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La protection du droit à  la libre circulation des réfugiés dans la ville de Yaoundé au Cameroun: cas des centrafricains


par Oriane Murielle KENGNI MELI
Université Catholique d’Afrique Centrale - Master en droit public option Droits de l’Homme et Action Humanitaire 2023
  

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B. Extorsion et tentatives de corruption

Rappelons tout d'abord qu'une extorsion s'entend comme le fait d'obtenir par violence, menace de violence ou contrainte, un engagement, une renonciation soit de la remise de fonds, de valeurs ou d'un bien quelconque.105(*)Au Cameroun, en dépit de la Commission Nationale Anti-Corruption, ce phénomène prend de plus en plus de l'ampleur au sein des administrations publiques. Certains agents du gouvernement s'adonnent à coeur joie et sans état d'âme à cette mauvaise pratique. Tel que l'a souligné la Commission des Droits de l'Homme du Barreau du Cameroun dans leur rapport de 2017106(*) sur l'état des droits de l'homme au Cameroun, au regard de certaines situations auxquelles font face les réfugiés, ils sont souvent contraints à donner une certaine somme d'argent aux agents de contrôle routier par peur d'être inquiétés. La méconnaissance des droits dont ils jouissent les exposent à ces pratiques malsaines orchestrées par certains agents de l'Etat véreux à qui ces situations de confrontation profitent la plupart du temps. Se basant sur les informations collectées lors de l'entretien avec certains réfugiés centrafricains vivant à Yaoundé107(*), lors des contrôles d'identité au niveau des barrières de gendarmerie durant leur déplacement d'une ville pour une autre, les forces de l'ordre après identification leur demande souvent de descendre du bus papiers en règle ou non ; une fois descendus du bus, ils sont menacés par ces derniers d'être enfermés ou retenus sur place quid à interrompre brusquement leur voyage. Certains font l'objet de violence et de brutalité par les forces de l'ordre lorsqu'ils ne veulent pas coopérer du fait de la régularité de leurs pièces d'identité108(*) ; ces agents véreux les menacent et les contraignent à leur donner une certaine somme d'argent s'ils veulent poursuivre leur voyage ou être libérés et cette manoeuvre se fait pratiquement tout le long du voyage à chaque point de contrôle. Ils extorquent des pots de vin aux voyageurs et les harcèlent aux barrages routiers et aux postes de contrôle dans les villes et sur la plupart des grandes routes ; aussi, les séparatistes continuent d'imposer un confinement obligatoire aux personnes mais restreignent également les déplacements interurbains109(*).

Nous constatons avec désolation qu'au Cameroun les réfugiés centrafricains ne peuvent pas effectivement se déplacer librement comme le prévoit les textes internationaux ratifiés et les normes internes; il existe encore un réel problème d'implémentation de ce droit au sein du territoire.Bien que la Constitution et les dispositions en vigueur garantissent la librecirculation au Cameroun, le Gouvernement et les groupes armés non étatiques restreignent parfois l'exercice de cette liberté du fait d'un conflit armé interne.Au cours d'un entretien avec un personnel du HCR, il en ressort que le problème de la libre circulation des réfugiés dans la ville de Yaoundé provient en effet de l'administration camerounaise qui selon lui ne fournit aucun effort pour améliorer la situation de ces personnes. Il poursuit ses propos en disant : « si les agents du gouvernement chargés de la gestion des réfugiés y mettaient du leurs un tant soit peu, nous pensons véritablement que les réfugiés se sentiraient autant à l'aise que les camerounais, ils pourraient s'épanouir, se déplacer avec aisance sans crainte d'être interpellés et pourraient travailler dans la sérénité ; parce qu'il faut le dire, les réfugiés sont discriminés et marginalisés au Cameroun, ils sont misérables et le travail que fournit le HCR pour les protéger et les assister n'est pas suffisant, nous ne pouvons pas tout faire SEUL, telle est la triste réalité. »110(*).

Il serait nécessaire pour le Gouvernement de prendre des mesures drastiques à l'encontre de ces agents de police et gendarmerie qui se donnent le luxe d'exercer ces combines en vue de favoriser l'épanouissement effectif des réfugiés et faciliter leur liberté de mouvements.

* 105 https://www.legifrance.gouv.fr, consulté le 1er juillet 2024.

* 106 Rapport CDHB, 2017.

* 107 Confère question n°3 du guide d'entretien 1 du 10 juillet 2024 à 16h.

* 108Idem, question n°7.

* 109Ibid. rapport de US Embassy, juin 2024.

* 110 Confère question n°5 du guide d'entretien 2 du 11 juillet 2024.

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