1.4 : La saturation des axes autoroutiers
Les temps de parcours que nous venons d'observer sont des
temps de parcours théoriques, ils s'entendent lorsque
l'écoulement du trafic est fluide. Or, les trafics ne sont pas fluides
en permanence dans l'agglomération lyonnaise. Bien au contraire, aux
heures de pointes, des axes et/ou carrefours autoroutiers subissent des
embouteillages réguliers. La carte suivante présente la
localisation et la durée des encombrements des voies
autoroutières de l'agglomération lyonnaise à l'heure de
pointe du matin. Les déplacements sont plus concentrés le matin
que le soir, c'est pourquoi il est intéressant d'observer les
embouteillages rencontrés durant la période de pointe du
matin.
L'écoulement des flux dans l'agglomération
lyonnaise est perturbé par de nombreux ralentissement et embouteillages.
On remarque que presque toutes les intersections entre les flux Nord/Sud et
Est/Ouest sont saturées durant au moins une heure le matin. Les
encombrements augmentent le temps de trajet pour se rendre au travail et
demandent de prévoir un temps de parcours plus large pour arriver
à l'heure au travail. Ils augmentent considérablement les temps
de parcours et nuisent à l'accessibilité de Lyon et son
agglomération. Ainsi, l'agglomération lyonnaise pourtant bien
desservie quantitativement, subit une sorte d'enclavement fonctionnel par
dysfonctionnement de son réseau routier.
Le point le plus critique est le passage de Fourvière,
célèbre pour le franchissement difficile de son tunnel : «
Lyon est maintenant au moins autant connue pour ses bouchons sous le tunnel
de Fourvière que pour sa gastronomie » (Plassard, 2003,
p.110).
Figure 43 : Les points de congestion sur le
réseau autoroutier de l'agglomération lyonnaise le
matin
Source : DDE 69
Chaque matin, trois heures d'embouteillages perturbent la
bonne circulation des flux au niveau de Fourvière. La situation est donc
critique. L'A89 déversera une partie de son trafic sur la RN7 qui
pénètre dans Lyon, au droit de Fourvière. On comprend
alors aisément les craintes exprimées par les responsables
politiques de Lyon. Tout le trafic de l'A89 ne se déversera pas dans
Lyon. En effet, l'A89 aura surtout un rôle dans les échanges
Est-Ouest. On peut alors imaginer qu'une partie du trafic contournera Lyon par
le Nord via la RN489 (qui sera aménagée en conséquence)
puis l'A6 et l'A46. Cependant, il est vrai que les échanges entre Lyon
et l'ouest lyonnais, ainsi que l'ouest de la France, passeront par
Fourvière.
Pour les flux de transit Est-Ouest, les difficultés
seront reportées à l'Est, à la bifurcation entre l'A46 et
l'A42 (en direction de Genève). Actuellement, on compte deux heures
d'embouteillages matinaux à cet endroit. Ce carrefour est un point de
passage indispensable aux flux Est-Ouest et le trafic induit par l'A89
s'ajoutera au trafic actuel.
Les apports de trafic induits par l'arrivée de l'A89 ne
pourront qu'aggraver la qualité médiocre de l'écoulement
des flux au nord de l'agglomération lyonnaise.
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