I- La prédominance des flux de transports
routiers
L'état des lieux du trafic actuel et l'évolution
du trafic depuis plusieurs années ont été
réalisés à partir des données de comptages
présents dans le Dossier d'enquête publique préalable
à la Déclaration d'Utilité Publique de 2001 (pour les
chiffres de 1991 à 1998) et de la Division Régionale de
l'Equipement de Rhône-Alpes pour les chiffres de 2002 à 2004. Les
comptages de 1999 à 2001 n'étaient pas disponibles. Les
données du dossier d'enquête publique se présentaient sous
forme de carte sur laquelle figuraient les comptages moyens journaliers de 1991
à 1998. Ces chiffres n'étaient pas toujours complets, en effet,
pour certaines sections, certaines années n'ont pas donné lieu
à un recensement du trafic. L'absence de chiffres pour la période
1999-2001 et les quelques données manquantes sur la période
1991-1998 ne nuisent pas trop à l'étude de l'évolution du
trafic, celle-ci s'intéressant essentiellement à la
période globale 1991-2004. Toutefois, la prise en compte de l'absence de
données est nécessaire dans la lecture des graphiques. En effet,
la forte hausse entre 1998 et 2002, présente sur de nombreux graphiques,
est due au fait que pour un même intervalle, 3 années ne sont pas
représentées. Il ne faut en rien y voir une forte hausse mais au
contraire, une hausse progressive.
La DRE a quant à elle réalisé en 2005 des
cartes de trafic pour les années 2002, 2003 et 2004. Elles se
décomposent en deux thèmes : trafic autoroutier et trafic sur
routes nationales. Le trafic est indiqué sur chaque point de comptage.
De plus, la DRE met en ligne, par l'intermédiaire de l'Observatoire
Régional des Transports, des cartes concernant le trafic sur les
autoroutes, les nationales et les départementales du Rhône. On
trouve aussi des tableaux permett ant de mesurer l'évolution mensuelle
du trafic en 2005 de quelques routes et autoroutes du département.
Toutes les données de trafic routier et autoroutier concernent les deux
sens de circulation.
1- Les flux circulent en grande majorité sur les
axes autoroutiers
1.1 : De plus en plus d'échanges avec l'ouest
Nous allons nous intéresser tout d'abord au trafic
provenant de l'Ouest : de Clermont-Ferrand et de Saint-Etienne. L'A89 Balbigny
- La-Tour-de-Salvagny sera le dernier maillon de l'autoroute provenant de la
préfecture auvergnate en direction de Lyon. Elle sera alors dans la
continuité de l'A72 (récemment rebaptisée A89 entre
Clermont-Ferrand et Balbigny) dont le trafic est étudié dans les
deux figures suivantes.
Figure 13 : Trafic autoroutier sur deux sections de
l'A 72 et le barreau existant de l'A89
Véhicules par jour
|
A72 Nord de bifurcation A89 Est
|
A89 Est Nervieux-Balbigny
|
A72 Nord de
Saint- Etienne
|
1991
|
10 530
|
1 790
|
14 660
|
1992
|
11 290
|
2 330
|
15 820
|
1993
|
12 010
|
2 700
|
16 990
|
1994
|
12 540
|
3 010
|
17 990
|
1995
|
12 810
|
3 340
|
18 690
|
1996
|
12 790
|
3 470
|
19 050
|
1997
|
13 040
|
3 710
|
19 790
|
1998
|
13 570
|
4 110
|
20 840
|
2002
|
15 776
|
5 216
|
25 211
|
2003
|
16 252
|
5 446
|
26 183
|
2004
|
16 419
|
5 546
|
26 921
|
Taux de variation 1991-2004
|
59,49%
|
209,83%
|
83,64%
|
Sources : DRE, Dossier d'enquête publique
Figure 14 : Evolution du trafic moyen journalier
entre 1991 et 2004 sur l'A 72 et l'A89
30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 0
Evolution du trafic moyen journalier entre 1991 et
2004 sur l'A72 et l'A89
A72 Nord de Balbigny
A89 Est Nervieux-Balbigny
A72
Nord de Saint-Etienne
Sources : DRE, Dossier d'enquête publique
Le trafic augmente constamment depuis 1991 sur les
différents secteurs étudiés. En 2004, plus de 16 000
véhicules empruntent l'A72 au Nord du barreau A89 Est. Ce barreau ne
supporte pas un trafic très élevé (moins de 6000
véh/j our) mais connaît en revanche une hausse extrêmement
élevée de celui-ci (il a triplé entre 1991 et 2004).
Enfin, le secteur de l'A72 situé au Nord de Saint-Etienne, avant le
passage du péage de Veauchette en venant du Nord, est celui qui supporte
le trafic le plus élevé. En plus de relier la préfecture
auvergnate aux préfectures stéphanoise et lyonnaise, il sert de
desserte de la plaine et des monts du Forez. Son trafic s'élève
en 2004 à près de 27000 véhicules par jour et a quasiment
doublé sur la période observée.
Les 3 sections étudiées de l'A72 et de l'A89
connaissent toutes les trois une hausse constante et progressive de leur
trafic. Cette hausse est le résultat d'une augmentation des
échanges entre Saint-Etienne et la plaine du Forez et le Nord de la
Loire. C'est aussi le résultat d'une augmentation des échanges
entre Rhône-Alpes et Auvergne.
Le schéma suivant représente les principaux flux
longue distance passant par l'A72. Les chiffres datent de 1994. Pour permettre
de présenter les flux actuels, il fut nécessaire de recalculer
ces flux en fonction de la croissance du trafic généralement
observée sur l'A72 entre 1994 et 2004. Cette croissance
d'élève à plus ou moins 40%. Ainsi, les estimations des
flux pour 2004 correspondent à une augmentation de 40%
des flux de 1994. Si les chiffres pour 2004 ne sont qu'approximatifs, le
schéma de la figure 15 présente de manière
intéressante les principaux flux longue distance passant par l'A72.
Figure 15 : Principaux flux de transit Est-Ouest via
l'A 72
Sources : Dossier d'enquête publique, DRE.
Réalisation : Pailler.S (2007)
L'aire métropolitaine lyonnaise attire les flux les
importants passant par l'A72. Les échanges entre le Nord de
Saint-Etienne / Clermont-Ferrand et Lyon sont les plus importants. Ils
s'effectuent actuellement à 75% par l'A72. Parmi eux, nombreux sont ceux
qui pourraient s'effectuer par l'A89 lorsqu'elle sera mise en service,
notamment les flux entre Clermont-Ferrand et Lyon. On remarque que si seulement
11% des flux entre Roanne et Lyon se font via l'A72, 71% des échanges
entre Roanne et le Sud se font via ce même axe. L'A72 est donc un axe
préférentiel pour les flux Nord-Sud. Dans une moindre mesure, on
constate aussi cette préférence dans les échanges entre
Clermont-Ferrand / Nord de Saint-Etienne et le Sud qui se font à 90% par
l'A72.
Si l'on s'intéresse désormais aux flux vers
l'Est de la France, on constate une opposition d'itinéraire selon que
les échanges se font avec Roanne ou avec Clermont-Ferrand / le nord de
Saint-Etienne. En effet, seulement 30% des flux entre Roanne et l'Est se font
via l'A72. Les 70% restant se font donc essentiellement en traversant Lyon, par
le TEO notamment. A l'inverse, les flux entre Clermont-Ferrand / nord de
Saint-Etienne et l'Est se font à 94% via l'A72 ! Une partie de ces flux
pourrait se reporter sur la future A89.
Les usagers de l'A72 qui souhaitent se rendre à Lyon
contournent Saint-Etienne par le Nord-Est pour rejoindre l'A47 à
Saint-Chamond. La figure 16 présente le nombre de l'évolution
annuelle du trafic sur l'A47 de 1993 à 2004 à Givors.
Figure 16 : Evolution annuelle du trafic sur l'A47
de 1993 à 2004 à Givors
Givors
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
2002
|
2003
|
2004
|
Véhicules par jours
|
44 700
|
46 640
|
49 740
|
51 320
|
50 660
|
51 110
|
56 652
|
57 352
|
58 082
|
40 000
20 000
70 000
60 000
50 000
30 000
10 000
0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 2002 2003 2004
Evolution annuelle du trafic sur l'A47 à
Givors
Sources : dossier d'enquête publique, DRE
L'A47 est une autoroute interurbaine entre Saint-Etienne et
Givors puis Lyon par l'A7. Elle assure donc deux fonctions : la liaison entre
les deux métropoles régionales et la desserte locale. Le choix
des chiffres de comptage à Givors permet de ne pas prendre en compte le
trafic de desserte. Le dossier d'enquête concernant l'A45 entre
Saint-Etienne et Lyon permet de connaître la structure des flux circulant
de l'A47. Les chiffres qu'il présente complètent ceux recueillis
pour ce mémoire car ils ont été réalisés en
1999. A cette date, les
échanges entre Lyon et l'agglomération
stéphanoise étaient de l'ordre de 13 000 véhicules par
jour. Les relations de grand transit avec l'Ouest (A72) représentaient
10 000 véhicules par jour. On peut supposer qu'une partie de ces flux
sera reportée sur l'A89. Si l'on considère que le trafic
journalier augmente annuellement de 2,14%, on obtient environ 52 200
véhicules en 1999 à Givors. Ainsi, le trafic concerné
correspondant à la liaison Saint-Etienne - Lyon ou à un transit
vers l'Ouest représente de 40 à 45% du trafic de l'A47 à
Givors.
L'A47 est une autoroute ancienne dont les
caractéristiques rendent difficiles les conditions de circulation. Elle
est très sinueuse, la circulation est dense et les trafics
élevés. Les heures de pointe sont marquées par des
ralentissements aux abords de Saint-Etienne et pour traverser Givors. En raison
de l'étroitesse de la chaussée et de l'absence de bande
d'arrêt d'urgence, tout incident ou accident provoque des ralentissements
et des bouchons importants. Les temps de parcours sont donc aléatoires
et peuvent être soumis à de fortes variations. L'infrastructure
telle qu'elle existe aujourd'hui, malgré une croissance
modérée, semble arriver à saturation. La capacité
théorique d'une autoroute en 2*2 voies est comprise entre 30 000 et 50
000 véhicules par jour (Plassard, 2003, p.26). L'A47 a
supporté 58 000 véhicules par jour en 2004. Ce chiffre,
ajouté à la dangerosité de l'autoroute permet de
comprendre aisément la situation de saturation que connaît
l'A47.
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