WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'interventionnisme public dans le développement contemporain du capital-risque français

( Télécharger le fichier original )
par Pascal MOLINELLI
Université Panthéon Assas - Magistère de juriste d'affaires - DJCE 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B. Le prêt bancaire, coûteuse alternative aux déficiences du financement par capital-risque.

Selon la dernière enquête (9/2010 - 2/2011) réalisée par la Banque centrale européenne (BCE) en collaboration avec la Commission européenne sur l'accès au financement des PME de la zone euro, près de 15 % des PME interrogées ont cité «l'accès au financement» comme étant leur problème le plus pressant.

Paradoxalement, la baisse de l'affluence des investisseurs institutionnels en matière de capital-risque tend à augmenter les besoins de financement des entreprises innovantes, lesquelles s'orientent donc vers des politiques d'endettement.

Ces nouvelles réglementations ont donc une double incidence, une diminution des investissements en capital-risque d'une part et une raréfaction du crédit d'autre part. L'effet

52 Dominique Sabassier, directeur général délégué en charge des gestions de Natixis Asset Management, dans le cadre d'un article de Patrick Arnoux : « L'effet Papillon, La nouvelle régulation financière bouleverse le paradigme du Private equity »

53 « De la pertinence de la calibration du risque Private Equity dans la formule standard de Solvency II », EDHEC I AFIC, 22 juin 2010

5A. AFIC, livre blanc du capital-investissement

AA

conjugué de ces deux facteurs tend à considérablement réduire les sources de financement des PME.

L'emprunt bancaire s'avère de façon générale peu approprié aux particularismes des entreprises innovantes en phase de démarrage. L'incertitude quant à la réussite de sociétés nouvellement créées et à fort potentiel représente un facteur influent dans la décision d'octroi de crédit par les banques. L'accroissement de l'incertitude liée au projet réduit d'autant les sources de financement envisageables. En effet, la logique bancaire est la plupart du temps fondée sur des données statistiques, des probabilités de défaillance. A partir de ces données sont calculées les possibilités d'octroi de crédit, avec l'existence d'un risque statistiquement évalué de non remboursement. Or précisément dans le cadre du capital-risque, la notion d'innovation introduit le concept d'incertitude, et donc l'impossibilité de chiffrer le risque de défaillance et les probabilités de réussite. Il s'agit donc d'un contexte « d'opacité informationnelle »55 particulièrement dissuasif en période de crise économique. De plus, le mode de rémunération des banques, fondé sur une rémunération forfaitaire indépendante des performances économiques de la société ne constitue pas un facteur incitatif. Donc non seulement le paradigme bancaire est peu friand de la notion de capital-risque, mais la crise et les nouvelles exigences en matière de fonds propres qui en résultent incitent de plus à la prudence des acteurs bancaires. Ce constat se matérialise dans le pire des cas par un refus de financement de la société ou, au mieux, par un financement à coût élevé. Or le paiement d'intérêts pour une société en phase de démarrage ne constitue pas un avantage, contrairement au capital-risque qui, outre un investissement personnel du capital-risqueur, évite le paiement d'intérêts puisqu'il s'agit d'apports en fonds propres. Non seulement le coût peut être élevé, mais de plus les prêts octroyés sont souvent d'un montant limité, aboutissant sur une sorte de « saupoudrage » 56, à savoir une allocation de capitaux d'un montant modeste à de nombreux projets.

La crise financière a accentué ce phénomène puisque de nombreuses PME doivent payer des taux d'intérêt nettement plus élevés pour leurs prêts bancaires. C'est le constat qui résulte de la dernière enquête de la Banque centrale européenne (BCE), selon laquelle plus de 50 % des PME de la zone euro incluses dans l'échantillon ont signalé une hausse des taux d'intérêt pratiqués par les banques et un resserrement général des conditions de prêt bancaire aux PME.

Cette crise a aussi fortement pesé sur les ouvertures et extensions de lignes de crédit des banques aux PME, dont la quête d'autres sources de financement est devenue d'autant plus pressante. Faute de ressources financières suffisantes, le capital-risque n'a pourtant pas été en mesure de répondre à ce besoin criant.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle