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A propos d'une analyse objective de la voix de 40 sujets présentant des troubles musculo-squelettiques

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par Marion VIENNOT
UHP Nancy - Certificat de Capacité d'Orthophonie 2010
  

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V.3.1.2 Le diaphragme

Le diaphragme est le principal muscle inspirateur. Il intervient autant dans le contrôle postural que dans la phonation.

Au niveau de la posture, il assure un appui antérieur puisqu'il repose sur les viscères abdominaux. Il limite ainsi les déplacements antérieurs du corps et permet la stabilisation du bassin164. De plus, la contraction simultanée du diaphragme et des abdominaux entraîne une hyperpression abdominale, ce qui a pour effet d'exercer une lordose sur la colonne lombaire. Par conséquent, diaphragme et muscles abdominaux participent au redressement de la colonne165.

163Hoit (1995), « Influence of body position on breathing and its implications for the evaluation and treatment of speech and voice disorders », Journal of voice, 9,4; 341-347.

164Busquet L, Op. cit. p65.

165Souchard PE. (1990), Le diaphragme: anatomie, bio-mécanique, bio-énergétique, approche thérapeutique in Daguenant C. Penigault, Op. cit. p87.

Au niveau de la phonation, la contraction diaphragmatique tire la trachée vers le bas, ce qui entraîne également le larynx. Le larynx est donc dépendant de la position du diaphragme. D'autre part, le fait de chanter avec le diaphragme en position extrêmement basse augmente fortement l'activité du muscle cricothyroidien166.

V.3.1.3 La «synergie respi-statique» ou «SRS» 167

La position debout suppose des mouvements posturaux et respiratoires permanents. Partant de ce constat, Tardy a émis l'hypothèse d'une synergie nécessaire entre ces deux types de mouvements. Le thorax étant le support squelettique commun aux mouvements posturaux et respiratoires, il a tout d'abord explicité l'existence d'une synergie respi-posturale par la coordination des mouvements du sternum, des côtes et des vertèbres. Les mouvements posturaux étant eux-mêmes compensés par la statique, la << biomécanique du squelette thoracique implique finalement l'existence d'une synergie respi-statique »168.

V.3.1.4 La respiration comme stabilisateur

postural 169

La ventilation est la fonction la plus fondamentale de l'appareil musculosquelettique et elle prime sur toutes les autres activités de celui-ci. Elle est biomécaniquement et neurologiquement couplée au système stabilisateur du tronc. Dans l'hypothèse d'une synergie, évoquée ci-dessus, la posture et la ventilation seraient tantôt coordonnées, tantôt dissociées selon l'adéquation ou non entre la stratégie respiratoire et les oscillations posturales à un moment donné.

Par ailleurs, un segment du corps ne peut se mobiliser que par rapport à un point fixe (relatif ou absolu). La réalisation optimale d'un mouvement dépend de la qualité de la stabilisation, donc de l'absence de compensations. Or, le tronc sert de point fixe à la mobilité des membres ; pour cela, il doit pouvoir se rigidifier. Chez le sujet sain, la rigidité du rachis lombaire dépend essentiellement des muscles paravertébraux et de l'augmentation de la pression intra-abdominale.

166Sundberg J., Leanderson R., Curt von Euler (2005), << Activity relationship between diaphragm and cricothyroid muscles », Journal of Voice, 3,3; 225-232.

167Tardy D., << La synergie respi-statique ou << SRS » », in Lacour M., Gagey P.-M., Weber B. (1997), Posture et environnement, Montpellier: Saurampt Médical, pp29-54.

168Lacour M., Gagey P.-M., Weber B., ibid., p42.

169Scheer C., << La respiration, régulateur postural oublié? », in Weber B., Villeneuve Ph., (dir.) (2010), Posturologie clinique, Tonus, posture et attitudes, Paris: Masson, pp138-149.

La stabilisation du tronc nécessite donc la coactivation synergique du diaphragme, des muscles de la ceinture abdominale et du plancher pelvien170. Inversement, la respiration nécessite un travail antagoniste de ces mêmes muscles pour pouvoir alterner inspiration et expiration. Par conséquent, la solution la plus efficace pour avoir un «bon équilibre» semble être d'adopter une respiration basse, de telle sorte que:

-le diaphragme et le plancher pelvien tendent à être horizontaux et parallèles répartissant harmonieusement le tonus sur toute la paroi abdominale

-les muscles accessoires de la respiration ne soient pas ou peu recrutés, libérant ainsi les chaînes d'ouverture des membres supérieurs

-le bassin se retrouve en position neutre, puisque la masse viscérale est comprimée vers le bas et l'arrière

-la respiration thoracique basse permette une gestion du centre de gravité, dans le plan vertical et sagittal.

Par ailleurs, la capacité ventilatoire du diaphragme ne semble pas corrélée à sa capacité de stabilisation. Néanmoins, au vu du rôle stabilisateur des muscles respirateurs, tout élément susceptible de modifier la stabilisation pourrait également être susceptible de modifier les stratégies respiratoires d'un sujet.

Ainsi, Scheer explique qu'un sujet qui, pour diverses raisons, va développer une stratégie respiratoire thoracique haute quasi-exclusive, ne pourra pas activer efficacement son système stabilisateur (puisque celui-ci nécessite une respiration basse). Il aura donc recours à des compensations pour se stabiliser, et recrutera les muscles respiratoires accessoires « occasionnant une fixation scapulaire, des dysfonctions du périnée et des douleurs rachidiennes 171». Il ajoute: « comment ne pas avoir de cervicalgies en respirant 20 000 fois par jour en utilisant son rachis cervical comme point fixe pour l'action des scalènes et des trapèzes qui seraient devenus des muscles respiratoires quasi principaux?172».

Sheer cite également une étude173 qui a mis en évidence des liens étroits

170Les auteurs donnent comme exemple un haltérophile, qui arrête momentanément sa respiration, les muscles inspirateurs et expirateurs étant recrutés pour sa stabilisation.

171Scheer C., p145, Op. cit. p96.

172Ibid., p145.

173Chaitow L., Breathing patterns disorders, motor control ans low back pain, journal of osteopathic medicine, 2004: 7 (1); 34-41 in Scheer C., Op. cit. p96.

entre sujets hyperventileurs, niveau d'anxiété et lombalgies.

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