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L'UDC de C. Blocher: l'extrême droite au coeur de la concordance helvétique?

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par Julien Vlassenbroek
Université Libre de Bruxelles - Licence en sciences politiques 2004
  

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2. 3. Le cadre théorique développé par Jean-Yves Camus

Tout comme les deux premiers auteurs cités, Camus distingue au sein de l'extrême droite deux grands types de partis, voire trois, selon que ceux-ci revendiquent ou non une filiation avec les modèles historiques du national-socialisme allemand, du fascisme italien ou de toute autre formation nationaliste autoritaire des années trente78(*).

Les partis qui assument cet héritage historique fasciste ou nazi et qui, la plupart du temps, ont désormais un poids électoral quasi-négligeable (ce qui «ne signifie évidemment pas qu'il ne représentent plus une menace pour la démocratie»79(*)), constituent l'extrême droite traditionnelle80(*).

L'autre pan de l'extrémisme de droite, que l'auteur appelle les «nouveaux populismes xénophobes»81(*) ( il est à noter que d'autres appellations sont utilisées, de manière interchangeable, par cet auteur pour désigner cette mouvance de partis comme «national-populisme»82(*), «partis nationalistes xénophobes»83(*) ou «populismes ultra-libéraux et xénophobes»84(*) ), rencontre lui un succès nettement plus important en termes de suffrages, il s'agit d'une «nouvelle catégorie de formations nationalistes xénophobes [...] qui défie davantage les classifications des politologues en ce qu'elles n'ont aucune filiation intellectuelle avec les extrêmes droites [traditionnelles]»85(*).

Camus fait donc sien l'avertissement de Graeme Atkinson selon qui «ne pas comprendre que la plupart des partis d'extrême droite ne sont pas fascistes ou néonazis serait lourd de conséquences» pour les organisations qui luttent contre les thèses populistes et xénophobes86(*) mais également, serait-on tenté d'écrire, pour les chercheurs qui tentent aujourd'hui d'en appréhender la nature théorique.

L'idéologie de ces partis de la tendance modernisée de l'extrême droite est décrite comme «un populisme dirigé principalement contre la classe politique et le consensus qui y règne, contre les étrangers et les demandeurs d'asile, pour la loi et l'ordre. Pour ces formations, par ailleurs ultra-libérales en économie, l'Etat est avant tout, voire uniquement, un régulateur de l'ordre public et un garant de l'identité nationale»87(*).

Camus identifie également des cas de «partis mixtes», catégorie typologique dans laquelle il inclut notamment le FN et le MNR français, le Vlaams Blok ou encore les néerlandais du Centrumdemokraten, qu'il décrit comme des «formations nationalistes xénophobes qui présentent des formes de continuité idéologique avec les extrêmes droites traditionnelles de leurs pays respectifs tout en ayant modernisé leur organisation et leur discours»88(*).

Les deux principales caractéristiques programmatiques de ce type de formations seraient «l'acceptation formelle de la démocratie parlementaire et du pluralisme, débouchant sur une revendication de modernisation du cadre institutionnel et non plus de rupture avec celui-ci, et le ralliement partiel à l'économie de marché dans sa forme ultra-libérale»89(*), toutes ces formations partageraient également «une même revendication identitaire : la préférence nationale, c'est-à-dire l'attribution aux seuls nationaux de souche des droits politiques, économiques et sociaux. Elles partagent également une même aversion pour la société multiculturelle, source supposée de tous les dysfonctionnements du corps social, et souhaitent donc limiter l'immigration ou inverser les flux migratoires en expulsant les résidants étrangers non-européens. [...] cette partie de l'extrême droite a reformulé ce qui équivaut à un suprémacisme `'blanc'' d'une manière plus acceptable au regard de l'évolution des mentalités et des lois antiracistes en vigueur : elle défend désormais l'ethno-différentialisme, soit la théorie selon laquelle chaque ethnie a le droit de vivre selon ses normes sur son propre sol, sans se mélanger avec les autres peuples»90(*).

* 78 J.-Y. CAMUS, «Extrême droite européenne : la rupture de la filiation fasciste ?» in «Nouveaux monstres et vieux démons : déconstruire l'extrême droite», Contre-temps, n°8, éditions Textuel, Paris, septembre 2003, pp. 117-122.

* 79 Id., p. 118.

* 80 J.-Y. CAMUS, «Du fascisme au national-populisme. Métamorphoses de l'extrême droite en Europe», Le Monde diplomatique, mai 2002, p.3.

* 81 J.-Y. CAMUS, «Une extrême droite sans filiation fasciste : les populismes xénophobes en Europe» in «L'extrême droite populiste en Europe», Recherches internationales, n° 65, Paris, automne 2001, p. 28.

* 82 J.-Y. CAMUS, «Du fascisme au national-populisme. Métamorphoses de l'extrême droite en Europe», op. cit., p.3.

* 83 J.-Y. CAMUS, «Extrême droite européenne : la rupture de la filiation fasciste ?», op. cit., p. 117.

* 84 Ibid.

* 85 J.-Y. CAMUS, «Une extrême droite sans filiation fasciste : les populismes xénophobes en Europe», op. cit., p. 28.

* 86 G. ATKINSON, entretien avec J.-Y. Camus, Paris, 22 mai 2003 cité in J.-Y. CAMUS, «Extrême droite européenne : la rupture de la filiation fasciste ?», op. cit., p. 117.

* 87 J.-Y. CAMUS, «Une extrême droite sans filiation fasciste : les populismes xénophobes en Europe», op. cit., p. 28.

* 88 Id., p. 23.

* 89 Id., pp. 23-24.

* 90 Id., p. 24.

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