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L'UDC de C. Blocher: l'extrême droite au coeur de la concordance helvétique?

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par Julien Vlassenbroek
Université Libre de Bruxelles - Licence en sciences politiques 2004
  

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4.1.3.3. L'antisystémisme dans le cadre théorique développé par Jean-Yves Camus

«Elles articulent leur discours autour d'un populisme dirigé principalement contre la classe politique et le consensus qui y règne [...]»219(*). Voici un extrait du portrait que trace Camus du courant spécifique de droite extrême qu'il désigne comme les nouveaux populismes xénophobes (qualification qui intègre les «populismes alpins» au sein desquels Camus classe l'UDC).

La définition de ce politologue intègre donc explicitement la dimension anti-parti comme élément constitutif (voire structurant puisque ce pan du discours constitue ce autour de quoi il s' «articule») du discours de cette tendance de l'extrême droite contemporaine. Camus pronostiquait, en 2001, que désormais «la politique de l'UDC consistera d'abord à se présenter comme une force d'opposition totale au système. [...]. Blocher pour sa part radicalisera son discours contre l'establishment fédéral, afin de se poser en défenseur de tous les exclus [à noter que l'on retrouve ici le «triangle de l'antipolitisme» de Schedler]»220(*).

Pour étayer son propos, Jean-Yves Camus rappelait un `'dérapage'' verbal (comparable dans son caractère choquant aux célèbres frasques antisémites ou négationnistes de Jean-Marie Le Pen) de Christoph Blocher qui aurait soutenu en mars 2000 que les «socialistes plongent leurs racines dans le national-socialisme et le totalitarisme communiste. Or, si l'idéologie nazie est morte avec la guerre et qu'aucun parti ne peut se prétendre sans taches face au passé, ce n'est pas le cas des idéaux socialistes qui continuent de glorifier l'Etat au détriment de la liberté»221(*).

Si l'on analyse ce `'dérapage'' à l'aune de la vision blocherienne selon laquelle les «idéaux du socialisme» gangrènent en fait l'ensemble de la classe politique et de l'establishment, et que l'on garde à l'esprit les constatations empiriques développées au point 4.1.1., on peut en conclure que la dimension anti-système de l'UDC est acquise dans la conception de cette notion qu'a Camus. Etant donné que cette dimension s'intègre dans la définition des nouveaux populismes xénophobes développée par cet auteur, le classement de l'UDC au sein de ce courant semble s'avérer cohérent si l'on se limite au prisme de l'antisystémisme. Mais Camus décrit, on l'a vu, au moins trois autres éléments présents dans le corpus idéologique des nouveaux populismes xénophobes222(*). On ne saurait donc tirer de conclusions définitives sans avoir au préalable confronté l'ensemble des éléments empiriques de la présente étude aux autres impératifs théoriques du cadre élaboré par ce politologue.

* 219 J.-Y. CAMUS, «Une extrême droite sans filiation fasciste : les populismes xénophobes en Europe», op. cit., p. 28.

* 220 J.-Y. CAMUS, «L'idéologie du FPÖ autrichien : éléments de comparaison avec les nationaux-populismes européens» in «L'extrême droite populiste en Europe», Recherches internationales n°65, vol. 3, Paris, 2001, p. 112.

* 221 C. Blocher, interview dans Le Temps, du 15 mars 2000 in Ibid.

* 222 J.-Y. CAMUS, «Une extrême droite sans filiation fasciste : les populismes xénophobes en Europe», op. cit, p. 28.

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