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A propos d'une analyse objective de la voix de 40 sujets présentant des troubles musculo-squelettiques

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par Marion VIENNOT
UHP Nancy - Certificat de Capacité d'Orthophonie 2010
  

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V.3.2 La respiration dans la dysphonie

D'après Giovanni, les manifestations du forçage vocal relèvent de problèmes respiratoires, aérodynamiques et posturaux174. En effet, lorsqu'il y a forçage vocal, les possibilités de mouvement des éléments du système respiratoire sont limitées. Ces limitations vont se répercuter sur la posture ainsi que sur la phonation.

V.3.2.1 Bilan et prise en charge de la respiration dans la dysphonie

Tous les organes, muscles, os, vaisseaux et nerfs du corps sont recouverts de tissus qui les relient entre eux. Or, ces tissus ont tendance à se rétracter lorsqu'un excès de travail n'est pas compensé par un étirement. Le diaphragme, par exemple, est un muscle qui a tendance à se contracturer facilement (particulièrement suite à l'expression d'un état émotionnel), et qui se détend difficilement. Toutes les structures du corps prenant la suite les unes des autres, une rétraction musculaire, à un endroit précis, peut se transmettre à d'autres muscles, plus ou moins éloignés. Lorsque ces tensions siègent ou se répercutent au niveau de la musculature respiratoire, les mouvements respiratoires sont entravés.

Pour cette raison, il est essentiel d'observer les raideurs posturales et les zones d'immobilité respiratoire du patient pendant la phonation. Le bilan d'une dysphonie comportera donc un examen approfondi:

-des structures respiratoires: cage thoracique, région abdominale et

région cervicale

-du ou des type(s) de respiration

-des possibilités respiratoires du patient: capacité vitale, débit d'air

oral, TMP, ...

Enfin, l'objectif du travail respiratoire, dans une prise en charge de la dysphonie, est de permettre au patient de (re)trouver une mobilité fonctionnelle, sans installer un geste mécanique, raide et inefficace, où les tensions auraient été déplacées.

174Giovanni, A., Op. cit. p36.

V.3.2.2 Dysfonction des mécanismes respiratoires

Chez les sujets dysphoniques, la faible amplitude du diaphragme et le peu d'action des abdominaux entraînent bien souvent le recrutement des muscles respirateurs accessoires lors de la phonation.

Le recours à l'utilisation des muscles sterno-cléïdo-mastoïdiens et des scalènes a pour effet de projetter la tête en avant et de mettre en tension la musculature de la suspension laryngée.

Le recrutement des intercostaux, internes et externes, permet au sujet dysphonique de maintenir une capacité respiratoire suffisante. Mais cela ne permet pas une bonne régulation de l'expiration. En effet, l'élasticité passive des muscles inspirateurs accessoires les pousse à reprendre leur position de repos, chassant ainsi l'air des poumons. L'air expiré est donc mal géré. En début de phonation, la pression sous-glottique est trop forte, ce qui provoque des attaques en coup de glotte, néfastes pour les muqueuses laryngées, ainsi que des tensions laryngées excessives. L'attaque brutale du son est suivie d'une baisse rapide de la pression sous-glottique. Le sujet dysphonique se voit donc obligé d'augmenter les tensions laryngées pour pouvoir terminer ses phrases.

De plus, même au prix d'efforts importants, le TMP d'un patient dysphonique reste souvent plus court que la moyenne. De nombreuses études évoquent le fait que les sujets dysphoniques ont tendance à terminer leurs phrases avec un volume pulmonaire moindre que la moyenne. Or, un faible volume pulmonaire modifie la verticalité du larynx et la pression sous-glottique, ces deux paramètres favorisant l'adduction brutale des cordes vocales175. En effet, il semblerait qu'un volume pulmonaire élevé permette une adduction plus souple qu'un faible volume176.

Par ailleurs, les tensions de la suspension laryngée se répercutant sur la langue et le voile du palais, le sujet doit fournir un effort supplémentaire pour articuler, créant des tensions supplémentaires au niveau du cou et de la mâchoire.

175Iwarsson J., Sundberg J. (1998), << Effects of lunge volume on vertical larynx position during phonation, Journal of Voice, 12; 159-165.

176Iwarsson J., Thomasson M., Sundberg J. (1998)<< Effects of lung volume on the glottal voice source », Journal of Voice, 12,4; 424-433

Toutes ces tensions de la partie supérieure du tronc ont un effet sur l'équilibration du sujet et sur la position de son centre de gravité. Le patient dysphonique est alors obligé de mettre en place des adaptations et des compensations posturales particulières.

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