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L'impact de l'évolution statutaire et du transfert de compétences de la future collectivité d'outre-mer de Saint-Martin


par Joel NAVA TARELLO
Université Lumière Lyon II - Master 2 en Droit: Coopération Européenne et Transfrontalière 2006
  

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2.3 Rattachement administratif à la Guadeloupe

Ce n'est qu'en 1763 que Saint-Martin fut rattachée administrativement à la Guadeloupe. Entre 1775 et 1784, la population blanche passa de 300 habitants à 500, mais la masse servile, essentiellement noire, déversée par le commerce ou amenée des îles voisines (surtout des Anguillais anglophones) s'éleva brutalement de 1 000 à 2 500.

Des embryons d'administration coloniale furent installés dans les îles du nord et le régime juridique applicable en Guadeloupe y fut rendu théoriquement applicable. La partie française de Saint-Martin n'est dotée que d`une administration succincte, le garde champêtre, le maire et son conseil municipal, le juge, le gardien de prison, le greffier / notaire venu de la Guadeloupe, le percepteur et le facteur [38].

Le conseil privé de la Guadeloupe adopta le 11 février 1850, à la suite d'un débat très nourri et étonnamment proche des problématiques contemporaines, un arrêté « qui concède à la dépendance de Saint-Martin de nouvelles immunités commerciales ainsi que des faveurs nouvelles pour encourager l'exploitation de ses salines », alors seules richesses de l'île. Cet acte peut être considéré comme le point de départ historique de nombreuses décisions des autorités françaises qui ont dessiné, au cours des décennies suivantes et jusqu'à la période contemporaine, les contours des régimes juridiques spécifiques de Saint-Martin [89].

Le 9 octobre 1862, le gouverneur de la Guadeloupe, investi des pouvoirs de l'autorité coloniale, prit plusieurs arrêtés (11 février 1850, 9 octobre 1862, 16 décembre 1881, 14 août 1882, 19 janvier 1891) qui ont doté Saint-Martin, en quelques années, d'un régime de très large franchise commerciale, douanière et fiscale.

C'est au cours de cette même période qui furent optées les premières délibérations du Conseil Général de la Guadeloupe faisant bénéficier Saint-Martin d'une part des recettes d'octroi perçues en Guadeloupe [90].

A partir de 1864, sous l'impulsion du maire protestant Dormoy et du secrétaire de mairie Lambert, un instituteur et une institutrice de la Guadeloupe ont imposé une instruction laïque aux petits écoliers de Marigot et de Grand-Case [31].

2.4 Installation tardive de l'administration

La mise en place de ce régime économique (bénéficier d'une part des recettes d'octroi) spécifique fut cependant suivie d'une attitude administrative dont la situation actuelle porte encore les marques [90].

Saint-Martin, longtemps considérée comme relevant de l'archipel guadeloupéen, a été traitée avec distance par l'Etat Français. L'administration française fut en effet quasi absente de Saint-Martin

Ainsi, de 1880 au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, l'administration coloniale reste quasiment absente de l'île. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, les Américains devinrent le fournisseur unique de toute l'île, car l'administration française de l'île avait reconnu officiellement le gouvernement français de Vichy et, de ce fait, avait subi le blocus des forces alliées.

Dès 1943, Washington fit de Juliana (aéroport de la partie néerlandaise) une base aérienne importante et un élément-clé de son dispositif de lutte contre les sous-marins allemands. La guerre contribua ainsi à américaniser et angliciser grandement la population de Saint-Martin et Sint Maarten [143].

C'est ainsi que, par la carence de l'administration coloniale, s'est développée localement une culture d'auto-administration qui s'est traduite par un mélange de règles coutumières locales, de vides juridiques et de pratiques importées de l'étranger [86].

Le déclin économique força de nombreux Saint-Martinois français et néerlandais à l'exil ; beaucoup émigrèrent vers les îles d'Aruba et de Curaçao, attirés par les raffineries de pétrole que la Dutch-British Shell Oil Company avait installées dans les années 1919-1920. Les historiens signalent une baisse de 18% de la population de l'île de Saint-Martin. En 1939, la France et les Pays-Bas abolirent les droits de douane et les contributions indirectes entre les deux zones(néerlandaise et française), ce qui permit de développer sans entraves les relations commerciales entre les deux parties de l'île [143].

Lors de la départementalisation en 1946, Saint-Martin est rattachée au régime juridique de la Guadeloupe, sans que son nouveau statut de communes d'un département d'outre-mer prenne en compte ses particularités. Ce fut plus par automatisme que par volonté réelle que le régime juridique applicable à la Guadeloupe a été étendu à l'île de Saint-Martin.

Ce n'est qu'en 1963 avec la création d'un arrondissement des îles du Nord, avec une sous-préfecture installée à Saint-Martin, que l'administration française a témoigné son intention de rompre avec presque un siècle d'absence. Il faut toutefois attendre le début des années 1970 pour que la mise en place de cette administration devienne effective [69].

En 1986, la loi PONS donne une impulsion économique. La défiscalisation porte principalement sur des terrains qui avaient été vendus à des opérateurs extérieurs depuis les années soixante. Le tourisme est devenu l'unique moteur de l'économie insulaire [138].

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon