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Les mécanismes de financement et de gestion budgétaire de la CEMAC

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par Marcel Williams TSOPBEING
Université de Dschang - Cameroun - Diplome d'Etudes Approfondies(D.E.A.) en droit communautaire et comparé CEMAC 2004
  

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INTRODUCTION GENERALE

L'intégration se conçoit comme le processus par lequel des Etats transfèrent leurs compétences à une organisation internationale dotée de pouvoirs de décision et de compétences supra-nationales ou supra-étatiques pour réaliser un ensemble juridique cohérent. En Afrique comme partout ailleurs, la création et le fonctionnement d'institutions régionales devant oeuvrer pour l'intégration régionale des Etats membres nécessitent la mobilisation de nombreux moyens notamment financiers dont l'insuffisance ou l'absence peut inhiber considérablement le processus d'intégration régionale ou constituer un véritable obstacle au fonctionnement de l'institution régionale. Comme le souligne le professeur P.F. Gonidec, les moyens financiers conditionnent les capacités d'action des organisations et «une organisation internationale, quelle qu'elle soit, ne peut produire plus que ne lui permettent les moyens dont elle a été dotée ». On ne peut donc concevoir un projet d'intégration régionale ni envisager le fonctionnement d'une institution régionale sans ressources financières. D'ailleurs l'une des causes de dysfonctionnement des organisations internationales, c'est l'insuffisance des moyens financiers. L'existence des ressources financières et l'assurance d'une bonne gestion constituent la pierre angulaire qui permet à l'institution régionale de fonctionner et de réaliser ses objectifs ; ce qui rend l'intégration régionale effective. L'intégration dans la sous région Afrique centrale a longtemps souffert de l'insuffisance des ressources depuis la création de l'UDEAC ; due au non paiement par les Etats membres de leurs contributions au budget de l'institution, il nous semble judicieux de nous attarder sur les obstacles à l'intégration en Afrique centrale, l'évolution des mécanismes de financement et de gestion budgétaire de l'UDEAC à la CEMAC, l'analyse du sujet et la définition des termes clés, l'intérêt du sujet, la problématique et les hypothèses de travail, la méthode et les techniques de recherche utilisés.

I- GENERALITE SUR LES OBSTACLES A L'INTEGRATION ET AU

FINANCEMENT DANS LE SOUS REGION AFRIQUE CENTRALE

Si les difficultés financières ont freiné considérablement le processus d'intégration dans la Sous-région, il existe toute fois à côté d' elles d'autres obstacles qui ont contribué à les accentuer ou constitué avec elles les causes de l'échec de l'UDEAC. C'est pourquoi il convient de mettre en exergue les obstacles à l'intégration dans la sous région qui sont d'ordre économique, politique, juridique, institutionnel et matériel.

Les obstacles d'ordre économique sont légion : on note la fragilité des économies due à une dépendance accentuée vis-à-vis de l'extérieur et à une marginalisation économique ; l'existence des économies quasi identiques due d'une part à l'absence de spécialisation, ce qui exclut toute complémentarité entre les économies ; l'étroitesse du marché due à une population faible (le territoire de la CEMAC représente 10% de la superficie de l'Afrique avec une population de 30 millions des 800 millions d'africains).

Constituent également des obstacles d'ordre économique, certaines pratiques et stratégies des acteurs économiques dans les échanges commerciaux en Afrique centrale notamment le commerce informel qui se développe entre certains pays de la sous région et les pays environnants (Cameroun - Nigeria). Il faut cependant noter que le commerce informel à notre sens n'est pas en lui-même un obstacle à l'intégration ; au contraire s'il se développe c'est un signe qu'il y a contexte favorable aux échanges économiques. Le procès très souvent fait aux relations commerciales dites informelles est en effet sans fondement et ne répond qu'à une préoccupation fiscale. A ces obstacles il faut ajouter la responsabilité des facteurs internationaux notamment les plans d'ajustement structurel, les implications des marchés mondiaux des produits de base, et le poids des contraintes internationales. Les périodes de hausse de prix sur les marchés internationaux des matières premières ont en effet permis à certains pays producteurs de pétrole notamment d'obtenir d'importantes recettes d'exportation et de s'engager dans des politiques de développement ou l'action nationale a pris le pas sur l'intérêt régional.

Les obstacles d'ordre politiques sont également importants. On note la volonté exacerbée des Etats membres de conserver leur souveraineté, ce qui est à l'origine du respect limité des décisions et engagements contractuels par les Etats membres et des égoïsmes nationaux. La déclaration du Président du Gabon à propos de la Libre

circulation des personnes dans la sous région est édifiante : « Nous sommes partisans

du maintien des visas et des autorisations de séjour... Si en plus des arrivées clandestines, nous ouvrons les vannes, nous Gabonais, serons submergés ». Les crises de leadership entre les chefs d'Etat de la sous région constituent également un frein au processus d'intégration sous régionale. A ces obstacles d'ordre politique,, il faut ajouter l'insécurité politique de plus en plus fréquente dans la sous région ; même si les bases d'une sécurité sous régionale ont été jetées à l'instar du projet de Conseil paix et sécurité reformé à Malabo(COPAX).

En ce qui concerne les obstacles d'ordre juridique, on peut relever le non-respect de la législation fiscalo douanière qui se traduit par la multiplication des barrières douanières invisibles et des taxes complémentaires, le rigorisme législatif interne qui engendre des conflits entre les politiques économiques nationales et les politiques communes. C'est le cas du non respect de la politique douanière, de la non application de la politique fiscale commune, et de la politique industrielle commune. Le problème de la sécurité juridique qui suppose une double exigence, d'une part l'existence d'une législation couvrant l'ensemble des activités et d'autre part l'assurance d'une saine application par un juge débarrassé de toute influence néfaste, connaît un début de solution avec l'unification du droit des Affaires dans le cadre de l'OHADA ; même s'il faut noter que l'application du droit OHADA dans le cadre de la CEMAC ne constitue qu'une situation de fait. En effet ce droit n'étant pas généré par la CEMAC, et le juge communautaire ne pouvant intervenir pour son application, ne saurait être considéré comme faisant partie de l'ordre juridique communautaire CEMAC.

Les obstacles d'ordre institutionnel sont constitués notamment par la coexistence de deux ensembles CEEAC et CEMAC dont les objectifs sont concurrents.

En ce qui concerne les obstacles d'ordre matériels, il faut relever l'absence d'infrastructures de communication ; et les difficultés financières. Les Etats de la sous région ne sont en effet pas toujours prêt à payer leurs contributions ou accusent régulièrement des retards dans l'acquittement de leurs cotisations ce qui paralyse le processus d'intégration.

A tout ceci, il faut ajouter le relatif respect des critères de convergence ou de surveillance multilatérale par les Etats membres quand on sait que le dispositif de surveillance multilatérale institué en vue de renforcer la compétitivité des activités économiques et financières, d'assurer la convergence vers des performances soutenables et la mise en cohérence des politiques budgétaires nationales avec la politique monétaire commune, s'appuie sur des critères de convergences dont le respect par les Etats membres de la CEMAC peut encourager le paiement régulier de leurs contributions au budget de l'organisation et favoriser ainsi le meilleur financement de la Communauté.

En somme, «l'absence de cohésion sociale, la situation économique, l'instabilité politique [et les difficultés financières] créent un environnement peu favorable à une intégration poussée à court terme ». Ainsi en créant l'UDEAC, l'ambition des chefs d'Etat signataires était de constituer un vaste territoire douanier commun et poser les jalons vers un marché commun de l'Afrique Centrale. Mais 30 ans après la création de cette institution, les chefs d'Etat de l'UDEAC au cours d'un sommet de Libreville de 1991 constataient l'échec de cette organisation. La mise sur pied de le CEMAC est, comme le souligne Monsieur Joseph Djeukou, « l'aboutissement d'un processus de relance de la construction communautaire amorcé à la suite des premiers signes de la crise financière de l'UDEAC apparu vers la fin des années 1980 ». La CEMAC qui s'est substituée à l'UDEAC est donc porteuse de nombreux espoirs ce qui appelle une rénovation de ses mécanismes de financement et de gestion budgétaire, d'où l'examen de l'évolution des mécanismes de financement et de gestion budgétaire de l'UDEAC à la CEMAC.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus