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L'UDC de C. Blocher: l'extrême droite au coeur de la concordance helvétique?( Télécharger le fichier original )par Julien Vlassenbroek Université Libre de Bruxelles - Licence en sciences politiques 2004 |
4.4.2. Vers un abandon de l'Etat socialL'antifiscalisme de l'UDC s'accompagne d'une demande constante d' «assainissement des finances»518(*) et de «réduction de la dette fédérale sans augmentation d'impôt»519(*). La seule voie envisageable pour le parti est donc «la réduction des dépenses»520(*). 4.4.2.1. Responsabilité individuelle et lutte contre les abusCes économies peuvent, selon Blocher, être réalisées de façon assez aisée. Il suffit en effet de «réduire l'Etat social»521(*). En décembre 2002, dans son classement des «plus importantes tâches de politique intérieure»522(*), le leader du parti plaçait d'ailleurs «la réduction de l'Etat social»523(*) en quatrième position derrière respectivement «l'assainissement des finances fédérales, la réduction de l'endettement, l'abaissement de la quote-part étatique et fiscale»524(*) et juste devant «le contrôle de l'immigration»525(*) pour limiter les abus. Dans ce combat pour la réduction des dépenses à travers une minimalisation de l'Etat social, la formation udécéenne se retrouverait à nouveau seule contre tous étant donné que «le PS, avec à sa remorque le PRD et le PDC, veut encore étendre l'Etat social et saigner comme une sangsue les contribuables. [...] Tenant conférence de presse aujourd'hui, l'UDC a mis instamment en garde contre les conséquences catastrophiques de cette politique sociale aveugle. L'UDC se battra [...] contre toute extension des prestations sociales»526(*). Il y aurait donc une contagion généralisée des partis politiques qui fait que «les prestations des oeuvres sociales ont été constamment étendues ces dernières années sans aucune considération financière»527(*) avec pour conséquence que la «quote-part de l'Etat et la quote-part fiscale ont explosé durant les dix dernières années»528(*). C'est donc bien par «des années de gestion socialiste» que «le financement des oeuvres sociales est aujourd'hui gravement menacé»529(*). Face à cette logique, l'UDC propose d'aborder différemment les oeuvres sociales, arguant que l' «effondrement des assurances sociales doit être prévenu par plus de responsabilité individuelle»530(*) ainsi que «par une lutte renforcée contre les abus»531(*). Dans cette optique l'UDC combat «toute augmentation des prestations [des oeuvres sociales] »532(*) contrairement à «la gauche [qui] veut ruiner la Suisse»533(*) et «cherche comme de coutume à tirer l'argent des poches des contribuables. Cette politique [...] menace le financement des oeuvres sociales. L'UDC, en revanche, s'oppose à l'augmentation des impôts afin qu'il reste davantage pour vivre aux citoyennes et aux citoyens. [...]. Voilà une politique authentiquement sociale, voilà la véritable solidarité suisse»534(*). * 518 UDC, «Plate-forme électorale 2003 à 2007», op. cit., p. 26. * 519 Id., p. 27. * 520 «Eviter une débâcle financière : L'UDC demande une CEP sur les NFLA», op. cit. * 521 C. BLOCHER, «Dix ans après le non au traité de l'EEE. Analyse de la situation et perspectives», op. cit., p. 7. * 522 Id., p. 25. * 523 Ibid. * 524 Ibid. * 525 Ibid. * 526 «Non à la politique sangsue antisociale du PS», op. cit. * 527 UDC, «Plate-forme électorale 2003 à 2007», op. cit., p. 28. * 528 Id., p. 30. * 529 Id., p. 34. * 530 Ibid. * 531 Ibid. * 532 Id., p. 35. * 533 «La gauche veut ruiner la Suisse», communiqué de presse de l'UDC - Suisse du 9 février 2004, Berne, consulté sur www.udc.ch, url : www.udc.ch/print.html?page_id=916 * 534 Ibid. |
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