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Les initiatives d'intégration en Afrique

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par Papa Lafatime Sène
Université Pierre Mendès France Grenoble II - Master de Droit international public et européen 2005
  

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B -Les organisations internationales chargées de la gestion de

Politiques sectorielles

En raison de leurs avantages comparatifs, les organisations spécialisées peuvent compléter les activités des Communautés économiques régionales et font progresser l'Union africaine et l'intégration régionale. Ces structures se chargent d'assurer, en parallèle, une gestion intégrée des bassins fluviaux (1) et prennent en charge, dans un cadre régional, des défis environnementaux (2).

1)- La gestion intégrée des bassins fluviaux

Au plan hydrographique, l'Afrique est traversée par de très grands fleuves qui prennent leur source dans des régions tropicales et coulent, selon l'hémisphère considéré, vers le Nord ou le Sud en apportant des volumes d'eau considérables dans des régions arides ou semi-arides. Le Nil, le Congo, l'Okavango, le Niger, le Sénégal, qui sont les plus grands fleuves d'Afrique, par exemple, empiètent sur plusieurs territoires d'Etats différents. Ce pose dans un tel cas l'intérêt d'une concertation pour la gestion des ressources hydrauliques dans un cadre institutionnel. Ces dernières années, de nombreux pays ont engagé de profondes réformes juridiques et institutionnelles afin de s'orienter vers une politique de l'eau selon le mode de gestion intégrée et sur la base des bassins versants. Dans cette logique, un  Réseau international des organisations de bassin (RIOB) a été créé en 1994 pour faciliter la mise en commun et la diffusion des bonnes pratiques de gestion intégrées des ressources en eau à l'échelle du continent africain (14). Cet organisme soutient la création, en son sein, de « Réseaux régionaux » pour faciliter le partage d'expériences entre pays voisins d'une même région et développe des compétences communes et des projets de soutien opérationnels. C'est également dans ce cadre qu'a été créé en Juillet 2002, à Dakar le nouveau  Réseau africain des organisations de bassin (RAOB) avec pour objectif de mettre en oeuvre les actions du programme associé par les organismes de bassin transfrontaliers (voir annexe).

Les organisations de bassin ont joué un rôle très important dans la prévention et la gestion des crises qui ont secoué l'Afrique ces dernières années. De l'avis de M. David Shinn, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Ethiopie, l'initiative du Bassin du Nil, aide les dix pays bordant le Nil à éviter les conflits qui pourraient voir le jour au sujet de leurs droits en tant que riverains du fleuve (15). Le Nil avec ses 6.570 kilomètres, est le plus long fleuve du monde. Son bassin couvre 3,37 millions de km2. Les pays riverains qu'il traverse sont le Burundi, la République Démocratique du Congo, l'Egypte, l'Erythrée, le Rwanda, le Soudan, le Kenya, l'Ouganda et la Tanzanie. Ces dix pays ont une population de 336 millions d'habitants. Ainsi les perspectives de croissance de cette population intensifient encore la pression sur les ressources du Nil qui ne sont infinies.

Dans une autre région de l'Afrique, l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (MVS) a continué à fonctionner tout au long de la crise entre le Sénégal et la Mauritanie .Pendant la période de rupture des relations diplomatiques, elle a servi de cadre de dialogue entre les deux Etats. Par ailleurs la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT) a pu servir comme premier niveau d'arbitrage entre le Cameroun et le Nigéria à propos du lac en question. L'Autorité de Bassin du Niger (ABN) continue, elle aussi, de servir de cadre de dialogue entre le Mali et le Niger d'une part puis le Niger et le Nigéria d'autre part.

En fait la multiplicité de projet de barrage, le haut degré d'interdépendance des Etats et la réduction notable de la disponibilité de l'eau, sont à l'origine des tensions, voire des risques de conflits inter étatiques autour de la ressource en eau. En effet c'est lors du dernier trimestre de l'année 1988 qu'a commencé ce qui allait mener quelques mois plus tard à la plus grave crise dans les relations entre le Sénégal et la Mauritanie. Le barrage de Manantali venait d'être réceptionné alors que celui de Diama était mis en service deux ans auparavant. Des expulsions d'agro-pasteurs de part et d'autre des deux pays débouchèrent très vite sur l'exhumation d'un vieux conflit foncier relatif au tracé de la frontière entre les deux Etats. Après des tueries et prises d'otages localisés, la tension ne tardera pas à gagner tout le long du fleuve et les principales villes des deux pays. Le bilan du conflit sera très lourd : outre les dizaine de morts, près de 75000 sénégalais, 150000 mauritaniens durent être rapatriés au courant du premier semestre de 1989 .Des milliers de population noires africaines de nationalité mauritanienne furent déportés au Sénégal ( épuration ethnique) (16).

En juin 2000 les autorités mauritaniennes accusèrent le président Wade du Sénégal qui venait d'être élu d'avoir l'intention de remettre à l'ordre du jour le projet de réhabilitation des vallées fossiles de son prédécesseur, Abdou Diouf .Ce projet consiste à vouloir dévier une partie du fleuve Sénégal pour alimenter un réseau de vallées asséchés dans le centre Nord du Sénégal. Du point de vue des dirigeants politiques sénégalais, la remise en eau de ce réseau de cours d'eau fossiles en particulier la vallée du ferlo qui se jette dans le lac de Guier ( lac qui alimente la ville de Dakar en eau potable ) à Keur Momar Sarr après avoir reçu une série de d'affluents, tous aujourd'hui asséchés, permettrait de développer des activités agropastorales dans la région sahélienne du centre nord du Sénégal .La réaction du gouvernement mauritanien à ce projet fut de donner un délai de 15 jours aux ressortissants sénégalais pour quitter la Mauritanie. Le président Wade annonça alors le gel du projet, ce qui fit baisser la tension en attendant le prochain incident. 

De la même manière, la crise énergétique qui avait frappé le Ghana en 1998, suite au déficit d'eau dans le Lac Volta, une partie de l'opinion publique et même les dirigeants de ce pays avaient suspecté le Burkina Faso d'avoir été à l'origine du problème. Certains ont en effet pensé que la baisse du niveau d'eau dans le lac Volta résultait d'un accroissement des prélèvements d'eau par le Burkina sur les sections en amont de la volta blanche et de la volta noire .Mais il s'est révélé que la cause de la plus crédible de cette crise énergétique était la variation et le changement climatique.

Dans un autre exemple le Nigéria qui a consenti d'importants investissements hydro agricoles et énergétiques dans la partie aval du fleuve Niger redoute aujourd'hui que la réalisation de projet de barrages en amont du fleuve n'entraîne une baisse des débits dans la partie nigériane du cours d'eau. C'est ainsi que les autorités nigérianes ont manifesté à plusieurs reprises leur inquiétude concernant tout projet hydraulique sur le fleuve Niger qui entraînerait une réduction de plus de 10% du volume d'eau reçu au Nigéria.

Au-delà du cadre strict des bassins versants, les Etats africains s'engagent à traiter ensemble, dans un cadre plus global, les problèmes liés à l'environnement.

2)- La prise en charge des défis environnementaux dans un cadre

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld