cela, il faut penser que le juge administratif est, si non contraint d'appliquer la loi telle qu'elle se présente sans rien ajouter.

Dans le jugement NLEND NLEND EBEDE Jean suscité, il faut remarquer que le juge est resté fidèle au texte car il applique fidèlement la loi. Cette dernière dispose que dès enregistrement de la requête, le Président désigne un rapporteur qui sous son autorité, dirige l'instruction de l'affaire.180S'agissant du juge, il la reprend dans ces termes : «Attendu que, lorsqu'on dit que la procédure administrative est de type inquisitoire, cela signifie qu'elle est dirigée par le juge ».

179 CHAPUS (R), droit du contentieux administrati~, op.cit. P.767

180 Article 37(1), loi 2006/022 du 29 décembre 2006 et article 9(1), loi 75/17 du 8 décembre 1975

Mémoire de DEA Présenté et soutenu par N~ZANA NTIGA Athanase Roland 63

L'application du principe du contradictoire dans la procédure administrative
contentieuse au Cameroun

De plus, dans le jugement ONGUENE OBAMA Jean suscité ; le juge confirme le caractère écrit de la procédure, car cette dernière se fait par l'échange des mémoires, qui sont ouverts aux débats oraux à l'audience, bien qu'ils aient un rôle secondaire.

Il faut encore noter des cas de fidélité du juge au texte de loi. Le jugement SOCADA181 reprend les pouvoirs du juge dans la durée de l'instruction, dans la participation à la recherche de la preuve et la prescription des délais pour la production des mémoires ; tel que le dit la loi182.

In fine, le juge administratif camerounais fait office de bouche de la loi, il applique le texte à la lettre. Néanmoins, il faut aborder sa position en cas de silence de la loi.

2) Les ajouts jurisprudentiels

Les textes de loi, ne sont pas toujours complets et précis, d'où l'oeuvre créatrice du juge qui fait de lui un suppléant du législateur.

Ainsi, un juge administratif qui se trouve face au silence de la loi, ou alors à l'obscurité des textes de loi est tenu de statuer sur le litige à lui soumis, sous peine de déni de justice183. Il est alors sommé de créer, ou tout simplement de régler le litige pendant devant lui.

Du fait des pouvoirs d'instruction du juge administratif, et surtout dans la manifestation de la vérité, il lui arrive très souvent d'inverser la charge de la preuve et pour cela il faut un commencement de preuve. Cette condition désigne une circonstance à laquelle est subordonné l'accomplissement d'une action. Le commencement de preuve apparait ainsi comme étant la circonstance à laquelle est subordonnée l'intervention du juge, mieux l'inversion de la charge de la preuve. L'intervention du juge est assujettie à un effort minimum du requérant, à moins qu'il ne s'agisse d'un véritable moyen d'ordre public. Le Professeur DEBBASCH pense que « le juge n'utilise son pouvoir inquisitorial que s'il trouve dans l'argumentation du demandeur, des éléments de nature à justifier cette mise en mouvement »184, et PLANTEY d'écrire que : « si des présomptions sérieuses, précises et

181 Jugement n°27/CS/CA du 24 février 1983, SOCADA c/ Etat du Cameroun

182 Articles 37 à 40, 65, 72,77 et 83 ; loi 2006/022 du 29 décembre 2006

183Article 147 du code pénal camerounais

184DEBBASCH (C), « la charge de la preuve devant le juge administratif» Dalloz, Chronique I, 1983, P.47

Mémoire de DEA Présenté et soutenu par M~ZAMA MAGA Athanase Roland- 64

L'application du principe du contradictoire dans la procédure administrative
contentieuse au Cameroun

concordantes résultent des arguments du requérant, la juridiction invite l'administration à 'expliquer »18s

Le juge administratif camerounais, dans le jugement KISOB ACH ID I186renverse la charge de la preuve à la suite de la production d'un commencement de preuve ; il prend une position similaire dans le jugement NJINE NGANGLEY.187 Ce renversement de la charge de la preuve par le juge administratif a pour finalité de réduire l'inégalité des parties au procès.

En ce sens, dans le jugement SOCRATE Clonaris,188 le juge a tenté de pallier les effets néfastes de cette inégalité des deux parties au procès. Il utilise ses prérogatives dans certains cas au bénéfice du justiciable privé. D'après le professeur COLSON « L'annonce d'un procès opposant un administré à la puissance publique fait penser au combat que David devait livrer à Goliath »,189 c'est la raison pour laquelle le juge adapte ses exigences en matière de preuve aux possibilités réelles et différentes des parties à l'instance.

La consécration du caractère inquisitoire par les textes et la jurisprudence élève la forte puissance du juge dans la conduite du procès, alors il est donc nécessaire de voir les facteurs et implications de l'inquisitoire.

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