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Etude sur la faisabilite d'une structure de reglement amiable des litiges de consommation

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par Yoann Garot
Université des sciences sociales de toulouse - Master II Mention Droit Privé et Sciences Criminelles, Spécialité Contentieux et Arbitrage 2004
  

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D- Le Tribunal d'instance.

C'est le Tribunal d'instance qui est le plus sollicité en matière de litige de consommation, puisque souvent les litiges sont de faibles importances (demandes inférieures à 7 500 €).

Ce qu'il faut constater et rappeler, c'est que même au sein des juridictions, les personnes rencontrées sont favorables au règlement amiable et poussent les justiciables dans cette voie.

Cela a deux raisons :

- L'engorgement des juridictions. Si une demande était déposée aujourd'hui, elle serait renvoyée au mois de novembre. De plus, il faut savoir qu'en moyenne, une affaire dure 5 mois, mais cela peut être plus long si une expertise s'avère nécessaire.

- Parfois, les gens font d' « une petite affaire » une question de principe. Certaines personnes veulent absolument voir leur adversaire condamné. On demande l'intervention d'un juge, pour un litige souvent de faible importance. C'est ce que l'on entend par la judiciarisation des petits litiges.

C'est en ce sens qu'une réflexion s'est engagée pour développer les modes alternatifs de règlement des conflits. Ainsi, cette réflexion s'est d'abord portée vers la conciliation. Deux points doivent être mis en avant à ce propos :

Avant toute audience, il y a une tentative de conciliation préalable effectuée par le président de l'audience.

Pendant le déroulement des audiences (toutes les parties étant appelées en même temps), une soixantaine de conciliateurs font des permanences, afin de pouvoir concilier les parties avant la plaidoirie de l'affaire.

Toutefois, il faut faire deux remarques concernant ces pratiques.

D'abord concernant la première pratique, elle n'est pas propre à la juridiction toulousaine. En effet, la conciliation préalable est une obligation légale faite à chaque magistrat. Mais, en pratique, si ces conciliateurs ont été institués pour faire des permanences pendant les audiences, c'est bien parce que les magistrats ayant un grand nombre de dossiers à traiter dans la matinée n'ont pas forcément beaucoup de temps, voire pas de temps du tout, pour faire cette tentative de conciliation.

Ensuite concernant ces permanences de conciliateurs, elles sont beaucoup critiquées, même si l'initiative est louable. D'autres acteurs font remarquer qu'elles ne sont pas très utiles, notamment parce que les parties sont déjà dans la perspective de faire un procès, qu'il est trop tard pour engager une quelconque discussion, et de toute façon les frais de procédure sont déjà engagés. Elles ne font que perdre du temps puisque l'affaire va être renvoyée à une autre audience en attendant de voir si un accord peut être trouvé. Mais si un accord aurait pu être trouvé, l'avocat aurait du essayer de le rechercher avant l'appel de l'affaire à l'audience.

Mise à part, l'utilisation de la conciliation, le Tribunal n'a développé aucun autre mode alternatif de règlement des conflits. La médiation est peu utilisée. Le Tribunal a seulement mis en place en son sein des permanences gratuites d'avocats une fois par semaine.

Il faut souligner que les magistrats ne savent pas forcément si une tentative de règlement amiable a été tentée ou non, quelque soit l'origine et le mode. Parfois, ils le savent, quand la personne joint à son dossier les échanges de courriers. Mais ce n'est pas fait systématiquement par les plaideurs.

Les magistrats sont quand même demandeurs de ce genre d'information, à titre indicatif seulement (juste pour savoir si le litige va se régler facilement ou pas, mais aussi pour

éviter de perdre du temps avec cette tentative de conciliation obligatoire pour le magistrat alors que l'on sait d'avance qu'il n'en ressortira rien). Mais il n'est pas souhaité d'en savoir davantage, afin que le juge ne soit pas orienté dans sa décision, et que ça ne génère pas d'a priori.

Il faut faire une remarque sur ce qui se passe en aval de l'accord amiable des parties : lorsque les parties trouvent un accord, elles signent un procès verbal d'accord de conciliation. Si les parties le souhaitent, l'une d'elles peut demander l'apposition de la formule exécutoire qui donnera à ce procès verbal d'accord, la même valeur juridique qu'un jugement. L'apposition de cette formule exécutoire ne sera vraiment utile qu'en cas d'inexécution de l'engagement par l'une des parties afin de pouvoir l'y contraindre.

Mais en pratique, il faut constater que les demandes d'apposition de cette formule exécutoire ne donnent lieu au rendu de seulement 2 ou 3 décisions par an. Ce qui est très peu. D'ailleurs, nombre d'acteurs (associations de consommateurs et professionnels) ont rapporté que l'inexécution d'un engagement se révélait être assez rare.

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