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La coopération internationale face au terrorisme en Afrique de l'ouest.


par Wilfried Jean-Marc Die KOFFI
Université catholique de l'Afrique de l'ouest - Master en droit public 2020
  

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Paragraphe 2 : Dans le cadre de la coopération bilatérale

La lutte contre le terrorisme est une lutte commune qui touche tous les États. Mais, chaque État ouest-africain semble dénoter dans sa stratégie interne des difficultés de mobilisations de certaines capacités. Dans une coopération bilatérale que leurs partenaires étatiques non africains (A) et africains (B) ont consolidé les insuffisances de l'entraide ouest-africaine.

A- La coopération bilatérale avec des partenaires extra continentaux

Seule la signature d'un accord lie des parties. Le partenariat est une expression de convergences d'intérêts formalisés qui associe différents intervenants en vue de réaliser un but commun. Les partenaires extra continentaux sont la France, les Etats-Unis et la Russie. Alors, qu'est ce qui fait la spécificité de leurs partenariats?

L'aide française est multiple. En matière de sécurité et de défense, elle appui les États sahélien dans leurs équipements logistiques427. La plupart de ces partenariats portent sur la formation des troupes armées par des experts militaires français, la formation d'officiers africains dans les écoles militaires et l'octroi d'équipement militaire et logistique428. À cet effet, elle est active dans une concertation avec le G5 Sahel429 en exemple de l'opération Barkhane qui regroupe plus de 5000 hommes430. De plus, l'existence de ces bases militaires dans la zone a multiplié des accords avec les États ouest-africains de sorte à initier des opérations de coalitions contre ces mouvements extrémistes431. La bon état de leur coopération notamment avec la Côte d'Ivoire a permis financer un projet de création de l'Académie Internationale de Lutte Contre le Terrorisme ( AILCT) en tant qu'institut de formations à vocation régionale. En outre, sa politique d'aide publique au développement finance des programmes socio-économiques dans plusieurs États comme le Mali432.

427 BOTHA (A.), «The transnationalisation of national terrorism », ISS Monograph Series, n°144, 2008, p. 62.

428 PLAGNOL (H.) et LONCLE (F.), « La situation sécuritaire dans les pays de la zone sahélienne », Rapport d'information, n ° 4431, Assemblée Nationale Française, mars 2012, p. 70 et s.

429 https://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/note_jyh_ocppc-ifri_fr.pdf (consulte le 30 octobre 2019 à 23h49)

430 D'ABOVILLE (B.), « les opérations extérieures : une spécificité Française ? » in Commentaire, n°167, 2019, p. 600.

431 FILIU (J-P.), « Al-Qaeda in the Islamic Maghreb, Algerian challenge or global threat? » in Carnegie Papers, Middle East Program, n° 104, 2009. Voir http://www.carnegieendowment.org/files/alqaeda_ islamic_maghreb.pdf (consulte le 30 Septembre 2019 à 12h28)

432 L'APD française est estimé environ 10 milliards de dépenses annuellement pour le monde entier. On a « 80 a 100 millions d'euros de dons sont affectés à des projets concrets au Sahel, dans le cadre de l'aide bilatérale. Et sur ce montant, moins d'une trentaine de millions d'euros sont destinés à l'aide au développement rural. Ce qui représente moins de trois pour mille de l'aide française ». Michailof(S.), « L'aide française au Sahel n'est que du saupoudrage » in Le Point, 9 mai 2017.

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Contrairement à la France, la spécificité du partenariat américain est de laisser la grosse part des activités contre-terroristes aux africains pour deux (2) raisons433. Il s'agit de la contiguïté avec le Moyen-Orient et le fait que l'Afrique soit considérée comme un foyer de groupes terroristes434. L'évaluation de ces réalités précisément en Afrique de l'ouest a lancé le premier établissement du quartier général américain à Djibouti Combined Joint Task-Horn of Africa (CJTF-HOA) suivi du programme Pan -Sahelian Initiative (PSI). Ce programme a été doté d'un budget de 500 millions de dollars dès 2005. Elle inclut quatre pays à l'intersection de l'Afrique du Nord et de l'Ouest notamment le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Cela évite à faire de la région un sanctuaire pour les groupes terroristes. Et se propose d'appuyer la formation de troupes locales435 sur instruction des forces spéciales américaines avec la fourniture d'équipements de bases pour traquer des forces adverses. Le PSI a été remplacé par le Trans-Saharan Counter Terrorism Initiative (TSTCTI). En addition des autres bénéficiaires, s'ajoute cinq (5) autres États dans le TSTCTI : l'Algérie, Maroc, Nigéria, Sénégal et Tunisie. Elle s'inscrit dans le renforcement d'une coopération militaire et se positionne dans un partenariat stratégique en Afrique en matière de lutte antiterroriste436. Le TSTCTI compte un volet sécuritaire placé sous la conduite du commandement des forces armées américaines en Afrique (AFRICOM). Il est articulé autour de deux phases dont une consiste à améliorer les capacités des forces armées des États ouest-africains essentiellement dans le cadre du PSI et l'autre à obtenir le renseignement utile pour contrer les groupes terroristes par la spécialisation du personnel militaire dans les techniques d'écoutes et d'analyses de l'information. À cela s'ajoute, des exercices conjoints appelés Flintlocks ayant pour objectif de renforcer la coopération militaire inter-Etat437. Toutefois, ne pourrait-il pas se cacher des motivations

433SCHRAEDER (P.), « la guerre contre le terrorisme et la politique américaine en Afrique » in politique africaine, n°98, 2005, p. 43.

434 Voir United States Department of State Publication Bureau of Counterterrorism, Country reports on terrorism 2015.

435 SCHRAEDER (P.), « La guerre contre le terrorisme et la politique américaine en Afrique » op.cit., pp. 50-52. Trois programmes militaires. Le 1er est l'International Military Education and Training (IMET) qui offre une formation militaire aux Etats Unis a des soldats étrangers. Le 2nd est le Foreign Military Financing (FMF) qui renforce et modernises les capacités d'autodéfense en vue d'accroitre inter-operabilite avec les forces americaines. Et la 3eme est la Global Peace Operation Initiative (GPOI)- les operations de pacification avec un budget de 114 millions de dollars pour 2006 dans laquelle est contenue le programme Contingency Operations Training and Assitance (Acota) cree en 2002 et remplacé par l'Africain crisis Response Initiative (Acri). L'acota se distingue de l'Acri par sa focalisation sur l'entrainement aux opérations militaires offensives.

436 TISSERON (A.), « Enchevêtrements géopolitiques autour de la lutte contre le terrorisme au Sahara », op.cit., p. 100 et ss.

437 Ibidem

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géoéconomiques sur le pétrole africain dans le golfe du Guinée en contrepartie des intérêts géostratégiques portés à la stabilité du sahel ?

Ce pourquoi, les États ouest-africain ont pris activement part au sommet de Sotchi Octobre 2019 dit « Russie-Afrique »438 pour solliciter le soutien de la Russie. L'expertise Russe devient donc un nouveau partenaire en puissance439 . Lors dudit sommet440, le Président Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, président en exercice du G5 Sahel, a appelé la Russie à rejoindre la coalition internationale de lutte contre le terrorisme au Sahel441. Cette demande a trouvé un écho favorable dans le discours du Président Russe Vladmir Poutine442. Ce qui explique pourquoi depuis 2017, la Russie a signé des accords de coopération militaire avec vingt (20) États Africains. Elle compte être par son aide, un rempart face aux éventuelles tentatives de renversements des régimes africains. Le Président Russe souhaite d'ailleurs « renforcer les contacts entre les forces de l'ordre et les services spéciaux de la Fédération de Russie et des pays d'Afrique ». Pour ce faire, il veut insister sur le partage de renseignements et la formation. Mais les modalités de cette aide restent encore floues. C'est pourquoi le renouveau de ce partenariat a incité une entraide interafricaine.

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