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L'insertion et le maintien des personnes handicapées en milieu ordinaire de travail

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par Sandie GRESSE
Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Lille 2 - Master 2 professionnel de droit social 2004
  

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C. Les aides apportées concomitamment à la personne et à l'employeur

1:1 Les abattements de salaire (la GRTH en milieu ordinaire)

La loi d'orientation du 30 juin 1975 en faveur des personnes handicapées a instauré le principe du versement d'une garantie de ressources à tout travailleur handicapé exerçant une activité professionnelle85. Elle emporte la compensation assurée par l'Etat en milieu protégé et depuis 1997 par l'AGEFIPH en milieu ordinaire des charges supportées par l'employeur, y compris les cotisations sociales patronales correspondantes. La compensation de ces charges se traduit par le remboursement du complément de rémunération égal à la différence entre le salaire direct et la garantie de ressources, dont le montant est aligné sur le SMIC horaire brut.

En milieu ordinaire, le niveau du complément de rémunération est corrélé à l'abattement de salaire fixé par l'Etat (DDTEFP), cet abattement de salaire étant censé correspondre au défaut de rendement du travailleur handicapé par rapport à la productivité d'un travailleur valide qui occuperait le même poste.

Le taux d'abattement de salaire, compris entre 10 et 20 % pour les emplois dits « ordinaires » et entre 20 et 50% pour les emplois dit « protégés »86 ou « légers », est arrêté par le DDTEFP sur proposition de la COTOREP et après avis de l'inspection du travail87.

Dans le cas des emplois ordinaires, la garantie de ressources peut au maximum atteindre 130% du SMIC avec un complément de rémunération qui ne peut être supérieur à 20 % du SMIC. Pour les emplois légers, la garantie et le complément se situent au plus à des niveaux respectifs de 100 % et de 50% du SMIC.

Certes, cette garantie, par son caractère d'aide financière permanente, constitue un instrument de maintien dans l'emploi au profit des personnes handicapées. Mais là où le bât blesse, c'est que cette garantie de ressources entraîne des effets pervers. En réalité, au lieu de les inciter à aller vers le milieu ordinaire du travail, elle tend à les maintenir dans le secteur protégé au regard des ressources « importantes » que ces personnes perçoivent grâce au cumul de la GRTH et de l'AAH, puisque le montant de ce cumul de « rémunération » peut, comme nous l'avons dit ci-dessus, atteindre parfois 130 % du SMIC, d'où un effet dissuasif pour ce qui touche à l'accès direct au milieu de travail ordinaire.

85 Article L. 243-4 et 243-5 du code de l'action sociale et des familles

86 Il s'agit d'emplois du milieu ordinaire, à ne pas confondre avec ceux offerts en établissements protégés.

87 En milieu agricole cet avis est donné par l'ITEPSA

Cette situation n'est pas sans effet sur le fait que les établissements de travail protégé aient perdu peu à peu leur vocation de transition vers le milieu ordinaire, surtout lorsqu'elle vient renforcer, a contrario, les effets désincitatifs du système allocataire qui freinent également la reprise d'activité lorsque cela est encore possible pour certaines personnes porteuses de pathologies handicapantes. En définitive, si ces faiblesses du dispositif sont gênantes pour son efficacité, il convient de ne pas les surestimer ni de sombrer dans un pessimisme excessif. Elles peuvent faire l'objet de retouches visant à leur donner plus de dynamisme pour l'intégration des personnes handicapées vers le monde ouvert du travail.

L'aide à la prise en charge du salaire dans le cadre des contrats de rééducation

Cette aide, financée et attribuée par la Sécurité sociale (régime général et régimes agricoles) sur la base d'une décision d'orientation de la COTOREP, consiste en la prise en charge d'une partie du salaire que perçoit le travailleur handicapé pendant la durée du contrat de rééducation professionnelle, contrat à durée déterminée (en général 3 mois à 1 an) conclu entre la caisse de sécurité sociale, l'employeur et le salarié.

Pour les victimes d'accident du travail ou de maladie professionnelle, les sommes allouées par la Sécurité sociale comprennent les indemnités journalières ou la rente, majorées d'un complément de rémunération jusqu'à hauteur du salaire minimum de la profession.

Le contrat de travail précise la part du salaire incombant à l'entreprise et celle prise en charge par la caisse. Au terme du contrat, l'employeur doit verser au salarié l'intégralité de la rémunération correspondant selon la convention collective applicable au niveau professionnel atteint.

Le contrat de rééducation professionnelle chez l'employeur, par exemple, à pour objectif la reprise d'une activité professionnelle, par une véritable formation permettant de se remettre à l'ancien métier ; de changer de poste au sein de l'entreprise ; d'apprendre un nouveau métier ; d'être embauché.

Il s'agit d'une formation pratique en entreprise, souvent accompagnée de cours théoriques (l'entreprise peut être l'ancienne entreprise ou une nouvelle). Il doit y avoir accord de la sécurité sociale et d'un employeur.

La formation est d'une durée de 3 mois à 1 an. Elle est individualisée et prend en compte les besoins du travailleur handicapé et le poste. Le contrat de travail est à durée déterminée, écrit et renouvelable et est signé par la Sécurité sociale, l'employeur et le salarié. Il doit y avoir accord de la DDTEFP et il faut s'adresser à la COTOREP. Le contrat précise la part de salaire versée par l'employeur, et la part

prise en charge par l'organisme de sécurité sociale. La rémunération perçue est conforme à celle que percevrait un salarié au premier échelon de la catégorie professionnelle correspondant au poste.

Le bénéficiaire peut être aidé dans sa démarche par les équipes spécialisées dans le placement des travailleurs handicapés (agent spécialisé de l'ANPE ou associations de type Cap Emploi)

1:1 La prime à l'embauche

Cette prime, non renouvelable, a pour objet d'une part de conforter les efforts déployés par les entreprises pour accueillir des travailleurs handicapés, d'autre part d'encourager les personnes handicapées qui accèdent à l'emploi en milieu ordinaire. Mise en place par l'AGEFIPH, elle se décompose en deux parts forfaitaires : 1600€ attribués à l'entreprise et 800€ versés au travailleur handicapé.

Son octroi est subordonné à la conclusion d'un CDI ou d'un CDD d'une durée au moins égale à un an, la durée mentionnée au contrat de travail ne pouvant être inférieure à 16 heures hebdomadaires. Depuis peu, les contrats de formation en alternance et les contrats d'apprentissage sont admis au bénéfice de cette prime88.

q Les aides aux formations en alternance et à l'apprentissage89

Afin de favoriser la conclusion de contrats de formation en alternance et de contrats d'apprentissage avec de jeunes handicapés, en invitant par ailleurs les centres de formation à élargir leur éventail d'offres de formation, l'AGEFIPH a enrichi son panel de mesures en proposant des subventions destinées à la fois aux entreprises, aux jeunes handicapés et aux organismes de formation.

q Le soutien et le suivi de l'insertion

L'AGEFIPH propose un ensemble d'aides à la personne et à l'entreprise qui poursuivent l'objectif de faciliter l'intégration professionnelle, en participant à la compensation du handicap dans les situations de préparation et d'accès à l'emploi ainsi que de maintien dans l'entreprise.

Les aides à la personne comprennent :

- La participation au coût d'un transport spécialisé dans la limite d'un plafond de 9 150€ ;

88 Les CES, les CEC et les contrats de rééducation chez un même employeur sont exclus de ce dispositif.

89 Cf. Annexe 2

- La prise en charge de la formation au permis de conduire dans la limite de 600€ (ce plafond est porté à 990 € dans le cas des permis aménagés)

- La participation à l'acquisition d'un véhicule dans la limite de 4 575€ et à la prise en

charge du coût d'un aménagement du véhicule à hauteur maximale de 90% ;

- La participation aux frais d'hébergement à concurrence de 13,75€/jour durant 9 mois

maximum dans le cadre du suivi d'une formation ou le temps d'une période d'essai ;

- La participation aux frais de déménagement dans la limite d'un plafond de 765€ dans le

cadre de la réalisation d'un projet professionnel.

L'aide à l'entreprise, quant à elle, comprend la participation dans le cadre d'un contrat de suivi à la prise en charge de l'intervention rapide à la demande de l'entreprise d'un prestataire spécialisé pour surmonter les difficultés rencontrées par le salarié handicapé (dans la limite de 23€/h et pendant une durée maximale d'un an).

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery