WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La protection du droit à  la libre circulation des réfugiés dans la ville de Yaoundé au Cameroun: cas des centrafricains


par Oriane Murielle KENGNI MELI
Université Catholique d’Afrique Centrale - Master en droit public option Droits de l’Homme et Action Humanitaire 2023
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

V- REVUE DE LITTERATURE

La question de la libre circulation des réfugiés a fait l'objet de quelques travaux par certains auteurs qu'il convient d'évoquer afin de mieux cerner notre thème de recherche.

Laurent LARDEUX, dans « Collectifs cosmopolitiques de réfugiés urbains en Afrique centrale : Entre droits de l'homme et « droit de cité »19(*), ressort l'idée selon laquelle, être un réfugié paraît comme « un péché »selon des nationaux. D'après lui, les réfugiés font l'objet de stigmatisation au quotidien et sans répit, considérés comme des « déchets à évacuer », ils ne devraient pas pouvoir jouir des mêmes droits qu'eux. Par rapport à ce point de vue, nous pensons que les réfugiés, relativement à l'article 1 de la DUDH sont des êtres humains libres et égaux devant jouir au même titre que les nationaux de la dignité humaine et du respect de leurs droits fondamentaux au sein des pays d'accueil. Il revient aux gouvernements d'entreprendre des mesures efficaces et de mettre en oeuvre des mécanismes de protection spécifiquespour garantir les droits des réfugiés.

Michael KAGAN, spécialiste en droit de l'immigration et des réfugiésexamine dans un article sur les droits des réfugiés20(*) les obstacles juridiques et pratiques qui entravent la mobilité des réfugiés et propose des solutions pour garantir leur liberté de circulation. En effet, il dit : « il faut expliquercomment convaincreles gouvernement hôtesde donner plus d'autonomieauxréfugiés » ; dans la même lancée il ajoute : « ils ont besoinde droits pourreconstruireleur viedans la dignité. Et pour cela, il faut que les gouvernements s'engagent ». Selon lui, les réfugiés urbains ont davantage besoinde droits qued'aide,notamment « le droit de travailler, le droit de circuler librement, le droit d'envoyer leurs enfants à l'école »21(*). Nous rejoignons son point de vue dans la mesure où, les droits des réfugiés sont des droits juridiquement consacrés, cependant leproblème se pose dans leur réalisation ; ce sont des droits écrits mais pas appliqués. Le gouvernement camerounaispourrait à cet effet mettre sur pieds des stratégies efficaces telles que la simplification des procédures administratives, la facilitation d'accès aux services publics et bien d'autres mesures évoquées dans notre développement.

Quant à Mutoy MUBIALA,dans « La mise en oeuvre du droit des réfugiés et des personnes déplacées en Afrique22(*) », il examine les défis auxquels sont confrontés les réfugiés sur le continent africain. Dans ses écrits, il fait ressortir les difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre du droit applicable aux réfugiés en Afrique. Selon lui, les Etas africainsen coopérationavec le HCRgagneraient à rechercherdes solutions durablesface au phénomène de migrationqui mine le continent depuis plusieursdécennies. Relativement à son point de vue, nous pensons que la situation des réfugiés n'est pas aisée, entre les accusations faites par les nationaux de banditisme, de délinquance et bien d'autres, ils sont souvent confrontés à des situations de vulnérabilité lors de leurs déplacements à l'intérieur du pays d'accueil, bafouéset lésés, les réfugiés font face à l'inefficacité du contexte juridique qui leur est propre.

Serge LOUNGOU23(*), dans « La libre circulation des personnes au sein de l'espace de la CEMAC : entre mythes et réalités » considère le droit à la libre circulation comme un mythe au regard des réalités qui ébranlent la sous-région Afrique Centrale. A son avis, parler de libre circulation des personnes tout simplement relève presque d'un miracle ; pour lui, le refus pour les Etatsà appliquer le principe communautairede la libre circulation des personnes se traduit par l'invasion démographique, la spoliation économique, la perversion sociale associée à la délinquance d'origine étrangère24(*). Au regard de cette idée, nous pensons que le véritable obstacle à la libre circulation relève des consciences nationales qui manifestent ouvertement la discrimination à l'égard des ressortissants étrangers.

Eu égard à ces auteurs, la question du droit à la libre circulation des personnes en Afrique est une énigme à résoudre.

* 19Laurent LARDEUX, « Collectifs cosmopolitiques de réfugiés urbains en Afrique centrale : Entre droits de l'homme et « droit de cité », Revue française de science politique, vol.59, 2009/4, pp.783-804.

* 20 The New Humanitarian, Alternatives aux camps de réfugiés : la politique peut-elle devenir la pratique ? Human Rights Analysis, 07 october 2014.

* 21Idem.

* 22 Mutoy MUBIALA, La mise en oeuvre du droit des réfugiés et des personnes déplacées enAfrique, Bruxelles (Belgique), Brulyant, 2006, 142p.

* 23 Serge LOUNGOU, « La libre circulation des personnes au sein de l'espace de la CEMAC : entre mythes et réalités », Revue Belge de Géographie, Belgeo, 2010, pp.315-330

* 24Idem.

précédent sommaire suivant






La Quadrature du Net

Ligue des droits de l'homme