2.3 : Les déplacements dans le Roannais
La Chambre de Commerce et d'Industrie de Saint-Etienne a
réalisé en 2002 une étude sur les mobilités
domicile-travail dans le département de la Loire. Les chiffres qu'elle a
utilisés sont issus du recensement de la population de 1999. Elle a
observé les déplacements des trois arrondissements du
département. Nous n'observerons que celui de Roanne, qui est le plus
concerné par la future A89.
Pour comprendre les déplacements dans le Roannais, nous
allons observer les différents motifs de déplacements : les
trajets domicile-travail, l'accompagnement scolaire et les achats.
2.3.1 : Les déplacements domicile-travail dans le
Roannais
Figure 57 : Les déplacements
domicile-travail : entrées et sorties de l'arrondissement de Roanne
en 1999
Source : CCI Saint-Etienne. Réalisation : Pailler.S
(2007)
L'arrondissement de Roanne, pôle économique du
Nord de la Loire, connaît de nombreuses migrations quotidiennes de
travail. Mais Roanne n'attire pas beaucoup d'actifs, au contraire, elle en
émet plus qu'elle n'en reçoit. Les deux seuls départements
qui émettent plus de flux qu'ils n'en reçoivent de Roanne sont
l'Allier et la Saône-et-Loire. Ceux deux départements, sont,
à proximité de Roanne, essentiellement ruraux. Il s'agit donc
d'un
échange classique entre un espace urbain et un espace
rural. Ici, un espace urbain attire les ruraux d'autres départements.
Cette attraction de Roanne sur les espaces ruraux n'en fait
pas un arrondissement attractif. En effet, sur l'ensemble des échanges
avec le Rhône, le Puy-de-Dôme et les deux autres arrondissements de
la Loire, le solde émission/réception d'actifs est
négatif. Ceci signifie qu'il y a plus d'actifs qui partent travailler
hors de l'arrondissement de Roanne que d'actifs qui viennent y travailler. Lyon
est une métropole qui attire car elle reçoit plus de flux qu'elle
n'en émet. Roanne est en perte de vitesse économique et les
possibilités de relance économique offertes par l'A89 doivent
être gérées au mieux pas les pouvoirs publics Roannais.
Les départs de Roanne vers le Rhône sont les plus
nombreux. Il sont supérieurs au total de l'ensemble des autres
déplacements sortant de Roanne, et donc supérieurs aux
déplacements vers le reste du département de la Loire. Nous avons
donc une remise en cause des limites du département. Roanne fait certes
partie du département de la Loire mais 5,8% de ses actifs travaillent
dans le Rhône contre seulement 3,1% dans le reste du département.
Roanne est orientée vers le Rhône, et non vers la Loire. Si l'A89
favorise le désenclavement de Roanne, ce ne sera en direction du Sud de
la Loire mais bien du Rhône, voire de Balbigny si la zone
d'activité en projet est réalisée. Les nouvelles
mobilités engendrées par l'A89 conforteront la création
d'un nouveau territoire au Nord de la Loire, dont les limites
différeront des limites des territoires politiques et administratifs
actuels. L'A89 pourrait alors remettre encore plus en cause le découpage
administratif du département. Balbigny marquerait la limite entre les
deux territoires.
|