les déplacements
L'étude des réseaux de transports ne peut se
faire sans avoir au préalable étudié le milieu physique
dans lequel ils s'inscrivent. En effet, celui-ci joue un rôle fondamental
dans le réseau actuel et a eu une forte influence sur le tracé de
la future autoroute.
1- Une topographie hostile aux infrastructures de
transport
La partie occidentale du tracé s'inscrit dans le relief
très prononcé des Monts du Tararois dont l'altitude
dépasse par endroits 900m, ce qui en fait un relief de moyenne montagne.
Au niveau météorologique, les précipitations sont
importantes et on observe une forte amplitude thermique entre
l'été et l'hiver. A partir de 500m, les risques de brouillard et
de givre sont très fréquents. De plus, Tarare compte en moyenne
89 jours de gelée par an. Pour se rendre compte des contraintes
climatiques de Tarare, on peut comparer le nombre de jours de gelée
à celui de villes alpines. Durant la période 1992-2002 (qui
correspond plus ou moins à la période de référence
du dossier d'enquête), Albertville comptait près de 65 jours de
gelées par an alors qu'il gelait 95 jours par an
à Bourg-Saint-Maurice. La station météo d'Albertville est
située à 335m alors que celle de Bourg-Saint-Maurice est à
près de 800m (Climathèque Météo-France,
2007). Les températures hivernales de Tarare s 'apparentent donc
à celles des villes moyennes des Alpes. La neige vient s'ajouter
à ces contraintes puisque son épaisseur est souvent
supérieure à 20 cm. Toutes ces conditions ne favorisent pas la
circulation routière, notamment sur la RN7, qui relie Roanne à
Lyon, à proximité de Tarare. Le projet de l'A89 a
été étudié en fonction de ces contraintes afin de
sécuriser au maximum le tronçon. Le relief, par exemple, a
contraint l'aménagement d'un tunnel long de 4 km pour franchir une
partie des Monts du Tararois. La présence de nombreux cours d'eau
nécessite la réalisation de viaducs. A l'Est, la topographie est
moins contraignante malgré l'écoulement de quelques cours d'eau.
Les transports engendrent une pollution qui nuit à la qualité des
cours d'eau, des études sur l'eau ont été
réalisées pour connaître les impacts environnementaux de
l'A89 sur le réseau hydrographique. Les contraintes topographiques de
l'ouest lyonnais sont un frein aux déplacements, aux mobilités.
La figure 2 présente ces contraintes.
Figure 2 : Les contraintes liées à la
topographie
2- Les transports doivent s'adapter à la
diversité des territoires
Le territoire traversé par l'autoroute A89 n'est pas
homogène. Le long du tracé alternent des zones de plaine, de
montagne et de vallée ; des espaces agricoles et des zones industriels ;
des communes enclavées et d'autres soumises à l'influence de
pôles. Le long du tracé de la future A89, l'espace est
structuré par deux pôles : Tarare et l'Arbresle, le long de la
vallée de la Turdine. La figure ci-dessous présente une typologie
des communes traversées.
Figure 3 : Typologie des communes traversées
par le futur segment de l'A89
La plaine du Forez est le lieu de passage de nombreuses voies
de communications (RN82, A72, voie ferrée Roanne - Saint-Etienne) et est
traversée par la Loire. Elle est un enjeu stratégique pour le
département de la Loire et la région Rhône-Alpes car elle
dispose de grandes étendues vierges d'activités sur des surfaces
planes. Balbigny se trouve à la limite des zones d'influences de Roanne
et de Saint-Etienne et dispose de surfaces disponibles pouvant accueillir une
grande zone d'activité dont le projet est lié à l'annonce
de l'échangeur de Balbigny.
La partie centrale des Monts du Lyonnais accueille les Monts
du Tararois. Ils sont une véritable coupure entre les vallées du
Rhône et de la Saône et la plaine du Forez. L'usage du sol est
essentiellement agricole, orienté vers l'élevage.
La vallée de la Turdine constitue un axe de passage
dans lequel est aménagée la liaison routière entre Roanne
et Lyon (la RN7). On distingue deux pôles (Tarare en amont et l'Arbresle
en aval) qui ont une carte importante à jouer avec l'arrivée de
l'A89. Cet espace ne constitue pas une entité géographique
continue car il est découpé en son centre par les coteaux du
Beaujolais Sud. Toutefois, toutes les communes qu'elle traverse ont le
même passé industriel. Il s'agit des communes les plus dynamiques.
Ce sont ces communes qui se sont vues attribuer la présence d'un
échangeur.
Les coteaux du Beaujolais sont dominés par
l'activité vinicole. L'urbanisation est limitée et la population
est fortement attachée à son cadre de vie rural, ce qui nuit
à la création d'un axe autoroutier.
Enfin, la basse vallée de l'Azergues, qui constitue un
lieu de passage, est animée par des activités industrielles et
commerciales. Sa situation géographique, à la confluence des
vallées de l'Azergues et la Brévenne, son ouverture vers la haute
vallée de l'Azergues et la vallée de la Saône et ses
activités économiques en font un espace privilégié
pour les échanges.
La diversité des espaces offre des potentiels
variés. Si l'on considère que la différenciation spatiale
fonde la variété des lieux qui est à la source de
l'échange et du déplacement on comprend l'un des facteurs des
déplacements dans l'ouest lyonnais. (Lévy, Lussault, 2003,
p.624). Les potentialités de chaque territoire de l'ouest lyonnais
créent des déplacements car les habitants souhaitent
accéder aux ressources des autres territoires.
L'hétérogénéité des espaces crée
ainsi des déplacements.
Les vallées sont les espaces qui sont les plus
dynamiques, notamment grâce à l'industrie. C'est dans ces
vallées que se trouveront implantés les échangeurs de
l'A89. Actuellement, la fluidité des déplacements est liée
aux caractéristiques géoéconomiques des communes
traversées. Il est plus difficile de circuler sur la RN7 au coeur de
Tarare que sur les Coteaux du Beaujolais. Les activités
économiques engendrent et attirent des flux qui augmentent le nombre des
déplacements. A l'inverse, l'absence de zones industrielle et le faible
nombre de commerce sur les Coteaux du Beaujolais ne provoquent pas de
ralentissement lors de la traversée des villages. La circulation des
flux (nombre et fluidité) dépend des caractéristiques
socio-économiques des espaces traversés.
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