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L'indemnisation des préjudices résultant de la contrefaçon

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par Alexandre BLONDIEAU
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne - Master 2 Propriété Industrielle et Artistique 2008
  

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Troisième partie
Les solutions proposées pour une meilleure réparation des préjudices

Si un meilleur étaiement des dossiers des victimes de contrefaçons aboutirait sans doute à une meilleure réparation judiciaire des préjudices subis ( I ), un autre facteur pourrait contribuer à atteindre un tel résultat : l'introduction récente de nouvelles mesures dans le système français ( II ).

I.La nécessité d'un meilleur étaiement des dossiers des victimes

Le trop faible montant des indemnisations allouées aux victimes de contrefaçons semble être proportionnel au faible volume de pièces justificatives prouvant aux magistrats les préjudices réellement subis et quantifiant ceux-ci précisément (A), pour palier à ces carences, les demandeurs disposent de différentes voies, classiques ou nouvelles (B).

A.Les plaintes des magistrats quant au manque de documents

Comme il a déjà été évoqué, l'application des règles de la responsabilité civile impose aux magistrats de réparer intégralement les préjudices soufferts par le titulaire de droits victime d'actes de contrefaçon mais dans la limite de ce dont la preuve est rapportée, du moins jusqu' à maintenant100. Un magistrat ne saurait donc en principe réparer plus que cela.

Le faible montant des dommages et intérêts alloués est souvent dénoncé101 mais celui-ci serait également, dans une certaine mesure, la conséquence du peu de preuves attestant de préjudices imputables à la contrefaçon versé aux débats par les victimes elles-mêmes. Par exemple, un intervenant s'exprimait en ces termes au cours d'un colloque : « j'ai remarqué d'un point de vue de praticien, que les parties attachent souvent beaucoup d'importance à présenter au juge un dossier très complet en ce qui concerne la validité du droit et la

100 Comme nous le verrons plus avant, l'application de la loi du 29 octobre 2007 pourrait changer quelque peu la donne.

101 Par exemple, une étude révélait que 100% des entreprises interrogées étaient insatisfaites, en France, de la réparation de leur préjudice en matière de brevet et 87, 5% en matière de marque. G. Triet, «Indemnisation des préjudices en matière de contrefaçon: les entreprises françaises sont insatisfaites», RIPIA, 2000.

contrefaçon du droit, mais (...) qu'elles ne donnent pas assez d'importance, à mon sens, à la présentation économique des dommages et intérêts. Il est très symptomatique de voir comment en France on rédige les assignations : « à la louche ». On demande 100 MF de dommages et intérêts sans aucun justificatif (...). On donne un chiffre qui ne repose sur aucune justification économique »102.

Ce constat est confirmé en des termes très nets par Madame Belfort, Vice-Présidente du TGI de Paris : « Le principe de stricte réparation du préjudice subi impose la justification à l'aide de pièces par la victime de la contrefaçon du préjudice qu'elle allègue. Dans les dossiers des victimes de contrefaçon, il n'y a le plus souvent aucune pièce justifiant le préjudice subi. De plus, comme le souligne un auteur « C'est d'ailleurs l'une des défenses classiques des contrefacteurs : pointer l'absence de pièces justifiant du préjudice afin d'en contester l'existence »103 Cette situation explique l'absence de motivation des juges sur la réparation du préjudice104. La magistrate précitée soulignait d'ailleurs elle-même au cours d'un colloque que la somme accordée en indemnisation des préjudices du fait de la contrefaçon était d'un rapport de 1 à 6 de la somme demandées par les parties105.

La victime de la contrefaçon, par l'intermédiaire de son conseil, aura donc intérêt à établir de la façon la plus complète d'abord le gain manqué, par des chiffres établissant l'ampleur de la masse contrefaisante, et ensuite la perte subie du fait de la contrefaçon. Cette perte est souvent plus difficile à établir, particulièrement en ce qui concerne la banalisation ou dépréciation du titre de propriété intellectuelle en cause. Il convient désormais d'analyser les moyens d'améliorer cette situation.

102 Maître Lenoir, « Quelles sanctions pénales et quelle efficacité » ? Colloque de l'IRPI, 17 déc 2002, Litec 2003, p. 141.

103 B. May, « Améliorer l'indemnisation de la contrefaçon : la loi ne suffira pas », Propriété Industrielle, mars 2008, p. 11.

104 E. Belfort, « L'indemnisation des préjudices en matière de contrefaçon : La pratique des tribunaux en France », RIPIA 2000, n°201, p. 75.

105 E.Belfort, préc. p. 72.

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