Section 2 : JOUISSANCE DU DROIT A LIBRE CIRCULATION DES
REFUGIES DANS LA VILLE DE YAOUNDE AU CAMEROUN
Tel que précisé plus haut, une fois le statut de
réfugié accordé, le réfugié
bénéficie d'un certain nombre de prérogatives qui lui sont
propres, mais aussi desdroits et libertés accordés aux nationaux
du pays d'accueil. Dans cette section, on présentera dans un premier
temps les prérogatives exclusives aux réfugiés
relativement à leur statut (Paragraphe 1) et dans un
second temps, les garanties offertes à ces derniers par l'Etat
camerounais(Paragraphe 2).
Paragraphe 1 :
Prérogatives octroyées par le statut de
réfugiés
La reconnaissance officielle du statut de
réfugié octroie au réfugié des droits et des
obligations, mais aussi des privilèges ; également une
protection et une assistance qui relèvent de la compétence de
l'Etat du Cameroun et celle du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les
Réfugiés (HCR). Ces prérogatives sont consacrées
par les différents instruments juridiques à la fois nationaux et
internationaux ; dès lors elles ne sortent pas de l'ordinaire,
elles ont été instituées dans le but de permettre au
réfugié de pouvoir s'épanouir pleinement bien que
n'étant plus dans son pays d'origine ou dont il a établi sa
résidence, de s'y sentir comme chez lui et même mieux que chez
lui. Il s'agit donc là du droit d'aller et venir librement d'un lieu
pour un autre (A) et de la non-discrimination en
général (B).
A. Droit à la libre circulation
des réfugiés centrafricains dans la ville de Yaoundé
Consacré par les normes nationales, toute personne en
règle présente sur le territoire camerounais a le droit d'y
circuler librement, tout réfugié reconnu comme tel par l'Etat
camerounais reçoit une carte de réfugié après
obtention du statut de réfugié, dont la durée de
validité et les modalités de renouvellement sont fixées
par décret. L'article 9 de la Loi de 2005 portant statut des
réfugiés au Cameroun dispose le droit à la liberté
de circulation conformément aux dispositions des instruments
internationaux notamment les Conventions de Genève relative aux
réfugiés du 28 juillet 1951 et celle de l'OUA du 10 septembre
1969 relative aux réfugiés qui s'appliquent à tout
réfugié régulièrement installé au Cameroun.
En effet jouir pleinement de son droit à la libre
circulation revient pour les réfugiés centrafricains vivant dans
la ville de Yaoundé à pouvoir aller d'une ville à une
autre, de pouvoir se déplacer sans aucune crainte d'un lieu pour un
autre et même de pouvoir mener une activité, s'instruire ou se
procurer des soins de santé sans être arrêtés ou
interpellés arbitrairement.Le droit à la libre circulation des
réfugiés est un droit capital concourant à leur plein
épanouissement au sein de l'Etat d'accueil car qui dit libre circulation
dit liberté de mouvement, cette liberté de mouvement qui engendre
la jouissance des autres droits fondamentaux reconnus aux populations locales.
Toutefois, en vue de jouir de façon effective de cette
liberté, les réfugiés centrafricains de la ville de
Yaoundé ont l'obligation de se conformer aux lois et règlements
en vigueur au sein de l'Etat du Cameroun. L'Etat pour sa part a le devoir
d'assurer leur protection et de garantir les droits qui leurs ont
été octroyés par le statut de réfugiés.
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