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La coopération internationale face au terrorisme en Afrique de l'ouest.


par Wilfried Jean-Marc Die KOFFI
Université catholique de l'Afrique de l'ouest - Master en droit public 2020
  

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Paragraphe 2 : La coopération dans le cadre des mesures répressives

La répression de l'infraction terroriste implique d'incorporer le principe de la double incrimination au système juridique de chaque État. C'est un mécanisme de coopération judiciaire qui est ouverts aux États qui partagent la même incrimination157. Cette double incrimination sert de base à la répression du terrorisme par le biais du principe de l'aut dedere aut judicare158. Lequel principe ouvre deux voies159 de répression des auteurs d'actes terroristes. Il s'agit de l'entraide judiciaire (A) et de l'extradition (B).

A- La répression au moyen de l'entraide judicaire

Le terrorisme s'est mondialisé et devient l'affaire de tous160. L'acte terroriste se prépare à l'extérieur d'un État A - pour ensuite être commis dans un autre État B - et compte rejoindre une cellule dormante inconnue dans un État C. Ainsi, le propre d'une coopération à titre répressive est à l'image de l'ignominie des actes terroristes161.

Pour UBELDA-SAILLARD, l'entraide judiciaire est dite mineure162du fait que son objet se limite à la communication d'éléments de preuves en constitution de la commission de l'infraction terroriste163 . Au sens générique, c'est un instrument de coopération conventionnelle sous réserve des dispositions nationales et qui comprend164 des mécanismes par lesquels les

157 Cf. MARTIN (J-C.), « Le terrorisme », op.cit., pp. 294-295. Pour lui, le principe de double incrimination veut que les mécanismes de la coopération judiciaire ne puissent être ouverts qu'aux États partageant la même incrimination de l'infraction visée.

158 `' Soit juger soit l'extrader». Il a été inauguré par la convention de la Haye 1970. Ce principe énonce à l'article 10 de la Convention des Nations Unies de 1999 pour la répression du financement du terrorisme.

159 ONUDC, La coopération internationale en matière pénale contre le terrorisme, Programme de formation juridique contre le terrorisme, Module 3, 2012, p.81 et s.

160SALAS (D.), « le droit entre mondialisation et universalisme », Revue des Deux Mondes, No2, 2000, pp.23-37

161 Cf. CAEBERRY (J.A.), « Terrorism : a global phenomenon Mandating a Unified International Response », Indiana Journal of Global legal studies, Spring 1999, p. 685.

162 UBELDA-SAILLARD (M.), « L'entraide judiciaire dite « mineure » entre les États », ASCENSIO (H.), DECAUX E. et PELET (A.), Droit international pénal, op.cit., p. 1095.

163 SALMON (J.), Droit international public, op.cit., p. 432. Il définit que l'entraide judiciaire est « coopération que deux ou plusieurs États s'accordent conventionnellement ou au cas par cas en matière principalement administrative, civile, commerciale, pénale, sociale, fiscale ou judiciaire pour la transmission, la reconnaissance réciproque et/ou l'exécution d'actes juridiques et de jugements étrangers, pour la transmission d'informations (y compris des données informatiques), pour le transfert de personnes arrêtées (extradition, entraide pénale, transfèrement de détenus), pour l'exécution de commissions d'enquête, de commissions rogatoires, de recherches de personnes disparues...

164 Nous soulignons que la base juridique de l'entraide judiciaire et l'extradition est la même puisque c'est dans la conclusion d'un traité qui prend forme dans les procédures diplomatiques fondées sur l'entente de réciprocité et la courtoisie. Donc, le champs de couverture de l'entraide judiciaire comprend : le recueil de témoignages ou de dépositions ; - la fourniture d'une aide pour la mise à la disposition des autorités judiciaires de l'État requérant de personnes détenues ou d'autres personnes, aux fins de témoignage ou d'une aide dans la conduite de l'enquête ; - la remise de documents judiciaires ; - les perquisitions et les saisies ; - l'examen d'objets de lieux ; - la fourniture

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États reçoivent et fournissent de l'aide pour réunir des preuves dans le cadre d'enquêtes et de poursuites pénales visant la répression des infractions en l'occurrence les actes terroristes. Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, la résolution 1373 (2001) invite les États « à s'accorder et se prêter la plus grande assistance lors des enquêtes criminelles et autres procédures portant sur le financement du terrorisme ou l'appui dont ces actes ont bénéficié, y compris l'assistance en vue de l'obtention des éléments de preuve qui seraient en leur possession et qui seraient nécessaires à la procédure165 ». Or, l'un des problèmes qui se pose aux organismes de répression est lié à la souveraineté des Etats. L'État souverain est indépendant. Et cette égalité souveraine régit les rapports interétatiques dans la société internationale. Mais, elle semble au profit des entités criminelles en tant qu'un outil bouclier qui leur permet de dissimuler leurs actions inavouables. Alors, les ramifications transfrontalières peuvent protéger à la fois leurs intérêts et leurs réseaux par exploitation de différences entre systèmes de droit.

Elle traduit l'importance de l'harmonisation des mesures et actions antiterroristes. La première référence à l'entraide judiciaire est contenue dans l'article 10 de la convention de la Haye. Le mécanisme basic de l'entraide judiciaire est de nature interétatique et judiciaire166. Primo, la portée de l'entraide résulte des faits et des circonstances de la commission de l'infraction notamment l'acte terroriste167. C'est l'approche d'une communication des faits sur l'identité du « terroriste » présumé. Et secundo, l'entraide judiciaire concerne la conduite de la procédure pénale relative à l'instruction168 de l'infraction sans oublier qu'elle constitue un moyen répressif dans le financement du terrorisme169.

Aussi est-il mentionné que les infractions politiques ou le secret bancaire ne peuvent être motivés en réponse d'un refus de la demande d'entraide judiciaire170. Une obligation générale de l'entraide judicaire est également inscrite dans le cadre du DIH pour les investigations et les procédures pénales relatives aux infractions graves171. À ce titre, la Cour

de renseignements et de pièces à conviction ; - la fourniture des originaux ou de copies certifiées conformes de dossiers et documents pertinents y compris de relevés bancaires, de pièces comptables, de registres montrant le fonctionnement de l'entreprise ou ses activités commerciales.

165 S/RES/1373, paragraphe 2 f.

166REBUT (D.), « l'entraide pénale international » in Droit pénal international, 2 éd., Paris, Dalloz, 2015, p.136

167 V. infra note 103 de la résolution ; Convention des Nations Unies de 1973, article 5, paragraphe 1.

168 « La communication de tous les éléments de preuve dont ils disposent et qui sont nécessaires aux fins de la procédure » Convention des Nations Unies de 1979, article 10 paragraphe 1 ; en dehors de la lutte antiterroriste voir la convention contre la corruption (2003) et Convention contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes (1988).

169 Par. 1 c) de la résolution, 1373 (2001)

170 Convention de 1997, article 11. Convention de 1999, article 12 paragraphe 2. Convention de 2005, article 15.

171 Protocole additionnel I (1977), article 88.

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Pénale Internationale (CPI) pourra juger des personnes pour des faits de terrorisme172. À cote de celle dite mineure, on a l'entraide judiciaire majeure que l'on nomme l'extradition.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway