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pratiques éducatives familiales, estime de soi et performances scolaires chez des adolescent: cas des adolescents de la commune d'Atakpamé (Togo)

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par Ibn Habib BAWA
Lomé - DEA de Psychologie de l'éducation 2008
  

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3.3- FACTEURS LIES A L'INSTITUTION SCOLAIRE

Plusieurs facteurs sont liés à l'enseignant et à l'organisation même de l'école dans la détermination de la réussite ou l'échec scolaire.

Le premier, qui peut être conçu comme préalable au second, est composé des "a priori" et des attentes de l'enseignant envers l'élève. Le second est constitué des attitudes du maître envers l'élève et de celles de l'enfant envers l'enseignant.

En ce qui concerne les "a priori" du maître envers l'élève, il est classique de rappeler l'impact de l'Effet Pygmalion sur les performances scolaires de l'élève et de dénoncer les conséquences néfastes qu'il peut entraîner dans certains contextes.

Rosenthal & Jacobson (1971) dévoilent ce phénomène dans le milieu scolaire lors d'un travail original effectué sur les conduites du maître envers ses élèves. Il constate qu'avant même qu'un maître ait observé un élève aux prises avec un devoir scolaire, il a déjà un préjugé sur son comportement. Si on lui affecte un groupe d'élèves lents, ou encore dont les mères sont des cas sociaux, il s'attendra à d'autres résultats scolaires que si on lui affecte un groupe d'enfants en avance ou de milieux aisés. Rosenthal & Jacobson (1971) démontrent que la croyance du maître concernant les performances d'un enfant peut conduire à leur réalisation, car l'enfant finit par se conformer à la représentation que le maître a de lui. Roosvoal & Zapata (2001) sont de même avis lorsqu'ils estime que l'enseignant sans l'effet de son statut social et de son histoire, se construit une représentation sociale de l'écolier idéal et / ou de mauvais qui se traduit en attente et que celles-ci vont moduler leurs interactions et agir sur la qualité des performances scolaires.

Quant à Perrenoud (1984 ; 1992), il montre que la situation pédagogique est assujettie à un certain nombre de contraintes liées au moment au cours duquel elle se déroule : lieu, temps de l'activité, le temps imparti pour l'exécution d'une tâche, la gestion et l'organisation pédagogique, et les contraintes du programme. Elles influencent le réseau de communication instauré par l'enseignant et les stratégies d'apprentissage des élèves.

L'inexpérience et la sous-qualification professionnelle des enseignants (Kougblenou, 1995), les effectifs pléthoriques des classes, l'insuffisance d'équipement, de matériels didactiques et manuels scolaires, la faiblesse de l'encadrement des élèves par les maîtres, le manque de motivation des enseignants (Lawson, 1997) sont aussi accusés d'être à l'origine des mauvaises performances. Heynaman (cité par Gokounous, 2000, P.25) conclut en ces termes : « la réussite dépend de la disponibilité des manuels et autres matériels imprimés... On a relevé une relation de cause à effet entre la disponibilité de manuels et de livres et les bons résultats des étudiants. »

Les travaux de Loubat & Maftouh (1989) et Rousvoal (2000) mettent en évidence l'importance de l'emplacement occupé par l'élève dans l'acquisition des savoirs. Au fur et à mesure que celui-ci s'éloigne de l'enseignant, il y a décroissance de la portée de son message et cela se traduit par une baisse notable des performances scolaires entre les élèves du devant et ceux du fond de la classe.

D'avance, nous tenons à préciser que la liste des différents facteurs n'est pas exhaustive. Tout compte fait, c'est aucun des facteurs ne justifie, lui seul, les performances scolaires. Chacun a sa raison d'être selon la situation environnementale dans laquelle se trouve l'élève. Rousvoal & Zapata (2001, P.70) insistent sur le fait que : « la qualité des performances scolaires n'est donc plus simplement liée à des facteurs internes ou externes à l'école ou à l'élève. Elle relève désormais d'un processus interactioniste dont les actions sont co-responsables. » C'est pourquoi, dans le cadre de ce travail, nous allons nous fonder à la fois sur un facteur familial (pratiques éducatives familiales) et un des facteurs individuels (estime de soi) pour expliquer les performances scolaires. En le faisant nous espérons trouver une co-responsabilité des deux sortes de facteurs sur les performances scolaires des adolescents togolais. Dès lors, puisqu'il n'existe pas, nous proposons le modèle impliquant les pratiques éducatives, l'estime de soi et les performances scolaire.

En effet, les parents, en adoptant telle ou telle pratique éducative agissent sur l'adolescent qui voit son estime de soi soit valorisée soit ternie ; cette situation aura une certaine prégnance sur les performances scolaires. Les performances scolaires peuvent aussi avoir des conséquences sur l'estime de soi. Les pratiques éducatives peuvent directement moduler les performances scolaires ; de même que la qualité de ces dernières peut amener les parents à réajuster leurs pratiques éducatives.

Toute cette conception est illustrée par le schéma suivant :

PS

PEF

ES

Modèle interactionniste entre Pratiques Educatives Familiales (PEF), l'Estime de Soi (ES) et Performances Scolaires (PS)

III- LES TRAVAUX ANTERIEURS

La présente étude se propose de mettre en évidence la relation qui pourrait exister entre les pratiques éducatives familiales, l'estime de soi et les performances scolaires chez les adolescents. Pour mieux organiser notre démarche, il parait nécessaire, voire indispensable, de faire l'état de travaux qui ont un rapport plus ou moins étroit avec le présent travail. A cet effet, nous organisons les quelques travaux qui sont à notre suffrage, selon trois axes :

- les pratiques éducatives familiales et les performances scolaires,

- l'estime de soi et les performances scolaires,

- les pratiques éducatives familiales, l'estime de soi et les performances scolaires.

1- TRAVAUX ANTERIEURS SUR LES PRATIQUES EDUCATIVES

FAMILIALES

Les études sur l'environnement familial et le développement ont surtout porté sur les facteurs de cet environnement qui affectent le développement cognitif et social du jeune enfant. Pour certains auteurs, les performances scolaires et sociales font parti du développement cognitif. Ainsi, nous allons présenter quelques une des conclusions issues des travaux portant sur la relation entre les pratiques éducatives familiales et le développement cognitif et les pratiques éducatives familiales et les performances scolaires.

1.1- LES PRATIQUES EDUCATIVES FAMILIALES ET LE

DEVELOPPEMENT COGNITIF

Lautrey (1980) essaie de mettre en relation la structuration de milieu familial et le développement cognitif. Le milieu familial est, dans cette recherche, considérée comme une variable intermédiaire entre la classe sociale et l'intelligence.

La structure du milieu familial est évaluée à partir des attitudes et des pratiques éducatives. Pour cela, il a interrogé 1385 familles de garçons âgés de 10 ans appartenant aux trois milieux socioculturels différents afin de cerner la structuration du milieu familial en fonction de valeurs (qualités souhaitées chez un enfant) et principes d'éducation. Il avait effectué auparavant des entretiens approfondis de type semi-directif portant sur soixante dix comportements éducatifs de la vie quotidienne auprès de 50 familles.

Il élabore un questionnaire de quinze items relatifs aux activités quotidiennes de l'enfant : repas, jeux, qualités souhaitées chez l'enfant, principes et valeurs d'éducation. Le développement cognitif de l'enfant est mesuré à l'aide de quatre tests composites d'intelligence. Le milieu peut présenter un degré de structuration plus ou moins élevé. Cela lui a permis de distinguer trois styles éducatifs familiaux en fonction de leur structuration :

- structuration faible : pas de règles ;

- structuration souple : une règle existe, mais elle peut être modulée selon les circonstances ;

- structuration rigide : une règle existe, mais elle est systématiquement appliquée sans tenir compte des circonstances.

A terme, il constate que :

- plus la profession du père se situe en haut de la hiérarchie sociale, plus le type de structuration de l'environnement familial tend à être souple;

- les familles dont la mère a fait des études supérieures sont structurées d'une façon plus souple que les familles dont le niveau d'études de la mère est bas ;

- les règles des familles nombreuses sont plus rigides que celles des familles

moins nombreuses.

- une structuration souple du milieu familial est associée à une meilleure réussite aux épreuves cognitives et à une avance développementale.

Tape (1987), pour sa part, a voulu comparer les pratiques éducatives des parents en milieu urbain et en milieu rural. Il considère la structure de la famille comme variable intermédiaire entre les différences de milieu socio-culturel (milieu urbain et milieu rural) et les différences développement des opérations formelles.

La structuration de la famille a été définie à partir des réponses d'adolescents ivoiriens de 12 à 16 ans à un questionnaire inspiré de celui de Lautrey (1980), mais adapté aux particularités culturelles de la population ivoirienne. Les épreuve de passation individuelle de Piaget (1972), sur la pensée formelle : permutation, pendule, flexibilité des tiges, ont servi à évaluer les capacité de raisonnement expérimentale des adolescents. Il s'aperçoit que :

- Le type de structuration de l'environnement familial souple se développe plus fréquemment dans les familles du milieu urbain, tandis que le type de structuration de l'environnement familial rigide est fréquent dans les familles du milieu rural. Ce résultat se rapporte de celui de Lautrey (1980) ;

- Par rapport à la réussite aux épreuves, il trouve que les adolescents issus de familles à structuration souple réussissent mieux que ceux des familles à structuration faible et rigide. Cette relation s'observe aussi bien dans le milieu rural que dans le milieu urbain.

1.2- LES PRATIQUES EDUCATIVES FAMILIALES ET

LES PERFORMENCES SCOLAIRES

Pourtois (1979) s'est intéressé au rôle de la mère dans l'éducation du jeune enfant car, selon lui, c'est la mère qui établit la relation éducative la plus intense avec l'enfant. Il n'ignore pas pourtant que c'est la vie du couple qui alimente et organise la vie de l'enfant.

A partir de l'observation des mères dans le foyer, Pourtois (1979) a essayé de cerner les éléments d'épanouissement que les mères offrent à l'enfant et le pouvoir créateur qu'elles peuvent avoir sur lui. L'observation des comportements des mères s'est faite au cours de l'enseignement d'une tâche.

Les conduites et les styles des mères sont mis en relation avec leurs traits de personnalité, leur origine sociale, leur niveau d'études ou niveau de culture d'une part, avec le développement intellectuel de l'enfant et son adaptation scolaire d'autre part. Le développement est mesuré à l'aide de l'échelle de Weschler. Quant à l'adaptation scolaire, elle a été déterminée par le rendement en lecture, en calcul et par le bulletin scolaire de l'enfant.

A terme, il constate que plus le statut social de la famille est élevé, plus on rencontre des enfants réalisant de meilleures performances intellectuelles ou scolaires, et des mères qui permettent à leurs enfants de travailler à un rythme personnel, offrant davantage d'encouragements et des propositions de structuration sur la manière de recherche d'une solution. A l'inverse, plus le statut social de la famille est bas, plus on rencontre des enfants de performances intellectuelles ou scolaires moins bonnes, et des mères interventionnistes qui enlèvent souvent à l'enfant l'occasion de résoudre lui-même les problèmes. Ces mères ont tendance à être plus sévères, plus irritables et plus primitives.

Les mères des milieux favorisés présentent de bonnes qualités intellectuelle et des attitudes éducatives orientées vers l'acceptation, le tolérance et le détachement. Elle tiennent compte des capacités de l'enfant et suscitent chez lui un apprentissage autonome. Tandis que les mères de milieux défavorisés possèdent de faibles potentialités intellectuelles ; ces mères n'ont pas confiance en l'enfant, ce qui fait qu'elles exercent un contrôle exagéré sur lui.

Dans son investigation Aubret (1979) a essayé de mettre en relation le niveau social des parents, leurs pratiques éducatives et les performances scolaires et intellectuelles de l'enfant. Il s'efforce, à l'instar de Lautrey (1980) a montré que les pratiques éducatives peuvent constituer une variable intermédiaire entre le niveau social de la famille et le développement cognitif de l'enfant.

A l'aide d'un questionnaire adressé aux parents, Aubret évalue le niveau social de la famille et les pratiques éducatives. Le développement intellectuel est évalué par le calcul du QI. Quant à l'évaluation du niveau scolaire de cheque enfant, elle est réalisée par l'intermédiaire de l'enseignant.

Après une analyse statistique, Aubret (1979) aboutit aux conclusions suivantes :

- les enfants se classent d'autant mieux au test et à l'école quand leurs parents ont un meilleur niveau professionnel et un meilleur niveau d'études essentiellement, mais aussi lorsqu'ils appartiennent à des familles plus réduites et vivent dans des logements où l'on est plus à l'aise. Ainsi, la qualité des performances intellectuelle et scolaire augment quand le niveau d'apprentissage social s'élève.

- Il existe un lien réel entre les performances scolaire et intellectuelle et les pratiques éducatives.

Une étude camerounaise effectuée par Ntjam (2005) tente de vérifier l'influence du milieu socio-culturel sur l'adaptation scolaire de l'enfant de 6 ans issus de "familles biculturelles" camerounaises.

Ntjam (2005) se dit que les différences culturelles au sein d'une même société ont une influence sur l'adaptation scolaire des enfants. C'est pourquoi, cette étude s'est focalisée sur les relations entre la structuration de la vie familiale, les pratiques parentales et l'adaptation scolaire des enfants de 6 ans observés à l'école maternelle.

Elle définit les différents types de structuration de la vie familiale en prenant en vue le modèle de Piaget (cité par Lautrey, 1980) comme cadre de référence.

Afin de répondre à la question « comment les pratiques éducatives des parents dans les familles "biculturelles" sont associées à l'adaptation scolaire ? », elle approche 20 enfants de 6 ans des deux sexes de la ville de Douala.

- Les pratiques éducatives parentales influencent l'adaptation scolaire des enfants.

- Plus les pratiques éducatives tendent à être souples parce que venant des familles "mono-culturelles", plus l'enfant est communicatif et coopératif.

- Plus les pratiques éducatives tendent à être aléatoires et souples, plus les enfants sont agressifs et s'opposent à tout contact.

Deslandes & Cloutier (2005) se fixent comme but d'identifier les contextes susceptibles de rendre les adolescents plus à risque en terme de réussite scolaire. Parmi les indicateurs de la réussite scolaire examinés, figurent les résultats et aspirations scolaires, le temps consacré aux devoirs et l'autonomie de l'élève. Les pratiques éducatives sont étudiées sous l'angle des pratiques parentales dites de base (style parental) et pratiques reliées au suivi scolaire. Les données ont été recueillies en 2ème secondaire (moyenne d'âge 14,5 ans) puis en 3ème et 4ème secondaire, auprès de 518 adolescents (282 filles, 216 garçons, 24% de familles non traditionnelles).

Les résultats obtenus mettent en évidence la plus grande vulnérabilité des élèves de 2ème secondaire (Moyenne d'âge 14,5) issus de familles non traditionnelles et tout particulièrement es garçons. Pour chacun des niveaux scolaires examinés, les filles conservent leur longueur d'avance sur plusieurs indicateurs de la réussite scolaire. Selon les perceptions des adolescents, les pères de familles non traditionnelles affichent un style parental davantage permissif tandis que les mères manifestent un axe mère-fille à partir de la 3ème année du secondaire (moyenne d'âge 15,5 ans) plus que les pères et les mères de familles traditionnelles.

Bergonnier-Dupuy (2005) a voulu juste présenter les grandes orientations de recherche pouvant apporter des informations à propos de l'influence de l'environnement familial sur la scolarisation de l'enfant et de l'adolescent. Ce sont l'analyse des styles éducatifs familiaux, l'analyse de l'accompagnement parental à la scolarité et, pour les plus jeunes , l'étude des pratique éducatives et des interactions parent-enfant liées à l'apprentissage (résolution de problème, interaction langagières, pratiques de lecturisation). La question posée est la suivante : qu'est-ce qui, en fonction de l'âge de l'enfant, dans la socialisation et l'éducation familiales, de façon directe ou indirecte, favorise la réussite et l'intégration scolaire ou, au contraire, est susceptible d'entraîner des problèmes d'adaptation ?

Les résultats mettent en avant les avantages d'une éducation familiale basée sur l'autonomisation et l'épanouissement de l'enfant. La combinaison de la disponibilité affective et l'encouragement à l'autonomie a toujours un effet favorable sur les comportements de l'enfant et sur ses résultats aux évaluations, notamment à l'école.

En définitive, cette présentation, de ces quelques travaux qui sont à notre suffrage, nous a permis d'apprécier les différentes manières d'aborder l'étude des pratiques éducatives familiales et surtout de découvrir les différents facteurs susceptibles de les influencer. C'est pourquoi, nous allons étudier les pratiques éducatives familiales selon les facteurs tels que la forme ou structure et le taille de la famille, le niveau d'études et la classe sociale des parents, enfin le sexe des adolescents.

Ensuite, nous constatons que ces travaux sont essentiellement effectués en occident. Malheureusement, ils ne ce sont pas intéressés aux adolescents mais plutôt aux enfants. Les adolescents restent nous notre préoccupation. Alors que, certains chercheurs ont utilisé la méthode d'observation directe (Pourtois, 1979), d'autres par contre ont utilisé la méthode d'observation indirecte (Aubret, 1979 ; Tape, 1987 ; Deslendes & Cloutier, 2005 ; Ntjam, 2005). Lautrey (1980), lui, a utilisé les deux méthodes à la fois. Pour notre part, nous allons adopter les deux méthodes à la fois comme Lautrey (1980). Nous exposerons les raisons de ce choix dans la partie : méthodologie de la recherche, chapitre : méthode et techniques de collecte des données.

2- TRAVAUX ANTERIEURS SUR L'ESTIME DE SOI ET LES

PERFORMANCES SCOLAIRES

L'analyse des travaux, mettant en jeu l'estime de soi et les performances scolaires, nous fait distinguer deux axes de recherches.

Le premier estime que « le concept de soi est déterminé par la performance scolaire » (Muller & al, 1988, P. 343). Ces recherches ont abordé le concept de soi comme la conséquence de la qualité des performances scolaires.

Le deuxième axe de recherches, par contre, Le deuxième axe de recherches, par contre, s'est développé autour de l'idée que « le concept de soi est une des bases essentielles à partir desquelles l'enfant réussit à l'école » (Muller & al., 1988, P. 53). Dans ce cas, le concept de soi est la cause de la qualité des performances scolaires.

Au juste, qu'est-ce qui est cause ? Qu'est-ce qui est conséquence ? L'estime de soi ou les performances scolaires ? A ce sujet, Pierrehumbert & al., (1988, P. 343) reconnaissent que « dans l'étude des relations entre échec scolaire et image de soi, il est évidemment difficile de distinguer les causes des conséquences. » Il va sans dire que la relation estime de soi et performances scolaires est double et ambivalente :

(1)

Estime de soi Performances scolaires

(2)

« Si l'échec peut vraisemblablement avoir comme conséquence une dépréciation de soi (axe 2), on peut supposer en retour qu'un enfant au départ ayant peu d'estime de lui-même, se trouve désavantagé dans ses apprentissages scolaires (axe 1) » (Pierrehumbert, 1992, P. 199).

Les travaux, que nous allons présenter par la suite, sont en rapport avec l'axe 1 car, pour nous aussi, l'estime de soi est la cause de la qualité des performances scolaires

Dans le champ des études de l'influence de l'estime de soi sur les performances scolaires, les résultats de bon nombre de recherches ont montré qu'il existe une relation significative entre le concept de soi et le rendement scolaire (Bloom, 1966 ; 1979 ; Crohn, 1983 ; Gerardi, 1990 ; Briffore & Parsons, 1983 ; McGuire, Furjioka & McGuire, 1979 ; Skaalvik, 1983 ; Wiggins, Schatz & West, 1994).

Allès-Jardel, Metral et Scopellitti (2000) se sont centrées sur l'influence que pouvaient avoir les pratiques éducatives parentales et l'estime de soi sur la réussite scolaire en sixième, période propice à l'apparition de problèmes d'adaptation. Cette étude a porté sur une population de 96 enfants composés de deux échantillons de 48 élèves de sixième et de leurs parents. Les pratiques éducatives parentales ont été appréhendées au moyen d'un questionnaire inspiré des travaux de Lautrey (1980) qui a permis de distinguer trois types de structuration familiale (souple, rigide et faible). L'estime de soi a été évaluée grâce à l'Inventaire d'Estime de Soi de Coopersmith (1967). Elles ont mis en relation les pratiques éducatives parentales avec le niveau d'estime de soi et la réussite scolaire. Les résultats ont mis en évidence l'existence d'une influence significative des pratiques éducatives parentales sur l'estime de soi non directement sur la réussite scolaire. D'autre part, il apparaît que la réussite scolaire est influencée par le niveau d'estime de soi scolaire ainsi que par certaines variables différentielles (appartenance socioculturelle, niveau d'études de la mère et taille de la famille).

Caille & O'Prey (2006) étudient l'estime de soi et la réussite scolaire sept ans après l'entrée en sixième. En effet, ils constatent que sept ans après l'entrée en sixième, l'estime de soi des jeunes dans les domaines physique, social et de la confiance en soi apparaît relativement affranchie des différences de réussite scolaire et de milieu social. En revanche, les filles présentent une estime de soi nettement plus faible que celle des garçons. L'image que le jeune a de lui-même est aussi sensible à la qualité relationnelle de son environnement : elle est plus forte quand il communique fréquemment avec ses parents ou juge positivement son lycée, notamment en matière de relations entre élèves. Si l'image de soi du jeune est peu influencée par son passé scolaire, sa réussite ultérieure ne semble en revanche pas indépendante de son degré d'estime de soi. Les candidats au baccalauréat général présentent une réussite et une ambition d'autant plus élevées que leur confiance en eux est forte. Une relation inverse apparaît avec l'image de soi sociale, comme si une estime de soi dans ce domaine se forgeait essentiellement avec les exigences de la scolarité.

Dicko (2006) s'intéresse à l'estime de soi et au support social chez 192 pré-adolescents de CM2 en situation d'échec scolaire. Comme hypothèse, il a cherche à vérifier si la situation d'échec scolaire du pré-adolescents est due en partie à une baisse de l'estime de soi. Il utilise l'Inventaire d'Estime de Soi de Coopersmith (1967) pour évaluer l'estime de soi auprès des pré-adolescents. Comme résultat, il se rend compte que l'estime de soi a un impact sur la probabilité d'échouer si et seulement si elle est associée au support social (par effet d'interaction).

Plus récemment, Bawa (2007) s'appesantit, cette fois-ci sur l'étude de l'influence de l'estime de soi sur les performances scolaires chez des adolescents togolais. Pour ce faire, il appréhende l'estime de soi des adolescents à l'aide de l'Inventaire de l'Estime de Soi de Coopersmith (1967), version scolaire, auprès de 48 élèves adolescents de 14, 15 et 16 ans,de toutes les classes socio-profesionnelles et des deux sexe. Quant aux performances scolaires, elles correspondent à la moyenne pondérée des notes obtenues dans toutes les matières au deuxième trimestre de l'année.

Comme résultats, il observe une relation significative entre l'estime de soi et les performances scolaires. Les adolescents qui ont une estime de soi positive ont un fort taux de réussit plus que les adolescents à estime de soi négative. Les adolescents à estime de soi négative sont plus enclins à l'échec scolaire.

Ces quelques travaux nous font constater que l'Inventaire de l'Estime de soi de Coopersmith (1967) est beaucoup utilisé pour évaluer l'estime de soi des enfants et adolescents. Nous allons l'utiliser, pour le compte de ce travail (les raisons sont à voir dans le chapitre méthode et techniques de collecte des données.

3- TRAVAUX ANTERIEURS SUR LES PRATIQUES EDUCATIVES

FAMILIALES, L'ESTIME DE SOI ET LES PERFORMANCES

SCOLAIRES

La littérature présente une carence très notoire de travaux impliquant les rois variables. Le seul travail que nous avons trouvé est celui de Allès-Jardel, Metral & Scopelletti (2000). En effet, elles se sont centrées sur l'étude de l'influence que pouvaient avoir les pratiques éducatives et l'estime de soi sur la réussite des élèves de la classe de sixième, période propice à l'apparition des problèmes d'adaptation.

Cette étude a porté sur une population de 96 enfants composée de deux échantillons de 48 élèves de 6e de deux collèges différents et de leurs parents. Les pratiques éducations parentales ont été appréhendées au moyen d'un questionnaire inspiré des travaux de Lautrey (1980) qui a permis de distinguer trois types de structuration familiale (souple, rigide, et faible). L'estime de soi a été évaluée grâce à l'Inventaire d'Estime de Soi de Coopersmith (1967). Elles sont mis en relation les pratiques éducatives avec le niveau d'estime de soi et la réussite scolaire et se sont intéressées au lien pouvant exister entre ces deux variables elles-mêmes. Enfin, elles ont pris en compte certaines variables différentielles telles que : appartenance socio-culturelle, niveau d'études de la mère, taille de la famille, rang dans la fratrie. Les résultats obtenus mettent en évidence existence d'une influence signification des pratiques éducatives parentales sur l'estime de soi mais non directement sur la réussite scolaire. D'autre part, il apparaît que la réussite scolaire est influencée par le niveau d'estime de soi scolaire ainsi que par certaines variables différentielles (appartenance socio-culturelle, niveau d'études de la mère et taille de la famille).

Une telle étude effectuée en France, n'existe pas au Togo. Allès-Jardel & al. (2000) se sont intéressés aux enfants. Quelle est la situation au niveau des adolescents ? L'absence de réponse à ces inquiétudes nous conforte dans notre intention d'étudier ces trois variables auprès des adolescents togolais. De là, nous formulons les hypothèses ci-dessous.

TROISIEME CHAPITRE : HYPOTHESES, VARIABLES ET OBJECTIFS

DE LA RECHERCHE

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams