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Les flux de transports dans l'ouest lyonnais avant la construction de l'A89

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par sébastien PAILLER
Université Jean Monnet (Saint-Etienne) - Master 1 2007
  

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2- Réflexions sur la géographie des transports et le lien entre transport et aménagement du territoire

Ces réflexions sont tirées d'un ensemble d'ouvrages consultés durant la réalisation de l'étude.

La croissance de la mobilité résulte de l'amélioration de l'accès aux ressources (les moyens de communication et de transport étant plus performants, il est plus aisé de se déplacer). La mise en place de l'A89 déclenchera de nouvelles mobilités par les améliorations de circulation qu'elle offrira.

L 'accessibilité d'un lieu ne renvoie pas uniquement à la possibilité d'atteindre ou non un lieu mais elle reflète la pénibilité du déplacement. On considère que l 'accessibilité est mauvaise quand les investissements à fournir pour accéder à un lieu peuvent conduire au renoncement du déplacement. Les indicateurs d'accessibilité reflètent la performance du système de transport. En 1992, le Commissariat Général du Plan indique que l'aménagement du territoire consiste à « donner des chances comparables de développement aux territoires urbains et ruraux par une amélioration substantielle de leur accessibilité ». L 'enclavement d 'un lieu est la conséquence de sa mauvaise accessibilité. Un territoire est dit `enclavé' quand il est entouré par des territoires beaucoup mieux accessibles que lui. Les investissements d'infrastructures de transport constituent la composante première du désenclavement. La Loi d'Orientation pour l'Aménagement et le Développement du Territoire (LOADT) de 1995 stipule que « en 2015, aucune partie du territoire français métropolitain continental ne sera situé à plus de cinquante kilomètres ou quarante cinq minutes d'automobile soit d'une autoroute, soit d'une route express à deux fois deux voies en continuité avec le réseau national, soit d'une gare desservie par le réseau à grande vitesse ». Or, cet aménagement coûte cher aux collectivités. Ainsi, les axes prioritaires sont ceux qui ouvrent les territoires les plus peuplés. C'est pourquoi les mailles du réseau structurant de l'ouest lyonnais sont très grandes. A l'intérieur de ces mailles, l'irrigation des espaces est difficile. La liaison Balbigny - La-Tour-de-Salvagny coûtera environ un milliard d'euros. Cette somme ne pouvant être supportées par la collectivité, la concession a été attribuée aux

ASF. Sans cette concession, l'A89 n'aurait pu être mise en service, ou aurait creusé un déficit énorme dans les caisses de la collectivité. L'A89 et la mise en deux fois deux voies de la RN82 constituent une réponse à la directive de la LOADT de 1995.

Grâce à la réalisation du `maillon manquant', l'A89 se retrouve intégrée dans un réseau de flux internationaux. Le réseau européen supporte une quantité de plus en plus importante des flux de transit, pour lesquels on ne peut pas dire qu 'il y aurait équivalence entre la croissance du trafic et l 'intérêt des régions traversées. L 'accroissement du trafic de transit va développer davantage les effets de pôle que les effets de traversée. Les grands centres émetteurs ou récepteurs de trafic vont bénéficier des améliorations de l 'accessibilité, mais les régions traversées ne vont récolter aucun avantage de ce trafic qu 'elles ne verront que passer, peut-être même en subiront-elles les nuisances, en termes de coupure spatiale, de bruit, d'encombrement et de pollution. La situation de la région Rhône-Alpes illustre bien cette transformation : bénéficiant d'un axe autoroutier nord-sud qui, en théorie lui donne une bonne accessibilité vers la Méditerranée et vers Paris, elle n 'est en réalité plus en mesure d'en bénéficier en raison de l 'importance du trafic de transit. Non seulement celui-ci ne peut plus s 'écouler de façon fluide, mais en plus les infrastructures qu 'il sature deviennent inutilisables pour les déplacements régionaux. On assiste à une simplification du réseau de transport, délaissant les noeuds intermédiaires (Plassard, 2003). L'A89 n'améliorera pas les caractéristiques intrinsèques de la RN7. Pour profiter des effets de traversée induits par l'autoroute, les pôles régionaux (Balbigny, Tarare, l'Arbresle) bénéficieront d'un échangeur. Le développement d'un réseau routier autour de ces échangeurs est nécessaire pour assurer la diffusion du trafic routier à travers tout le territoire concerné par l'A89. La mise à deux fois deux voies de la RN82 au Nord de Balbigny répond à cet objectif d'amélioration de la diffusion du trafic vers Roanne. En revanche, la RN7 à Tarare et l'Arbresle ne peut accueillir convenablement l'écoulement des flux de l'A89. Des travaux sont nécessaires.

L'A89 permettra de raccourcir l'espace-temps entre deux communes, entre deux échangeurs alors que les relations avec les autres points de l'espace resteront inchangées. Il s'agit de « l'effet-tunnel » qui favorise les échanges entre les deux communes reliées par l'autoroute au détriment des échanges avec les communes intermédiaires. Balbigny et Tarare seront reliées par l'A89, leurs échanges pourraient alors s'accroître grâce au gain de temps permis par l'A89. Les échanges entre Balbigny et Violay ne pourraient être améliorés. Ils pourraient même diminuer si Balbigny renforce ses échanges avec Tarare. L'A89 provoque ainsi un froissement de l'espace, pour reprendre l'expression de Jean Viard. Les transports

redessinent les contours administratifs et isolent certains espaces au profit des pôles. D'après Plassard, les transformations de la structuration de l'espace engendrées par l'A89 peuvent constituer à terme deux espaces superposés ayant chacun sa propre logique de fonctionnement. On aurait d'une part un espace constitué par l'ensemble des villes bien reliées entre elles par l'A89 (la distance-temps entre ces communes sera réduite) et d'autre part les communes où les déplacements seront toujours fonction de distance parcourue.

Le développement du réseau autoroutier fait que l'on doit de moins en moins parler des effets de tronçons autoroutiers mais de plus en plus parler des effets de réseau autoroutier. L'intérêt du tronçon Balbigny - Lyon dans cette approche réside davantage dans la fermeture du réseau inachevé que dans la possibilité d'écouler une trafic local ou régional. Une étude ultérieure sur les effets de l'A89, proposée par la Loi d'Orientation des Transports Intérieurs (LOTI) du 30 décembre 1982*, devra considérer l'A89 dans son ensemble et non pas uniquement les 50 derniers kilomètres de l'autoroute.

* La loi LOTI incite les sociétés en charge de grands projets d'infrastructures à évaluer l'efficacité économique et sociale de ceux-ci dans les trois à cinq ans qui suivent leur mise en service. Il s'agit du `bilan LOTI'. Au-delà de cette incitation, les sociétés concessionnaires d'autoroutes telles que ASF ont mis en place un observatoire d'autoroute qui permet, grâce à des recherches universitaires, d'établir ce bilan.

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