L'analyse de ces
différents avantages nous permet de voir que la théorie de la
contestabilité peut jouer un rôle important dans
l'efficacité du secteur public dans les pays en voie de
développement.
Nous avons vu que la
contestabilité empêche une hausse trop forte des prix parce
qu'au-delà d'un certain niveau (c'est-à-dire au-delà du
coût de fonctionnement d'un entrant), ces prix susciteront
l'arrivée de nouveaux concurrents. Sur un marché parfaitement
contestable, les prix peuvent s'approcher de ce niveau, mais ils ne peuvent
jamais le dépasser. Ainsi, les forces de la contestabilité
parfaite, imposent aux prix un plafond qui se situe au niveau qui justifierait
l'entrée.
De la même
manière, la contestabilité parfaite impose aux prix un plancher
qui protége les intérêts légitimes des producteurs
concurrents, exactement comme le plafond protége les
intérêts des consommateurs.
A l'intérieur de ces
limites, la firme opérant sur un marché contestable est libre
d'établir son prix à un niveau quelconque, ou plus exactement
d'adapter le prix de chacun de ses produits à l'état de la
demande de ce produit. Et les prix ainsi encadrés ne peuvent engendrer
de profits car, dans un régime de contestabilité, les profits
excessifs suscitent toujours une entrée ; ils signifient que
certains, au moins, des prix de la firme excèdent le plafond qui fixe la
frontière entre la profitabilité et la non profitabilité
de l'entrée.
La signification globale de
tout ceci pour la politique d'un pays en développement est qu'il est
possible, en veillant à préserver la contestabilité des
marchés, de protéger à la fois les consommateurs et les
petites firmes rivales des plus grandes sans recourir à des mesures
strictes et coûteuses au plan économique telles que les
nationalisations ou des contraintes très restrictives sur les
entreprises. Si l'objectif poursuivi est d'entretenir un climat concurrentiel,
il est possible d'y parvenir avec quelques règles simples, en
particulier par l'adoption de limites supérieure et inférieure
applicables aux prix des firmes considérées comme ayant un
certain pouvoir sur le marché ; ces limites seront calculées
de telle sorte qu'elles correspondent à celles qu'imposerait la pression
de la concurrence dans un régime idéal de contestabilité
parfaite.
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