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La seconde lecture en droit parlementaire camerounais.


par Daniel MBENGUE EYOUM
Université Yaoundé 2 soa - Master 2 en droit public 2018
  

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B- LE CONTROLE DE CONSTITUTIONALITE DES LOIS

Le contrôle de constitutionalité est un incident de procédure législative qui peut intervenir après l'adoption de la loi. Ce contrôle a vu le jour aux Etats-Unis d'Amérique en 1803 dans l'affaire MABURY vs MADISON dans le cadre d'un contrôle a posteriori. Plus tard, il a fait l'objet d'une réception en Europe, lorsqu'en 1920 Hans KELSEN a théorisé le modèle autrichien, puis européen de justice constitutionnelle qui exige un contrôle a priori. C'est de ce dernier model que le Cameroun c'est inspiré ; et, sans vouloir faire des développements approfondis, il faut préciser que ce contrôle apparait comme une technique d'évaluation de la volonté générale (1) et une affirmation implicite de la constitution comme expression de la volonté générale (2).

1- Une technique d'évaluation de la volonté générale

« La loi est l'expression de la volonté générale »140 est le dogme qui a sous-tendu la construction du droit français de la première jusqu'à la quatrième République. Il s'agissait à cette époque du légicentrisme. Suivant cette conception, la loi serait infaillible car traduisant la volonté du peuple directement ou à travers des représentants élus. On comprend donc les réticences qui ont été manifesté à l'égard d'un contrôle de constitutionnalité des lois bien que ce contrôle avait été consacré dans les différentes constitutions françaises. C'est en 1958 que le contrôle de constitutionnalité prendra son envol en France avec la création d'un Conseil Constitutionnel, institution chargée d'évaluer la volonté générale par rapport au texte constitutionnel. Dans une décision fondamentale, elle a affirmé que désormais « la loi est l'expression de la volonté général mais dans le respect de la constitution »141. Dès lors, nous somme passé de la légalité à la juridicité.

140 Art 6 de la déclaration des droits de l'homme et de citoyen du 26 août 1789.

141 CC, 16 juillet 1971, Liberté d'association

MBENGUE EYOUM DANIEL Page 38

LA SECONDE LECTURE EN DROIT PARLEMENTAIRE CAMEROUNAIS

Au Cameroun, l'évaluation de la volonté générale a été confiée comme en France au Conseil Constitutionnel, juridiction autonome et distincte de l'ordre judiciaire. Ce contrôle apparait comme un incident de procédure législative dans la mesure où un texte adopté par les assemblées peut se voir annuler et ne jamais intégrer l'ordre juridique. Initialement réfutée, c'est sous la Constitution du 18 janvier 1996 qu'elle a été affirmée sous le titre VII qui aménage son organisation, ses compétences et son fonctionnement. Parmi ses compétences, la plus importante est le contrôle de constitutionnalité à travers laquelle elle est chargée d'évaluer la volonté générale. Malheureusement, la juridiction constitutionnelle n'est pas encore effective car ses fonctions sont assurées par la Cour Suprême ; néanmoins, le contrôle de constitutionalité des lois consacré dans la constitution sous-entend que la véritable volonté générale serait logée dans la constitution.

2- Une affirmation implicite de la constitution comme expression de la volonté générale

« La loi est l'expression de la volonté général mais dans le respect de la constitution »142. Par cette affirmation, il apparait que le contrôle de constitutionnalité est mis en oeuvre pour conformer la loi à la constitution ; si une loi est non conforme à la constitution, elle sera annulée et ne verra jamais le jour. De la sorte, cet incident de procédure législative peut intervenir à tout moment sur demande des autorités habilitées à cet effet parmi lesquels les parlementaires eux-mêmes, bien qu'ayant participé à la confection de cette loi. En clair, avec le contrôle de constitutionnalité des lois « la volonté générale n'est plus logée dans la loi qui peut mal faire comme elle peut être mal faite, elle l'est désormais dans la Constitution (...) »143 .

Par ailleurs, il faut souligner qu'à la suite d'un contrôle de constitutionnalité des lois le Président de la République peut promulguer la loi si la ou les dispositions annulées sont détachables ; mais il peut aussi demander une seconde lecture144 de cette loi dont les conséquences incidentes seront la suspension de la procédure législative et le réexamen de la loi.

142 CC, 16 juillet 1971, Liberté d'association

143 KEUTCHA TCHAPNGA (C.), Précis de contentieux administratif au Cameroun : Aspects de l'évolution récente, éd L'Harmattan, 2013, p. 207

144 Art 26 de la Loi n° 2004/004 du 21 Avril 2004 Portant organisation et fonctionnement du Conseil Constitutionnel

LA SECONDE LECTURE EN DROIT PARLEMENTAIRE CAMEROUNAIS

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