4- L'importance de la circulation des poids lourds
Les chiffres que nous venons de citer correspondent au nombre
total de véhicules circulant sur les axes étudiés. Nous
allons maintenant nous intéresser plus précisément au
trafic des poids lourds. Celui-ci reflète le dynamisme des
échanges et les conditions de circulation sur les axes de circulation.
L'étude du trafic en 2004 permettra de voir, après la mise en
place de l'A89, si celle-ci provoque des modifications dans l'organisation des
flux de transports, et notamment dans le choix des itinéraires. La
possible création d'entreprises le long du tracé peut aussi
générer un apport de flux.
Les données récoltées ne permettent pas
d'étudier les trafics sur la RN82 et la RN89 dans le département
de la Loire. En revanche, les axes directement en concurrence avec l'A89, la
RN7 et l'A72 pourront être observés. L'absence de données
concerne des axes dont la fréquentation par les poids lourds est la
moins importante de l'ouest lyonnais.
La figure 32 présente la répartition du trafic
de poids lourds de l'agglomération lyonnaise et de l'ouest lyonnais. La
part des poids lourds dans le trafic total varie énormément selon
les axes. Elle peut en effet varier de moins de 5% à plus de 20%. Les
axes poids lourds représentent en moyenne 13% des flux sur les axes
autoroutiers. Le nombre de poids lourds supportés par les
différents axes varie de moins de 1 000 véhicules par jour
à plus de 15 000. Malgré cette
hétérogénéité, l'étude de la
circulation des poids lourds permet de dégager les grands
itinéraires empruntés.
Les RN 7 et 89 ne peuvent pas supporter le même trafic
de poids lourds que peuvent le faire les autoroutes. Par conséquent, ce
sont elles qui connaissent la plus faible circulation de poids lourds. La
liaison Tarare - l'Arbresle constitue la section de la RN7 sur laquelle le
nombre de poids lourds est le plus important. Les échanges sont plus
dynamiques entre ces deux pôles de l'ouest lyonnais que sur les autres
sections.
L'autoroute qui sert actuellement de liaison entre
Clermont-Ferrand et Lyon (A72 + A47) a une proportion de poids lourds plus ou
moins équivalente sur l'ensemble de son tracé dans les
départements de la Loire et du Rhône. Le trafic est à quant
à lui de plus en plus élevé à mesure que
l'agglomération lyonnaise est proche. En 2004, moins de 2 000 poids
lourds circulent sur l'A72 au Nord de Balbigny alors que 7 600 camions
empruntent l'A47 à Givors.
Ainsi, le nombre de poids lourds augmente sur l'ensemble du
tracé mais, étant donné que le trafic de véhicules
légers augmente lui aussi, la part des poids lourds est constante.
Sur l'actuel barreau de l'A89, de Nervieux à Balbigny,
très peu de poids lourds circulent. L'A89 débouche sur la RN82
(Balbigny, Roanne). Le nombre de poids lourds est faible mais leur part dans la
circulation totale est de plus de 25%. La fréquentation du barreau
existant de l'A89 reflète une activité économique qui
attire et provoque des flux de marchandises. La mise en place de l'A89 pourrait
accroître le nombre de véhicules, et donc, augmenter le nombre de
poids lourds sur cette section. La part des poids lourds au sud de Roanne est
elle aussi forte, près de 20%. Les échanges de marchandises sont
importants entre la plaine du Forez et Roanne et entre Roanne et le
département du Rhône.
Le trafic Nord-Sud se fait essentiellement par le
contournement Est de Lyon. Ainsi, la part des poids lourds au coeur de
l'agglomération lyonnaise est inférieure à 10%,
excepté le passage du tunnel de Fourvière où elle est plus
élevée. C'est sur les voies pénétrant dans Lyon,
RN7 et A43 intérieure, que la part des poids lourds est la moins
importante et leur nombre y est réduit. La municipalité lyonnaise
contrôle l'accès des poids lourds à la ville. A l'inverse,
au Nord et au Sud, le nombre de poids lourds peut s'élever à plus
de 15 000 véhicules par jour et représenter plus de 20% du trafic
total. Les flux de marchandises de transit Nord - Sud contournent donc Lyon par
l'Est.
L'ouest lyonnais ne connaît pas un trafic de poids
lourds élevé. Il constitue essentiellement la desserte des zones
d'activités locales. A l'inverse, le trafic est très dense
à l'est. L'agglomération lyonnaise attire les flux de transports
mais souhaite aussi les repousser en périphérie. L'arrivée
de l'A89 sur la RN7, engendrerait un apport de flux de marchandises, sur un axe
préservé qui connaît actuellement moins de 5% de poids
lourds. La ville de Lyon, dont le trafic est saturé, ne peut donc pas
accueillir des véhicules supplémentaires, qu'ils soient
légers ou lourds. Selon Michel Mercier, président du Conseil
Général du Rhône, « l'A89 n'a rien à faire dans
Lyon » (Le Pays, 03/03/06). Nous verrons par la suite les
alternatives à l'arrivée de l'A89 à
La-Tour-de-Salvagny.
Figure 32 : Répartition du trafic de poids
lourds en 2004
Source : DRE Rhône-Alpes. Réalisation :
Pailler.S. (2007)
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