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10ème anniversaire de la mort de François Mitterrand: Médiatisation dans la presse quotidienne nationale et régionale françaisepar Estelle Mollaret Université Lille 3 Infocom - Master 1 ICD - Métiers spécialisés de la communication 2006 |
Table des illustrationsGraphique 1 : Evolution de la présence de l'événement sur l'ensemble du corpus 16 Graphique 2 : Evolution de la présence en Une de l'occurrence 17 Graphique 3 : Volume rédactionnel global sur la période par publication 19 Graphique 4 : Volume rédactionnel spécifique sur la période par publication 20 Graphique 5 : Moyenne de volume rédactionnel en fonction du bord politique de la publication 21 Graphique 6 : Désignation de l'homme sur l'ensemble de la période et toutes les publications 21 Graphique 7 : Désignation de François Mitterrand suivant le type de presse 22 Graphique 8 : Désignation de François Mitterrand en fonction du bord politique de la presse 23 Graphique 9 : Nombre d'occurrence de Mazarine Pingeot dans la titraille en fonction des publication sur l'ensemble de la période 24 Graphique 10 : Champs lexical du culte de la personnalité en fonction des publications 25 Graphique 11 : Tableau des personnes témoignant dans les publications 26 Graphique 12 : Représentation iconographique sur l'ensemble de la période 27 Graphique 13 : Présence de François Mitterrand dans les illustrations 28 Graphique 14 : Les types de personnes représentées avec ou sans François Mitterrand 29 Graphique 15 : Cérémonie du 10ème anniversaire de la Mort de François Mitterrand (Jarnac) 32
Table des annexesAnnexe 1 : Biographie de François Mitterrand A - 1 Annexe 2 : Liste des émissions consacrées au 10ème anniversaire de la mort de François Mitterrand. A - 15 Annexe 3 : Grille de lecture des publications A - 16 Annexe 4 : Grilles de calcul des volumes rédactionnels A - 20 Annexe 5 : Evolution de la surface rédactionnelle de chaque publication par rapport à la moyenne sur l'ensemble de la période A - 21 La montagne : A - 21 Les DNA A - 21 Nord Eclair A - 22 La voix du Nord A - 22 Le Dauphiné Libéré A - 23 La Croix A - 23 L'humanité A - 24 Le Monde A - 24 Le Figaro A - 25 Libération A - 25 France Soir A - 26 Aujourd'hui en France A - 26 Les Echos A - 27 Annexe 6 : Tableaux généraux (plus tableaux intermédiaires) A - 28 Annexe 1 : Biographie de François MitterrandI - Un jeune bourgeois conservateur de province : François Mitterrand est né dans une famille catholique et conservatrice de province. Son père, Joseph, était agent d'une compagnie de chemins de fer, puis vinaigrier et Président de la fédération des syndicats de fabricants de vinaigre. Il a trois frères et quatre soeurs. Il fait ses études secondaires au collège Saint-Paul d'Angoulême. En 1934 il entre à l'École libre des sciences politiques ou il obtient son diplôme en juillet 1937. En 1934 il rejoint les Volontaires nationaux (organisation de jeunesse de la ligue des Croix-de-Feu) du lieutenant-colonel de La Rocque. Il n'adhère à aucun mouvement politique mais écrit quelques articles dans des journaux de droite, notamment L'Écho de Paris. Ses relations d'amitiés ou de famille avec des membres de la Cagoule11(*) lui ont été reprochées bien qu'il n'ait pourtant jamais adhéré à cette organisation d'extrême droite et jamais fait l'apologie de la violence ou de la dictature. En 1937, il obtient sa licence de droit et fait son service militaire dans l'Infanterie coloniale. En 1939 il est mobilisé avec Georges Dayan (juif et socialiste) après l'avoir sauvé d'agressions d'antisémites de l'Action française et devient son meilleur ami. Cette relation est primordiale dans le parcours politique de François Mitterrand après 1945. À l'engagement de la France dans la Seconde Guerre mondiale, il est sergent-chef et envoyé sur la ligne Maginot à proximité de Montmédy. Il se fiance en mai 1940 avec Marie-Louise Terrasse (future Catherine Langeais) qui rompt en janvier 1942. Le 14 juin 1940, après avoir été blessé, il est fait prisonnier. C'est durant son séjour dans les camps de prisonniers en particulier le Stalag IXA situé à Ziegenhain près de la ville de Kassel, que ses positions politiques évoluent au fil de ses rencontres avec des prisonniers issus de toutes classes ainsi qu'au contact d'une organisation sociale interne au camp. Après deux tentatives d'évasion ratées, en mars et en novembre 1941, il finit par réussir à s'évader le 10 décembre 1941 et retourne en France. II - Du régime de Vichy à la résistance : Sous le régime de Vichy, il travaille de janvier à avril 1942 à la Légion française des combattants et des volontaires de la révolution nationale en tant que contractuel (sous l'autorité du commandant Favre de Thierrens, taupe des services secrets de Londres), puis au Commissariat au reclassement des prisonniers de guerre. Il publie un article sur sa captivité dans le périodique doctrinal du régime France, revue de l'État nouveau, sans allusion au régime, à son chef ou à son idéologie. Il démissionne du Commissariat en janvier 1943, après le remplacement de Maurice Pinot, résistant, par André Masson, un collaborateur. Au printemps 1943, parrainé par deux membres de la Cagoule (Gabriel Jeantet, membre du cabinet de Pétain, et Simon Arbellot), il est décoré de la francisque12(*). Peu de temps après, il entre dans la clandestinité. Dès le printemps 1942, sous l'influence d'anciens évadés, il commence son basculement vers les rangs de la Résistance. Ainsi, en avril, il provoque, avec Guy Fric, un chahut lors d'une réunion publique du savant Georges Claude, un ardent collaborateur. François Mitterrand participe aux réunions du château de Montmaur, le 12 juin puis le 15 août 1942, qui jettent les premières bases de son réseau de Résistance, fondé en février 1943. À partir de la mi-1942, il fournit de faux papiers pour faciliter des évasions de prisonniers en Allemagne. Dès le mois de septembre de cette année, il prend contact avec la France libre, mais les relations personnelles avec Michel Cailliau, neveu du général de Gaulle, sont exécrables. En janvier 1943, il se rapproche de la puissante Organisation de Résistance de l'Armée (ORA), en cours de formation. L'ORA finance le réseau Mitterrand-Pinot. En mars, F. Mitterrand rencontre Henri Frenay et le convainc de travailler avec lui. Grâce à Frenay, la Résistance intérieure soutient François Mitterrand contre Michel Cailliau. Le 10 juillet, François Mitterrand et le militant communiste Piatigorsk sont les auteurs d'un coup d'éclat lors d'une grande réunion publique à Paris, salle Wagram, consacrée à la «relève» des prisonniers par les ouvriers. Au moment où André Masson flétrit la « trahison des gaullistes », François Mitterrand l'interpelle de la salle et lui dénie le droit de parler au nom des prisonniers de guerre, qualifiant la relève d'escroquerie. François Mitterrand n'est pas arrêté. Cet événement est relaté le 12 juillet 1944 par Maurice Schumann, la voix de la France libre, sur les ondes de la BBC, lors d'une émission spéciale. Quatre mois plus tard, le Sicherheitsdienst (SD) perquisitionne au domicile de François Mitterrand, absent. Deux de ses amis sont arrêtés, déportés ; l'un ne revient pas du camp de concentration. Peu après, il est sauvé par la femme du colonel Pfister, dirigeant de l'ORA, d'une arrestation par la Gestapo. Sous le nom de code « Morland », François Mitterrand part pour Londres le 15 novembre 1943 puis se rend à Alger où il est reçu par le général de Gaulle. Il revient le 24 février 1944 en France diriger le Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés (réseau de résistance). D'après ses mémoires, il a lui-même organisé ce mouvement avec ses proches durant la période où officiellement il travaillait pour le régime de Vichy, ce qui lui permettait de tout connaître des prisonniers de retour en France. Il participe à la libération de Paris en août 1944. Peu après, il participe au gouvernement des secrétaires généraux voulu par le général de Gaulle avant l'installation du gouvernement provisoire à Paris. Le 27 octobre 1944, il épouse Danielle Gouze. En février 1946, il adhère à l'Union Démocratique et Socialiste de la Résistance (UDSR)13(*), qu'il préside ensuite de 1953 à 1965 et qui lui offre un premier laboratoire politique. Le 10 novembre 1946, François Mitterrand est élu député de la Nièvre à la tête d'une liste « Unité et action républicaine », au discours très anticommuniste. III - Ministre sous la IVème République : En 1947, François Mitterrand devient le plus jeune ministre de France avec le portefeuille des Anciens Combattants dans le gouvernement du socialiste Paul Ramadier. Dans les années qui suivent, il détient plusieurs portefeuilles ministériels, dont ceux de l'Information, de la France d'outre-mer, et le ministère délégué au Conseil de l'Europe. En mai 1948, avec 800 délégués, dont Konrad Adenauer, Winston Churchill, Harold Macmillan, Paul-Henri Spaak, Albert Coppé et Altiero Spinelli, il participe au Congrès de La Haye, à l'origine du Mouvement européen, auquel il adhère. En 1950, René Pleven le nomme ministre de l'outre-mer. Il est partisan de l'instauration d'une union franco-africaine où les territoires d'outre-mer jouiraient d'une autonomie négociée et librement consentie et s'efforce d'améliorer le sort des Africains, encore soumis à un régime très dur. Il est alors traité de « bradeur d'empire » : il s'attire dès cette époque une vive hostilité de la part des colons conservateurs et du RPF, le parti gaulliste de l'époque, qui s'exprime notamment par la voix de Jacques Foccart, Édouard Frédéric-Dupont et Maurice Bayrou. En 1952, il prend en charge le dossier tunisien dans le gouvernement d'Edgar Faure et esquisse un plan d'autonomie interne. Mais le gouvernement Faure est renversé six semaines seulement après sa formation. Après la formation du gouvernement d'Antoine Pinay, François Mitterrand critique la participation systématique de l'UDSR aux gouvernements et demande un recentrage à gauche. Il dénonce à l'Assemblée la politique répressive du gouvernement et défend avec vigueur le droit des Tunisiens à l'autonomie. En 1953, il devient ministre délégué au Conseil de l'Europe, mais démissionne rapidement en raison de son hostilité à la répression menée au Maroc et en Tunisie. Il préconise vis-à-vis de ces pays, ainsi que pour l'Indochine, une politique plus libérale. À l'automne, il devient président de l'UDSR. Il impose une ligne libérale pour l'outre-mer : arrêt de la guerre d'Indochine, constitution d'un ensemble franco-africain, fédéral puis confédéral (ce qui revient à accorder l'autonomie puis l'indépendance - association aux territoires colonisés). En 1954, il est nommé ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de Pierre Mendès France. Immédiatement, il s'intéresse aux questions algériennes. Mais s'il est alors opposé à l'indépendance, François Mitterrand se montre pleinement conscient des problèmes de l'Algérie liés à la colonisation. Ses tentatives de muter le gouverneur général Léonard et le directeur de la Mosquée de Paris, puis d'augmenter le SMIG d'Algérie, se heurtent au profond conservatisme des colons et de l'administration. Du 19 au 23 octobre 1954, il se rend en Algérie, où il rencontre une nette hostilité de la part des partisans de l'Algérie française. Le 5 novembre de cette même année, à la tribune de l'Assemblée nationale, alors que les premiers conflits de la guerre d'Algérie éclatent, il déclare : « La rébellion algérienne ne peut trouver qu'une forme terminale : la guerre. » Ces propos sont surtout destinés à calmer l'aile colonialiste des députés centristes (radicaux et démocrates-chrétiens), qui peuvent renverser le gouvernement. Toujours en novembre 1954, il annonce une forte augmentation des investissements sociaux en Algérie dans l'agriculture et l'éducation, et entend préparer « l'égalité des citoyens [...] des chances égales à tous ceux, quelle que soit leur origine, qui naissent sur le sol algérien. » En accord avec le président du Conseil, il fusionne la police d'Alger avec celle de Paris pour empêcher l'utilisation de la torture : ce sont les décrets du 20 janvier 1955, qui mettent fin à l'autonomie de la police d'Algérie et permettent la mutation de deux cents agents fortement soupçonnés de s'être livrés à la torture ou de l'avoir encouragée. Parmi eux, le directeur des Renseignements généraux d'Alger. Les députés conservateurs en matière coloniale critiquent fermement cette décision. D'après François Mitterrand, la suppression de ce « système détestable » est à l'origine de la chute du gouvernement Mendès - France, un mois plus tard. François Mitterrand assiste Pierre Mendès - France dans les négociations qui aboutissent à l'autonomie de la Tunisie et du Maroc. En 1956, il est nommé garde des Sceaux dans le gouvernement Guy Mollet. François Mitterrand participe aux travaux du gouvernement, qui accorde l'indépendance à la Tunisie et au Maroc, l'autonomie à l'Afrique noire. Sur la question algérienne, il critique fermement la dérive répressive qui suit l'échec de la tentative de libéralisation, en février 1956. Néanmoins, c'est lui qui est chargé par le Conseil de ministres, de défendre le projet de loi remettant les pouvoirs spéciaux à l'armée (voté par presque tous les groupes parlementaires, y compris le groupe communiste). François Mitterrand a reconnu devant Jean Lacouture que c'était là une faute. Les témoignages recueillis par son biographe montrent tous un François Mitterrand hésitant, bouleversé quand il apprend les méthodes de torture ne sachant pas vraiment que faire. François Mitterrand reste au gouvernement malgré ses réticences croissantes, car il veut accéder à la présidence du Conseil où, pense-t-il, sa marge de manoeuvre serait plus large, où il pourrait donc rendre plus libérale la politique algérienne. Dans un tout autre domaine, il fait adopter le statut de l'Agence France-Presse (AFP), encore en vigueur aujourd'hui. IV - Le chef de l'opposition de gauche : Après la démission de Guy Mollet, François Mitterrand refuse de participer à un gouvernement, à moins de le diriger. Il n'y parvient pas, bien que le président René Coty ait sérieusement envisagé de faire appel à lui. En septembre 1958, opposant déterminé à Charles de Gaulle, il appelle à voter « non » au référendum sur la Constitution, qui est néanmoins adoptée puis promulguée le 4 octobre 1958. Mitterrand compare alors le général de Gaulle à un « nouveau dictateur ». François Mitterrand est battu aux élections législatives le 30 novembre 1958. En mars 1959, il est élu maire de Château-Chinon (il le reste jusqu'en mai 1981), et un mois plus tard sénateur de la Nièvre. En octobre, a lieu l' « Attentat de l'Observatoire14(*) » qui mènera François Mitterrand à être inculpé pour outrage à magistrat. La loi d'amnistie de 1966 mettra fin à la procédure. Le 25 novembre 1962, Mitterrand retrouve son siège de député de la Nièvre et abandonne celui de sénateur de la Nièvre. Lors du référendum de la même année, il appelle à voter contre l'élection du Président de la République au suffrage direct. Le « oui » l'emporte avec 62,25 % des suffrages exprimés. En 1964, il devient président du conseil général de la Nièvre. Il prend la tête de la Convention des Institutions Républicaines (CIR) et publie Le Coup d'État permanent, qui renforce sa position d'opposant de gauche à Charles de Gaulle. En 1965, bien que représentant d'une petite formation politique (la CIR), il est le candidat unique de la gauche à l'élection présidentielle. Son résultat est inespéré (en seconde position avec une dizaine de millions de voix) tout comme celui du candidat centriste Jean Lecanuet (15 % des suffrages). François Mitterrand reçoit alors l'appui pour le second tour de toute la gauche mais aussi du centriste Jean Monnet, du conservateur modéré Paul Reynaud et d'une partie de l'extrême - droite. Au soir du second tour, Mitterrand est battu mais obtient 45 % des suffrages. Fort de ce résultat honorable (personne ne pensait que de Gaulle pourrait perdre), il prend la tête de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), qui regroupe la gauche non communiste. Aux élections législatives de mars 1967, le scrutin uninominal à deux tours et la nouvelle disposition qui relève le seuil et élimine du second tour tous les candidats n'ayant pas obtenu au premier tour au moins 10 % des inscrits, favorise la majorité sortante face à une opposition hétéroclite (PC, PS et centristes) et désunie. L'ensemble des partis de gauche (FGDS, Parti communiste) obtient 194 sièges (63 sièges gagnés), le parti communiste restant la principale force de gauche avec 22,5 % des suffrages. Néanmoins, la coalition gouvernementale est reconduite avec une majorité réduite à un seul siège à l'Assemblée nationale. En Métropole, au premier tour, l'ensemble de la gauche (FGDS, PSU, PC) obtient même plus de voix que les seuls partis gouvernementaux gaullistes et giscardiens (46 % contre 42,6 %) alors que le Centre démocrate de Duhamel recule. Mais avec le taux exceptionnel en France de 38 % des suffrages (en hausse de deux points par rapport au précédent scrutin), l'Union pour la Ve république reste le premier parti de France Le 28 mai 1968, François Mitterrand déclare : « il convient dès maintenant de constater la vacance du pouvoir et d'organiser la succession. » Cette déclaration fait suite à l'absence du général de Gaulle, parti consulter le général Massu en Allemagne. Il propose le nom de Mendès - France pour former le gouvernement provisoire et annonce qu'il est candidat à la présidence de la République au cas où une élection anticipée aurait lieu. Le discours du 30 mai de De Gaulle réplique de façon sèche. Les élections législatives anticipées de juin 1968 se soldent par un raz de marée gaulliste (293 sièges pour la seule UNR15(*) et 61 sièges aux républicains indépendants) et une majorité à droite jamais vue depuis le Bloc National de 1919 alors que la gauche s'effondre de 194 à 91 députés. En 1969, discrédité, Mitterrand ne peut se présenter à la présidence de la République : Guy Mollet refuse de lui accorder le soutien de la SFIO ( Section Française de l' Internationale Ouvrière) La gauche, représentée par Gaston Defferre pour les socialistes et Jacques Duclos pour les communistes, est éliminée du second tour de l'élection présidentielle, qui voit la victoire de Georges Pompidou face au centriste Alain Poher. En juin 1971, lors du Congrès d'Épinay, François Mitterrand est élu Premier secrétaire du PS (créé en 1969 en remplacement de la SFIO). En juin 1972, il signe le Programme commun de gouvernement avec le Parti communiste de Georges Marchais et le Mouvement des radicaux de gauche de Robert Fabre. En mars 1973, aux élections législatives, le Parti socialiste obtient presque autant de voix que le Parti communiste au premier tour et davantage au second, mettant fin à une supériorité qui remontait à 1946. Les élections cantonales qui ont lieu en septembre de la même année confirment cette évolution. Le 2 avril 1974 est annoncée la mort de Georges Pompidou, président de la République en exercice. Le 19 mai 1974, candidat unique de la gauche à l'élection présidentielle, François Mitterrand perd face à Valéry Giscard d'Estaing avec 49,2 % des voix au second tour. Aux élections cantonales de mars 1976 et aux élections municipales de mars 1977, le PS devance largement le PCF. En septembre 1977, a lieu la rupture de l'Union de la gauche. Aux élections législatives de mars 1978, la gauche qui était majoritaire au premier tour est néanmoins battue par la Droite (UDF-RPR). Michel Rocard remet alors en cause François Mitterrand et la direction du Parti socialiste. En avril 1979, il s'allie avec le CERES (Centre d'Études, de Recherches et d'Education Socialiste) de Jean-Pierre Chevènement contre Michel Rocard (la deuxième gauche) pour remporter le Congrès de Metz du Parti socialiste. En janvier 1981, au congrès extraordinaire de Créteil, il est désigné comme candidat du PS et adopte les «110 Propositions» comme programme. V - Premier septennat : Le 24 avril 1981, au premier tour des élections présidentielles, François Mitterrand talonne le président sortant avec 25,85 % des voix contre 28 % pour Valéry Giscard d'Estaing (VGE). Jacques Chirac est troisième avec 18 % des suffrages. Au soir du 10 mai 1981, François Mitterrand est élu Président de la République avec 51,8 % des suffrages exprimés contre 48 % à VGE. Le 21 mai 1981, le septennat du nouveau président s'ouvre par une cérémonie au Panthéon durant laquelle François Mitterrand rend hommage, par un dépôt de roses rouges à Jean Jaurès, Jean Moulin et Victor Schoelcher. Puis il nomme son premier gouvernement dirigé par Pierre Mauroy. Le lendemain, il dissout l'Assemblée nationale. Les élections qui suivent, les 14 et 21 juin 1981, lui donnent la majorité absolue au Parlement. Un deuxième gouvernement de Pierre Mauroy fait entrer quatre ministres communistes. En 1981 il prend des mesures phares :
* 11 La Cagoule est le surnom donné par la presse à l'Organisation secrète d'action révolutionnaire connue sous le nom de Comité secret d'action révolutionnaire (CSAR), groupe d'extrême droite actif dans les années 1930 en France, dont le principal dirigeant fut Eugène Deloncle. * 12 L'ordre de la francisque gallique est une décoration qui fut attribuée par l'État français en tant que marque spéciale d'estime du Maréchal Pétain sous le régime de Vichy. Elle devait être « le symbole du sacrifice et du courage et rappeler une France malheureuse renaissant de ses cendres » Elle est crée en 1941. La francisque est déclarée « insigne du Maréchal de France chef de l'Etat français ». * 13 Issue de la Résistance, l'UDSR ambitionnait de devenir la grande force travailliste de gouvernement. Parfois classée au centre, voire au centre - droit en dépit de son nom, elle est considérée par la recherche historique récente comme une authentique tentative d'un socialisme non marxiste. Elle perdure jusqu'en 1965. * 14 Le 7 octobre 1959, François Mitterrand rencontre Robert Pesquet qui lui confie qu'il serait chargé de l'éliminer et lui propose de simuler un attentat pour échapper à son exécution qui doit avoir lieu près de l'avenue de l'Observatoire à Paris. Le 15 octobre, il est pourchassé par une voiture, une rafale éclate. Pris de panique, il se réfugie dans un bosquet du square de l'observatoire. Une semaine plus tard toutefois, Robert Pesquet affirme que l'exécution était simulée à la demande de l'intéressé. * 15 L'Union pour la Nouvelle République (UNR), est un parti politique français fondé en octobre 1958 et destiné à soutenir l'action du général Charles de Gaulle, * 16 De 1983 à 1986, cette cellule abusa du droit légalement conféré de pratiquer des écoutes téléphoniques.
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