II- Le transport ferroviaire, un mode concurrent
du transport routier
L'étude des flux de voyageurs ferroviaires permettra
d'établir une comparaison entre les caractéristiques des flux
routiers et des flux ferroviaires. Elle se base sur les chiffres de 2006 du
Conseil Régional de Rhône-Alpes. Les données
collectées sont des tableaux retranscrivant le nombre de voyageurs sur
différentes sections ferrées de l'Ouest lyonnais ainsi que la
fréquentation des gares. Les chiffres sont établis à
partir des ventes enregistrées par la SNCF. Ils concernent uniquement
des voyages directs et excluent les correspondances en provenance d'un autre
train. Les trois axes observés sont Saint-Etienne - Lyon, Roanne -
Saint-Etienne et enfin, Roanne - Lyon. Il s'agit des lignes principales de
l'Ouest lyonnais, sur lesquelles l'A89 aura une plus ou moins grande influence.
La figure ci-dessous présente la desserte ferroviaire des axes majeurs
de la région Rhône-Alpes. Seuls les trains assurant cette desserte
sont comptabilisés.
Figure 34 : Desserte ferroviaire des grandes liaisons
inter-cités de Rhône-Alpes en 2005
Cette carte présente la structure en étoile du
réseau ferroviaire de la région Rhône-Alpes à partir
de Lyon. Toutes les villes moyennes sont reliées directement à
leur préfecture de région. Les liaisons qui nous
intéressent forment le triangle Roanne - Lyon - Saint-Etienne. L'axe
Saint-Etienne - Lyon est celui le mieux desservi de toute la région (88
trains TER par jour). La liaison Roanne - Lyon est deux fois moins
dotée, seulement 45 trains circulent quotidiennement sur cet axe.
Enfin,la liaison Roanne - Saint-Etienne compte 34 trains soit le même
nombre qu'entre Lyon et Bourg-en-Bresse. L'offre de transport correspond
à une forte demande et les flux de l'ouest lyonnais sont parmi les plus
importants de la région RhôneAlpes.
1- L'axe Saint-Etienne - Lyon : un axe majeur
Cette liaison n'est pas vraiment concernée par le
projet A89. Cependant, elle se situe à l'ouest de Lyon et offre une
vision intéressante des échanges entre Saint-Etienne et Lyon. Ces
échanges reflètent l'aire d'influence de chacune des deux
métropoles.
Figure 35 : Nombre de voyageurs sur l'axe
Saint-Etienne - Lyon en 2006
Origine
|
Destination
|
Voyages/jour 2006
|
Evolution 2006/2005
|
ST ETIENNE
|
LYON
|
5 900
|
2,80%
|
ST CHAMOND
|
LYON
|
1 700
|
10,70%
|
RIVE DE GIER
|
LYON
|
1 700
|
12,40%
|
GIVORS VILLE
|
LYON
|
2 900
|
11,60%
|
ST CHAMOND
|
ST ETIENNE
|
900
|
17,70%
|
RIVE DE GIER
|
ST ETIENNE
|
750
|
-5,00%
|
GIVORS VILLE
|
ST ETIENNE
|
450
|
7,20%
|
Source : Région Rhône-Alpes
Sur l'axe Saint-Etienne - Lyon, les flux les plus importants
sont ceux qui correspondent aux voyages de Saint-Etienne vers Lyon (5900
voyages par jour). A eux seuls, ils représentent 41% des flux de l'axe
Saint-Etienne - Lyon, et deux fois plus que la seconde
section la plus importante (Givors - Lyon). Les flux sont deux
fois plus importants en direction de Lyon qu'en direction de Saint-Etienne sur
l'ensemble du tracé. En effet, les axes Saint-Chamond - Lyon ou de
Rive-de-Gier - Lyon comptent chacun 1700 voyages par jour alors que les axes
Saint-Chamond - Saint-Etienne et Rive-de-Gier - Saint-Etienne n'en comptent
respectivement que 900 et 750. De même, sur l'axe Saint-Etienne - Lyon,
cinq voyageurs sur six au départ de Givors se rendent à Lyon,
contre seulement un pour Saint-Etienne.
Si la liaison Saint-Etienne - Lyon est celle qui supporte le
plus gros trafic, c'est elle qui connaît l'évolution la moins
prononcée, seulement 2,8% d'augmentation entre 2005 et 2006. Les flux
orientés vers Lyon et ayant pour origine Saint-Chamond, Rive-de-Gier ou
Givors ont une progression quasi-similaire. Toutefois, l'augmentation du nombre
de voyageurs en valeur absolue est plus importante entre Givors et Lyon car le
trafic y est 1,7 fois plus important que sur les deux autres sections. Les flux
de transports ferroviaires entre Givors et Lyon illustrent l'influence qu'a
Lyon sur Givors. L'intégration récente de Givors à
l'agglomération du Grand-Lyon est l'une des explications à cette
hausse des échanges.
A l'inverse, les flux au départ de ces mêmes
gares, et orientés vers Saint-Etienne connaissent des évolutions
hétérogènes : le trafic de l'axe Saint-Chamond -
Saint-Etienne progresse de plus de 17% alors que celui de l'axe Rive-de-Gier -
Saint-Etienne régresse de 5%. Le fait que les flux entre Givors et
Saint-Etienne augmentent de 7,2% ne permet pas de dire que la limite de l'aire
d'influence de Saint-Etienne s'arrête entre Saint-Chamond et Rivede-Gier.
La légère baisse subie entre Rive-de-Gier et sa préfecture
semble plutôt être la conséquence des nuisances
générées par les travaux de rénovation de la gare
de Rive-de-Gier. En direction de Saint-Etienne, les voyageurs empruntant le
train à Rive-de-Gier, et vivant entre Rive-de-Gier et Saint-Chamond ont
peut-être préféré prendre le train à
Saint-Chamond (ce qui pourrait expliquer la forte croissance des flux entre
Saint-Chamond et Saint-Etienne).
L'analyse de l'axe ferroviaire Saint-Etienne - Lyon indique
l'aire d'influence des métropoles stéphanoise et lyonnaise. Le
poids démographique et économique de Lyon attire deux fois plus
de voyageurs que Saint-Etienne. Givors est très sensiblement
orientée vers Lyon et fait même désormais partie de
l'agglomération lyonnaise. Si deux fois plus de voyageurs se rendent de
Saint-Chamond à Lyon plutôt qu'à Saint-Etienne ne signifie
pas que Saint-Chamond est plus influencée par Lyon que Saint-Etienne. Il
s'agit simplement du fait que les voyageurs entre Saint-Chamond et
Saint-Etienne préfèrent utiliser leur véhicule personnel
plutôt que le train, en raison de la proximité des deux villes.
L'influence de Saint-
Etienne décroît progressivement en direction de Lyon
alors que l'influence de Lyon tend à s'accroître vers l'Ouest, et
donc vers Saint-Etienne.
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