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La protection du droit à la libre circulation des réfugiés dans la ville de Yaoundé au Cameroun: cas des centrafricainspar Oriane Murielle KENGNI MELI Université Catholique d’Afrique Centrale - Master en droit public option Droits de l’Homme et Action Humanitaire 2023 |
B. Acteurs non gouvernementauxLes acteurs non gouvernementaux agissant pour la cause des réfugiés au Cameroun sont les Organisations de la Société Civile (OSC)et la Commission des Droits de l'Homme duCameroun (CDHC). D'un point de vue global, les OSC jouent un rôle important dans le développement du pays en travaillant aux côtés du gouvernement, appuyant ses initiatives en fonction des populations au sein des 10 régions du pays. Selon les dires de Zbigniew Paul DIME LI NLEP, « la société civile est un vaste conglomérat d'associations et d'individus qui se doit de créer un capital confiance au sein de l'Etat et vis-à-vis de ceux qu'elle entend représenter. C'est à cette fin que la société civile camerounaise est constituée par une mosaïque d'associations, de personnes indépendantes des pouvoirs publics, du clergé, des professeurs d'universités, d'étudiants et des simples citoyens qui émergent tous dans le cercle des droits fondamentaux. »68(*). De cette hypothèse, on voit se déployer sur le terrain plusieurs acteurs de la société civile, notamment les Organisations non gouvernementales (ONG), les églises et les médias. Au Cameroun, diverses ONG se démarquent en matière de protection des droits des réfugiés ; nous pouvons citer entre autres, le Service International pour les Réfugiés et la Paix (SIRPAX) qui mène une action constante auprès du gouvernement et de l'opinion publique pour le maintien de la solidarité avec les réfugiés et le respect des garanties fondamentales applicables aux réfugiés. A côté d'elle, l'ONG Nouveaux Droits de l'Homme (NDH) et son Programme d'Appui aux Réfugiés au Cameroun mène également des actions en faveur des réfugiés, notamment leur réinsertion socioprofessionnelle ; elle octroie aussi des aides de subsistance aux réfugiés69(*). Outres les ONG, les églises contribuent également à la protection des réfugiés au Cameroun. L'Eglise Catholique par exemple à travers son ONG CARITAS qui signifie « charité » en français, octroi des allocations mensuelles aux réfugiés, des bourses d'études ainsi que des fonds pour le fonctionnement des micro-projets générateurs de revenus. Comme l'Eglise Catholique, les Eglises Protestante, Evangélique et Baptiste participent aussi de façon indéniable à la garantie des droits des réfugiés au Cameroun ; leurs actions sont perceptibles à travers la Fédération des Eglises et Missions Evangéliques du Cameroun (FEMEC)70(*) créé en 2001, c'est un comité spécialisé sur les questions de réfugiés, doté d'un fonds. Dans cette protection du droit à la libre circulation des réfugiés centrafricains, les médias ne sont pas restés muets. Ils jouent un rôle important dans la protection des droits des réfugiés dans la mesure où ils promeuvent leurs droits et dénoncent les violences commises à leur égard, ils agissent également en cas de danger de vide juridique sur la question des réfugiés au Cameroun. Ce fut le cas en 2002 lorsque, grâce à la dénonciation des médias, plus de 1500 réfugiés nigérians ont pu bénéficier de l'assistance de la Croix-Rouge Camerounaise71(*). En plus des OSC, plusieurs autres organisations interviennent dans la protection des réfugiés au Cameroun, notamment le Norwegian Refugee Council (NRC), le Danish Refugee Council (DRC), le Service Jésuite pour les Réfugiés (SJR), Action contre la Faim, Agence adventiste de secours et de développement, Africa Humanitarian Action, AIDER, Association de lutte contre les violences faites aux femmes, CARE International, Croix-Rouge française, FAIRMED, International Emergency and Development Aid, International Medical Corps, International Relief and Development, Plan - Cameroun, Première Urgence - Assistance Médicale Internationale (PU-AMI), Public Concern, Services de secours catholiques, Solidarités - International72(*). S'agissant de la CDHC, c'est une institution nationale indépendante créée par la Loi n°2019/014 du 19 juillet 2019 portant création, organisation et fonctionnement de la Commission des Droits de l'Homme du Cameroun73(*). Cette Loi dispose en son article 1(2) : « la Commission des Droits de l'Homme du Cameroun est une institution indépendante de consultation, d'observation, d'évaluation, de dialogue, de conciliation et de concertation en matière de promotion et de protection des droits de l'homme ». Elle a pour mission lapromotion et la protection des droits de l'homme mais aussi la préventioncontre la torture dans tous les lieux de privation de liberté. Le Chapitre 2 de ladite Loi fixe les missions qui sont propre à la Commission. Il est important de noter que la Commission coopère avec les organes des Nations Unies, les institutions régionales et nationales, les organisations de lasociété civile et les organisations nationales et internationales dans le but de mieux appréhender la question des droits de l'Homme au Cameroun. A cet effet, la Commission des Droits de l'Homme d Cameroun joue un rôle important dans la protection des droits de l'homme en général mais aussi des réfugiés sur le territoire camerounais. * 68 Zbigniew Paul DIME LI NLEP, « la garantie des droits fondamentaux au Cameroun », Université Abomey-calavi, Bénin - DEA en Droit International des Droits de l'Homme, 2004, https://www.mémoireonline.com, consulté le 07 mars 2024. * 69Idem. * 70Idem. * 71 Cité par Siméon Patrice KOUAM dans « Le statut des réfugiés au Cameroun- étude critique de la Loi n°2005/006 du 27 juillet 2005 », Université de Yaoundé II - Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) en Droit Privé Fondamental, 2004, mémoireonline.com. * 72 Appel Global du HCR au Cameroun, 2015. * 73 https://www.cdhc.cm, Centre de documentation officiel de la Commission des droits de l'homme du Cameroun - Site Officiel, consulté le 07 mars 2024. |
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