2- Le projet de Contournement Ouest de Lyon : une
infrastructure complémentaire à l'A89
Lyon souhaite écarter les trafics de transit des zones
urbaines avec des contournements routiers, tout en respectant les contraintes
environnementales et urbanistiques. Le Comité Interministériel de
l'Aménagement et du Développement du Territoire (CIADT) du 18
décembre 2003 énumère les infrastructures qui sont
à réaliser. Le Contournement Ouest de Lyon est l'un des grands
projets de la DTA lyonnaise.
L'objectif du contournement autoroutier est de sortir le
trafic de transit de l'agglomération lyonnaise. Conformément au
schéma arrêté par le CIADT du 18 décembre 2003, le
contournement autoroutier de Lyon se fera à l'ouest de
l'agglomération car il fait
passer les flux de transit de Villefranche-sur-Saône
à Vienne à l'écart de l'agglomération, tout en
captant les flux issus de l'A 45 et de l'A 89 et en reliant mieux les
agglomérations stéphanoise et roannaise à la vallée
du Rhône.
Le contournement autoroutier à l'ouest de Lyon ne
comprendra aucun diffuseur avec le réseau de voirie locale, et visera en
particulier, à une consommation minimale d'espace. A l'inverse, les
diffuseurs prévus sur les autoroutes radiales en projet, l'A89 et l'A45,
ellesmêmes connectées au contournement : pourraient voir les
territoires situés à moins de 10-15 minutes de ces diffuseurs
subir une forte pression, pour le développement résidentiel comme
pour les installations à vocation économique (cf. V.
Vandaele, 2007).
La réalisation du contournement n'atteindra son
objectif que si les infrastructures libérées dans le centre de
l'agglomération, autoroutes A6 et A7 dans leur traversée
Fourvière/Perrache, sont rapidement requalifiées en boulevard
urbain. Sinon, la capacité libérée par le trafic de
transit lors de la mise en service du contournement (COL) sera
appropriée par du trafic local, ce qui serait contraire aux orientations
de la DTA et aux objectifs du plan des déplacements urbains (PDU) de
l'agglomération lyonnaise. L'articulation des calendriers des mises en
service du contournement autoroutier à l'ouest (COL), du Tronçon
Ouest du Périphérique (TOP) et de la requalification des
autoroutes A6/A7 dans le secteur de Fourvière/Perrache est
impérative.
Le COL est donc un projet complémentaire de celui de
l'A89. Sans sa réalisation, l'A89 débouche dans l'aire
métropolitaine lyonnaise si elle n'a pas de liaison avec l'A6/A46, elle
ne joue alors pas son rôle de liaison vers l'Est de la France et
l'Europe.
3- L'indispensable liaison A89 - A6/A46
Le tout premier tracé de la section Balbigny - Lyon de
l'A89 était une liaison A72 - A6. La partie terminale du tracé a
été abandonnée pour des raisons de nuisance
environnementale, ce qui arrêta complètement le projet Balbigny -
Lyon. La renaissance du projet était dépendante d'un nouveau
tracé terminal. L'achèvement de l'A89 a donc été
établi à La-Tour-de-Salvagny.
Cependant, le Plan de Déplacement Urbain de Lyon
précise qu'aucune voie « pénétrante » ne peut
être construite dans l'agglomération lyonnaise. Or, l'A89,
à l'heure actuelle, s'achèverait à l'entrée du
Grand-Lyon, ce qui serait contraire aux orientations du PDU. C'est pourquoi il
est nécessaire de réaliser une infrastructure permettant
d'assurer une
continuité autoroutière avec l'est lyonnais,
sans passer par Lyon. Si aucun aménagement n'est proposé, les
usagers de l'A89 auront deux possibilités pour se rendre à l'Est,
soit ils empruntent le TEO, qui, nous l'avons vu, connaît un trafic
surchargé, soit ils rejoignent l'A6 puis l'A46. Cette solution est la
plus probable, mais actuellement, les routes permettant d'accéder
à l'A6 ne peuvent écouler ces flux, elles ne peuvent supporter
une telle charge de trafic. C'est pourquoi il convient de les aménager.
Elle constituerait la partie nord du COL et ferait la liaison avec l'A6.
L'ancien ministre des transports, Dominique Perben, affirme, lors du
débat du 7 février 2006 au Sénat, que cette section sera
aménagée : « Je reviens sur le raccordement à
hauteur de Lyon. Il a été évo qué lors de
l'enquête publique de 2001 et a fait l'objet d'engagements précis
de l'État. Deux aménagements sont prévus : d'une part, le
raccordement de la nouvelle section à l'autoroute A6, qui se fera en
empruntant la voirie existante, laquelle sera aménagée afin de
lui donner des caractéristiques autoroutières ; d'autre part, un
barreau de liaison entre les autoroutes A6 et A46... Les études
d'avant-projet sommaire sont en cours d'achèvement. Les enquêtes
publiques seront lancées à l'été 2007. Mais ces
aménagements devraient être réalisés d'ici à
2012, c'est-à-dire, je le répète, en même temps que
la construction de la partie principale de l'ouvrage ; cela me semble de nature
à rassurer celles et ceux que la question du raccordement aux autoroutes
existantes inquiétait ». D.Perben souligne un
élément important : il convient de finaliser les deux
infrastructures en même temps, sans quoi les flux de l'A89 viendraient
s'accumuler sur la RN7 et dans Lyon. La figure 62 présente cette
liaison.
Figure 62 : la liaison A89/A6
Source : DRE Rhône-Alpes
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